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Bat For Lashes
Two Suns
Produit par
1- Glass / 2- Sleep alone / 3- Moon and moon / 4- Daniel / 5- Peace of mind / 6- Siren song / 7- Pearl's dream / 8- Good love / 9- Two planets / 10- Travelling woman / 11- The big sleep
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
A bientôt 3 ans de la consécration et de l’engouement du monde de la musique et du public pour son premier album Fur and gold (victorieuse des ASCAP Awards, nommée au Mercury Prize et au Brit Awards, invitée sur la tournée européenne de Radiohead, …), l’anglo-pakistanaise Natasha Khan, alias Bat For Lashes, réitère et signe une nouvelle sortie, celle de Two Suns.
Deuxième album, nommé littéralement "Deux soleil", avec un morceau intitulé "Two Planet", pas de doute, Bat for lashes nous écrit et nous chante, tout au long de ces 11 titres, une histoire basée sur le chiffre 2 : on retrouve cette dualité dans la plupart des morceaux, que ce soit dans une histoire d’amour à deux, ou dans sa propre histoire où elle décrit la mise en pratique d’une introspection freudienne. Elle s’y invente un double en la personne de Pearl qui incarne les traits les plus extrêmes de sa personnalité, quand Natasha, elle, reste plus sage … Une fois le concept posé et établi, il ne nous reste plus qu’à écouter, et à (essayer de) comprendre ce qui passe par la tête et le larynx de Natasha Khan, tout en appréciant la richesse musicale de l’album.
Car au-delà des textes, poétiques et barrés, la musique assagit les tourmentes de la chanteuse par une pop aérienne, électronique, sur des rythmes électro, comme sait si bien le faire Bat For Lashes. Et elle ajoute ici et là un instrument vintage ("Daniel", "Good Love"), un piano ("Moon and moon", "Travelling Woman", "The Big Sleep") ou un erhu venu tout droit de la chine impériale ("Glass"), et impose doucement sa voix, souvent comparée à celle de Björk, pour y créer une ambiance qui l’a caractérisé sur son premier album. On retrouve en effet les mêmes ingrédients qui avaient fait la réussite de Fur and gold : le chamanisme et le caractère tribal, qui se retrouvent ici dans bon nombre de morceaux comme dans "Two Planets" ou encore "Sleep Alone", largement inspiré du titre "Trophy", ou le schéma piano-voix digne de Cat Power.
Ainsi, rien de nouveaux sous ces deux soleils. Natasha Khan a choisi de marcher dans ses propres pas qui l’ont emmené déjà une fois vers le succès. Mais il faut admettre que les compositions sont moins attachantes, et peu de morceaux restent en tête après un bon nombre d’écoutes, malgré une production quasi-parfaite. Un disque qui devrait rester bien plus éphémère que son prédécesseur.