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Critique d'album

Premiata Forneria Marconi


Chocolate Kings


(00/11/1975 - Numero Uno - Rock progressif italien - Genre : Rock)
Produit par

1- From Under / 2- Harlequin / 3- Chocolate Kings / 4- Out of the Roundabout / 5- Paper Charms
Note de 3/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"La Genesi italiana"
François, le 25/10/2025
( mots)

À partir du milieu des années 1970, le rock progressif italien se trouve à la croisée des chemins. D’un côté, la scène pourrait poursuivre la voie qu’elle a patiemment tracée, empruntant au rock progressif britannique certaines de ses caractéristiques pour les revisiter à l’aide de spécificités nationales, comme le chant en italien ou les influences musicales méditerranéennes. De l’autre, elle doit se renouveler et partir à la recherche d’un public élargi, alors que le genre musical commence à montrer des premiers signes de faiblesses.


Pour séduire au-delà de ses frontières, tout compromis s’avère acceptable. C’est d’ailleurs en Italie que s’est imposée la pratique de traduire les albums en anglais afin de pallier les réticences du public anglophone vis-à-vis du chant vernaculaire. Ainsi, Le Orme dévoile en 1973, un Felona & Sorona dans la langue de Peter Hammill qui a participé à son adaptation ; Banco del Mutuo Soccorso fait paraître plus tard, en 1975, Banco, qui compile des titres issus de leurs premiers albums dans leur version anglaise ; et Premiata Forneria Marconi s’offre les services de Peter Sinfield pour Photos of Ghosts en 1973 et The World Became the World en 1974, respectivement un pot-pourri et une alternative de L’Isola di niente (1974).


En 1975 cependant, PFM décide d’aller plus loin avec son quatrième album Chocolate Kings. En effet, ce dernier est directement composé en anglais, une évolution permise par le recrutement du chanteur Bernardo Lanzetti d’Acqua Fragile, au sein duquel il chantait déjà dans cette langue sans jamais atteindre la splendeur d’autres groupes italiens anglophones comme The Trip.  


À cela s’ajoute un second paradoxe. Parmi les grands noms du rock progressif italien, PFM fait partie des groupes à l’engagement politique le plus affirmé – à gauche de l’échiquier politique en ces temps d’Années de plomb. Or, Chocolate Kings compte associer la conquête du marché américain à une critique du modèle atlantique. À ce titre, les deux pochettes de l’album s’avèrent ambiguës, qu’il s’agisse d’une tablette de chocolat rendant hommage à la libération américaine de l’Italie, se retrouvant froissée en boule à l’intérieur de la pochette, ou à la Marilyn Monroe obèse à force de friandises chocolatées – revers de la médaille du chocolat, tout comme l’Italie et l’Europe se voient gavées, jusqu’à la dépendance, de subsides du Plan Marshall.


Sur le plan musical, cette tentative de séduction du marché international se traduit par une imitation plus marquée que jamais des modèles britanniques, même s’il est vrai que les grands noms anglais ont toujours inspiré leurs homologues italiens. L’apport de Bernardo Lanzetti s’avère fondamental, puisque son chant se rapproche de celui de Peter Gabriel, quelques modulations malheureuses en plus. Ainsi, PFM devient une sorte de copie de Genesis agrémentée d’emprunts à d’autres formations britanniques comme Yes, Emerson Lake & Palmer et Gentle Giant, qui connaissaient à l'époque un grand succès auprès du public américain – la fin justifiant les moyens, c'est cela qui aurait donc pu permettre au groupe de percer outre-Atlantique.


L’empreinte de Genesis se fait particulièrement entendre sur "From Under", dont le final plus proche d’ELP est remarquable, sur "Chocolate Kings", qui évoque aussi Gentle Giant, ou sur "Harlequin", une ballade tamisée, parfois jazzy, et dotée d’un bel élan instrumental dans sa seconde moitié (le violon de Pagani se déploie avec magnificence). La seconde face est plus anecdotique, entre "Out of the Roundabout" qui manque d’aspérités, même dans ses passages les plus virtuoses qui mêlent jazz-rock et symphonisme ELP-esque, et "Paper Charms", sorte de synthèse des grands noms du rock progressif britannique (Genesis et Yes en particulier) fidèlement revisités par un combo italien scolaire disposant tout de même d’un violon qui lui donne marginalement des airs de Kansas.


Sans conteste, Chocolate Kings signe la fin de l’ère faste de Premiata Forneria Marconi. Il pourrait même décevoir une partie du public, par le choix de l’anglais et par ses compositions trop proches de ses modèles. Pour autant, il demeure une pièce intéressante au sein de leur discographie, qui connaîtra bien pire par la suite.


À écouter : "From Under", "Harlequin"

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