Airbourne

La chronique d’un album d’Airbourne présente systématiquement un défi personnel : peut-on évaluer l’opus sans mentionner AC/DC ? C’est en tout cas l’objectif de cet article.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que les gaillards Australiens ne font jamais dans la dentelle lorsqu’ils nous gratifient d’une nouveauté. Et Breakin’ Outta Hell ne fait pas exception à la règle, de l’esthétique au titre de l’album, on en a déjà pour notre argent. Il n’y avait donc pas lieu de s’attendre à une révolution sonore : Airbourne fait du hard-rock gras et suintant, taillé pour  la scène, et leur musique répond au besoin de se vider la tête, et sortir ses tripes à grand renfort de headbang. Pari réussi dès le titre éponyme qui ouvre le bal : "Breakin’ outta hell" ne laisse aucun répit à l’auditeur : riffs ultra convenus mais toujours efficaces,  martèlement de grosse caisse, refrain brandi en étendard, de quoi avoir la patate toute la journée.

La recette magique est déclinée sur l'ensemble de l'album, et on nous régale de solos tonitruants ("Never Been Rocked Like This", jouissif sans mauvais jeu de mots) et textes laissant peu de place à l'imagination ("Down on You", "Do Me Like You Do Yourself", d'une subtilité digne de Mötley Crüe); quelques surprises néanmoins : un "Thin the Blood" à l'inspiration très southern survitaminé, qui aurait pu être écrit par Clutch. 

Joel O’Keefe est finalement le mieux placé pour présenter son disque :   “Put this record on, and it’s f–k the boss, f–k the traffic fines I just got, f–k all my bills and f–k all the tax I owe (…) I’m going out, I’m getting pissed and I’m going to listen to some rock ‘n’ roll. I’m breaking out of hell!”. Avec un projet pareil, ce n’est pas un hasard que le groupe ait à nouveau remis leur album entre les mains de Bob Marlette, producteur de Runnin’ Wild.

En bref, Airbourne sait toujours faire du Airbourne, et on ne s'en lasse pas !