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Critique d'album

The Divine Comedy


Absent Friends


(30/03/2004 - Parlophone - - Genre : Pop Rock)
Produit par

1- Absent Friends / 2- Sticks And Stones / 3- Leaving Today / 4- Come Home Billy Bird / 5- My Imaginary Friend / 6- The Wreck Of The Beautiful / 7- Out Mutual Friend / 8- The Happy Goth / 9- Freedom Road / 10- Laika's Theme / 11- Charmed Life
Note de 5/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"King of Pop (de chambre)"
Quentin, le 07/10/2025
( mots)

Si Regeneration est un chef d’œuvre, l’incompréhension du public amène Neil Hannon à revenir en arrière et à reposer les bases d’une pop orchestrale chiadée dans la continuité de ses premiers albums. Limogeant son groupe, endossant à nouveau son costume en tweed, l’Irlandais, inspiré par l’essor concomitant de Rufus Wainwright, décide alors de composer son album le plus personnel et introspectif.


Évacuant toute référence au rock de Regeneration et ne laissant que le mixage à Nigel Godrich, Absent Friends est une collection de vignettes sur l’instabilité des relations, le déracinement, le voyage et le manque. Moins pompier et plus élégant que Fin de Siècle, cet opus brille par des arrangements plus graves et mesurés, toujours assurés par Joby Talbot, qui atteignent ici une forme de maturité lyrique. Le titre "Sticks and Stones" qui bénéficie de la participation de Yann Tiersen à l’accordéon est révélateur de la somptuosité des arrangements. Tout est à sa place dans une exquise douceur, sans aucune démesure ou excès outrancier. Si le dandy irlandais explique avoir simplement cherché à faire un disque à écouter devant "un feu de cheminée, un verre de sherry à la main et un labrador à ses pieds", Absent Friends est en réalité un véritable modèle de pop de chambre, bénéficiant d’une écriture d’une finesse exemplaire.


Débarrassé de certains artifices trop grossiers, la performance de Neil Hannon en ressort grandie, à l’instar d’un "Leaving Today" où son chant grave et magnétique prend son envol sur un linceul de violons ou encore d’un  "The Wreck of the Beautiful" grave, profond et dépouillé qui hantera longtemps l’auditeur. Tout est parfaitement réussi et de petites ballades à la richesse mélodique imparable comme "My Imaginary Friend"  côtoient de jolies berceuses d’inspiration country qui montent crescendo à l’instar de "Freedom Road", en passant par des titres inclassables aux influences hybrides entre pop et bossa sur "The Happy Goth". On se surprend également à aimer certains morceaux délicieusement kitsch, baignant dans une musicalité désuète à l’instar de la pop song "Come Home Billy Bird" en duo avec la chanteuse Lauren Laverne ou de la cavalcade de l’introductif titre éponyme qui évoque le générique d’un western des années 60. Même l’instrumental "Laika’s Theme" en hommage à la petite chienne envoyée dans l’espace remplit son office avec émotion tandis que le conclusif "Charmed Life" évoque avec emphase l’épanouissement lié à sa paternité.


Reste encore à s’attarder sur le bijou de l’album, "Our Mutual Friend", sublime pièce romantique et véritable prouesse orchestrale qui s’attache à décrire une situation malheureusement bien trop banale : quand la personne que notre cœur convoite finit dans les bras d’un(e) autre. Neil Hannon décrit avec brio l’attirance et la complicité naissante entre deux êtres et l’amer sentiment de déception et de trahison qui en découle. Rarement un morceau n’aura su capter à ce point l’essence de la tristesse dans un rendu quasi cinématographique.


L’Irlandais livre donc coup sur coup deux albums exceptionnels qui brillent dans des registres très différents. Si Regeneration est un formidable album de rock qui a désarçonné les fans de la première heure, Absent Friends est un album de pop baroque qui a su les réconcilier avec le dandy britannique. Et, rassurez-vous, il est aussi possible d’apprécier les deux opus à leur juste valeur. C’est d’ailleurs tout le bien qu’on vous souhaite.

Commentaires
Chrysostome, le 07/10/2025 à 13:12
@François : marrant, moi ça me faisait penser à "The man who sold the world" de David Bowie. Peut-être un mix des 2 du coup ?
FrancoisAR, le 07/10/2025 à 09:45
Il ne se la jouerait pas "John Cale" sur la pochette (Paris 1919) ? Et dans la musique ?