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Gérald Genty
Le plus grand chanteur de tout l'étang
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1- Mon prénom c'est Gérald, pas Gérard / 2- L'hôpital / 3- Plaire / 4- Un très très mauvais steward / 5- Istanbul / 6- C'est pour décorer, hein ? / 7- L'avion / 8- Du yoyo dans l'Ohio / 9- Le métro / 10- Licence to kill / 11- Les instruments / 12- Y'm reste plus qu'un jour / 13- Caïman / 14- Ferrari Sim
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
Deux ans et demi qu’on attendait avec impatience ce deuxième album de Gérald. Enfin ! En cette fin d’année 2006, sort le plus grand chanteur de tout l’étang. L’avantage avec Gérald (et pas Gérard), c’est qu’il suffit de regarder la pochette de son album pour deviner son contenu. Commençons par l’analyse du titre... Comme pour Humble Héros, le jeu de mot est trouvé de telle sorte qu’il laisse le choix entre un titre franchement pompeux et un sens caché d’une humilité original et du plus bel effet. C’est un peu ça Gérald Genty, rappelez-vous cette phrase du premier album "pour l'instant chui pas encore trop connu, ça va, mais après, J'sais pas !" Première constatation : on retrouve cet ambitieux qui ne se prend pas au sérieux !
Après la photo sous la douche, l’artiste table sur un bon bain dans un marais, sa tête surgissant de sous un nénuphar nous regardant bien fixement. GG ne se cache pas derrière un masque, une pochette mystérieuse, il joue sur la franchise, le loufoque et la bonne humeur. C’est tout le reflet de cet album, quatorze morceaux aux mélodies joyeuses sur lesquelles il pose ses textes ciselés au mot près. L’homme au look de beach boys aime jouer avec les mots, les étirer dans tout les sens, rechercher dans l’essence même de la langue française des sonorités inattendus. Pourtant, alors que le premier album était truffé de jeux de mots, calembours et métaphores filées, Gérald a décidé de simplifier son régime pour peut-être rendre son texte plus facile d’écoute. C’est dommage... La magie du premier album résidait certainement dans cette découverte perpétuelle : à chaque écoute, on allait de surprise en surprise, les pans de l’opus se dévoilaient petit à petit et la route était longue pour explorer l’album en entier. Ici, mis à part "Ferrari Sim" ou "Caïman", les chansons gagnent en sérieux même si l’ensemble est toujours servi avec une poésie ludique qui ne peut pas nous laisser indifférent.
Pourtant, sur certains titres, la mélodie fait défaut, on pourrait évoquer "Istanbul" qui manque terriblement de rythme (même si le texte mérite l’écoute) ou encore "Hôpital" qui ne présente pas vraiment d’intérêt à mon sens.
A côté d’autres chansons relèvent largement le niveau, on pense à "Plaire" (dont on peut apprécier le clip sur le site de l’artiste) où les textes impeccables sont servis par une mélodie entrainante.
Côté texte, Gérald se sert de son quotidien pour alimenter son œuvre, les thèmes sont variés et permettent de mieux cerner le personnage, ses convictions ("Istanbul", "License to kill"), ses peurs ("Y’m reste plus qu’un jour") ou encore sa vocation ("un très très mauvais steward" ou "les instruments"). A travers sa musique, on revisite son quotidien. On découvre notre vie de tous les jours avec la vision de l'artiste si ludique et poétique, rien de tel pour mettre de bonne humeur !
L’album en résumé laisse un sentiment mitigé. On retrouve clairement les valeurs qui ont fait la force du premier opus. Gérald sait nous mettre de bonne humeur avec ces mélodies pop simples mais entrainantes, les textes amusants où chaque mot prend son sens et ai utilisé au maximum de son potentiel. Ce deuxième album reste un objet ludique mais certains obstacles (chansons) nous empêchent de profiter de cette croisière de la bonne humeur au maximum.