Critique d'album

Coach Party

KILL JOY

(08/09/2023 - Chess Club Records - Indie Rock - Genre : Pop Rock)
Produit par Guy Page

1- What's The Point In Life / 2- Parasite / 3- Born Leader / 4- Micro Aggression / 5- July / 6- Be That Girl / 7- All I Wanna Do Is Hate / 8- Hi Baby / 9- All Of My Friends / 10- Always Been You

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"Pas du tout un tue l'ambiance"

Mathilde, le 27/09/2023

( mots)

Il y eut Bloc Party au début des années 2000, une vingtaine d’années plus tard c’est une autre party qui se prépare. Le lieu (l’île de Wight) a un p’tit goût ancestral de mythique pour les festivals qu’il a pu abriter. En fait tout est fancy dans ct’histoire. Ces quatre british sont d’ores et déjà applaudi par le NME (toujours expert pour beurrer la biscotte) et ont assuré les premières parties des non moins hype QOTSA (pour la tendance sauvage) et autre Wet Leg (pour le côté cottage core). Il est vrai aussi qu’il y a de l'ambivalence dans ce groupe qui parait plus mystérieux que sa musique ne l’est réellement, et cette identité diversifiée le rend accessible à une large audience (un "guest band" idoine, donc).

Après trois EPs toujours bien accueillis, le trio entérine - dans le canapé (coach), pour l'ironie de leur nom, car ceux-là ne sont pas pantouflards - son alternance et sa revendication libertaire. Sur fond d’impertinence et c’est ce qui est de suite remarquable à l’écoute du titre d’ouverture "What’s The Point In Life" qui installe le côté punk dans son approche anéantissante, les paroles vont droit au but individualiste et le "Focus on you, yeah, I’ll focus on me" a des bons airs de "fuck you" à peine dissimulé. "All I Wanna Do Is Hate" prend bien le relais de cette tendance irrévérencieuse. On pense beaucoup aux Tings Tings avec cette voix féminine (malgré elle ?) plutôt sucrée mais qui ne mâche pas ses (gros) mots. D’ailleurs "Parasite" plus loin est accéléré, la fréquence de la voix est augmentée, saturée, striée, pour devenir presque désagréable et avoir des instants en mode alarme, certainement une référence aux Riot grrrl.

Et puis on revient à deux morceaux qui démontrent le côté mélodique du groupe avec le catchy "Micro Agression" qui a l’intelligence de détenir un peu caché en son centre un pont qui crée une accalmie avec la sensibilité d’un Blood Red Shoes, et le mémento du subconscient, inside la papillote: "You try to hide what you are, I won’t". "Hi Baby" lui aurait pu être écrit par une Emily Haine (Metric) avec des mèches colorées aux cheveux très Y2K. Ça fleure la fin des nineties, et les vagues de Malibu de Hole sur "Bornleader", avec un women empowerment certain. "Be That Girl" fait le constat de la nouvelle personne que l’on devient une fois que l’on a posé nos limites, et célèbre le contraste de cette évolution.

Oui, Coach Party est coach de développement personnel mais sans prise de tête ni méthode. Le batteur Guy Page (aussi le producteur) relate qu’une grande partie de l’album a été écrit rapidement durant leur tournée. Avec des paroles nihilistes qui saccagent autant qu’on pourrait le faire avec des chambres d’hôtel. Il n’y ni surprise, ni nouveauté dans ce Kill Joy qui se situe à l’opposée du rabat-joie ou du casseur d’ambiance. Par contre il peut étonnamment constituer une bonne musique de fond car ses soubresauts sont homogènes. Écouté en boucle il devient même presque méditatif. Les squelettes de la pochette invitent à ne surtout pas oublier de rigoler devant la bêtise et l’adversité. Un peu une Joke Party qui tourne bien.

Commentaires

MaximeLar, le 28/09/2023 à 20:58

Découverts en ouverture des Qotsa à Lyon, c’était très prometteur. Vraie bonne énergie avec un plaisir à être là très communicatif.

MathildeAR, le 27/09/2023 à 17:46

Tout à fait Nicolas. Une trajectoire à la Wolf Alice leur irait si bien !

NicolasAR, le 27/09/2023 à 15:32

Vus à Rock en Seine cet été. Petit coup de coeur pour moi, ça ne révolutionne rien mais c'est frais, c'est charmant, c'est plus musclé - et nettement plus robuste - que Wet Leg, en tout cas sur album. Un petit côté 90's qui me plaît, grosse influence Pixies Breeders assez réjouissante. Punchy quand il faut ("Parasite"), prégnant quand il faut ("All I Wanna Do Is Hate"), plus mélodique qu'il n'y paraît au premier album. Curieux de voir ce qu'ils vont donner dans les années qui viennent. Je leur verrai bien une trajectoire à la Wolf Alice avec leur éclectisme !

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