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Critique d'album

Diamond Rugs


Diamond Rugs


(25/03/2013 - Partisan Records - lo-fi - Genre : Rock)
Produit par

1- Hightail / 2- Gimme a Beer / 3- Big God / 4- Call Girl Blues / 5- Out On My Own / 6- Country Mile / 7- Totally Lonely / 8- I Took Note / 9- Blue Mountains / 10- Motherland / 11- Tell Me Why / 12- 100 Sheets / 13- Hungover and Horny / 14- Christmas in a Chinese Restaurant
Note de /5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Un supergroupe de country rock qui fait parfois très bien les choses."
Pierre D, le 25/04/2013
( mots)

Les années 2000 semblent avoir donné naissance à un nouveau type de formation: les supergroupes rassemblant des (quasi) inconnus. Jack White s'est avéré le plus fort à ce jeu en mettant sur pied The Raconteurs (soit Jack White, Brendan Benson et des types des Greenhorses) et The Dead Weather (Jack White, la chanteuse des Kills, un membre des Greenhorses et le mec qui secoue des maracas pendant certains concerts des Queens Of The Stone Age). Au moins ces deux supergroupes pouvaient-ils compter sur la présence du guitariste des White Stripes pour attirer un peu le regard médiatique. Diamond Rugs rassemble John McCauley (tête pensante du groupe) et Robbie Crowell de Deer Tick, Ian Saint Pé (Black Lips), Steve Berlin (Los Lobos), Hardy Morris (Dead Confederate) et Bryan Dufresne (Six Finger Satellite). Si à la rigueur les fans de punk ou d'alternative country peuvent s'exciter à la mention des Black Lips et de Los Lobos, il faut se rendre à l'évidence : on n'avait jamais entendu parler de ces gonzes et de leurs groupes respectifs.

Ce n'est finalement pas si grave puisque ce manque de notoriété permet à Diamond Rugs d'éviter les deux écueils généralement rencontrés par les supergroupes. Il y a d'une part ceux qui, comme Blind Faith à la fin des années 60 (Eric Clapton, Ginger Baker, Steve Winwood et Rick Grech) comparent la taille de leurs instruments tout au long de morceaux informes boursouflés d'hubris et d'autosatisfaction. Il y a d'autre part ceux qui se rassemblent comme une bande de potes, ambiance glandouille au coin du feu je gratte deux accords, tu marmonnes dessus, hein quoi ? Ouais ça fait une chanson, passe-moi la bouteille, ce qui s'avère généralement décevant pour cause de paresse quant il s'agit d'écrire des chansons (The Traveling Wilburys avec Jeff Lynne, Roy Orbison, Bob Dylan, Tom Petty et George Harrison).
Rien de tout cela avec Diamond Rugs. Ces types sont trop inconnus pour décevoir qui que ce soit et donc trop modestes pour se masturber dans nos esgourdes. Ils ont tout à prouver sans que personne ne les attende au tournant. Alors ils envoient tout ce qu'ils ont. Diamond Rugs laisse d'abord une impression d'homogénéité, à l'exception de "Country Mile" qui débute dans des brumes de distorsion sale et de cerveau envapé avant de partir sur un refrain précisément country et un solo psychédélique du meilleur effet. Puis on saisit que Diamond Rugs évolue dans un univers délimité par les Rolling Stones au début des seventies quand ils sont devenus plus américains que jamais. Il y a dans cette partie de l'œuvre des Glimmer Twins tellement à puiser que Diamond Rugs peut reprendre sans honte le flambeau de Green On Red et Steve Earle, même si le songwriting n'est pas aussi génial que chez ces derniers. "Big God" cavale à la vitesse punk de sa ligne de basse tendue avant de dérailler complètement. "Call Girl Blues" reprend les choses là où les Stones les avaient laissées avec "Brown Sugar", soit un mid-tempo aussi sexy qu'une strip-teaseuse défraîchie sur Sunset Boulevard.

Il y a pas mal de morceaux passables : "Hungover And Horny" lasse très vite, "Motherland" est trop lent et sent la composition finie à la pisse. "Christmas In A Chinese Restaurant" cherche à recréer le miracle de Noël accompli par les Pogues avec "Fairytale In New York" mais échoue, la faute à un ton pleurnichard et à une composition là encore mal branlée. Mais les types de Diamond Rugs sont parfaitement capables de torcher de très bons morceaux quand ils daignent s'en donner la peine. Le single "Gimme A Beer" est sans doute le meilleur titre de l'album ; un riff simplissime, un solo de guitare submergé par des cuivres et par-dessus ça une voix éraillée qui fait rebondir sur les coups de caisse claire un texte qui étale tous les espoirs déçus par la paresse masculine ("I want the kinda girl she can dance, she can twirl and dance all night with her friends (…) but who cares ? Gimme a beer!"). Il faut voir Diamond Rugs jouer "Blue Mountains" chez David Letterman pour se rendre compte de la chorale de losers qu'ils forment, planquant leurs cernes derrière des lunettes noires pendant qu'ils braillent à l'unisson leur tube lo-fi comme des pochetrons à l'heure de fermeture. Il y a sur cet album de la country en état d'ébriété ("100 Sheets") et du folk rock qui perd son falzar ("Hightail"). "Out On My Own" rappelle Green On Red dans son apaisement, son chant nasillard mais tellement évocateur. Les mecs de Diamond Rugs se relaient derrière le micro au fil des titres sans qu'on sache vraiment qui chante quoi mais vu qu'ils ne sont pas toujours juste on s'en fiche un peu.

Diamond Rugs c'est un peu plus qu'une simple pochade entre potes, ne serait-ce que pour "Gimme A Beer" et "Out On My Own". Quand ils font des efforts, ces types montrent qu'ils savent écrire un country rock avec peu de moyens et de vraies trouvailles. Encore faut-il qu'ils se bougent un peu.

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