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ACWL
ACWL
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1- A L'absent / 2- Olga / 3- L'homme Moderne / 4- Le Souvenir Errant / 5- Instantané / 6- Ailleurs / 7- Te Souviens-Tu De Moi ? / 8- Clonez En Paix / 9- Vanité / 10- Ego / 11- Le Chant Des Sirènes / 12- Paris Menace

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Il y a des groupes qui ont des noms difficilement prononçables. ACWL fait partie de ceux-là. Mais ce n’est pas parce qu’on met 4 secondes à prononcer leur nom qu’on va se priver de parler d’eux… Pour ceux qui ont eu la chance de se rendre au concert d'Indochine à Bercy en 2003, celui qui a permis la ponte du bien nommé 3.6.3, il s’agit du groupe qui assurait la première partie et qui a réussi à se faire siffler par un Bercy en furie. Le public était peu inspiré ce jour-là. La magie parisienne, sans doute.
Créé en 1995, le trio parisien guitare/basse/batterie, menée par Céline, bassiste et chanteuse, nous entraîne avec leur premier album éponyme (sorti en 2001) dans un rock sombre et langoureux, aux influences nettement gothiques et grunge. Difficile toutefois de classer ce groupe envoûtant qui apporte véritablement quelque chose d’original à la scène française. Seulement trois musiciens qui parviennent à nous offrir un bon son riche, sombre et pêchu à la fois. On sent déjà du professionnalisme et un vrai talent.
L'album s’ouvre sur une séquence de boîte à musique d’une vingtaine de secondes. La petite danseuse n’a même pas eu le temps de s’arrêter de tourner que la guitare explose. "A l'absent", premier single du groupe, commence. On sent déjà dans cette première chanson les caractéristiques de l’album : mélodies habillées d'une très bonne guitare et d'effets de voix, de bons changements de rythme, une basse omniprésente ("Olga"), des textes poétiques, une voix féminine douce et puissante à la fois qui fait souvent penser à celle de Dolores O'Riordan des Cranberries ("L’homme moderne"). "Instantané", morceau dont les textes sont dits et entrecoupés de séquences chantées comme à l'opéra, met assez mal à l’aise, avec des paroles telles que : "Elle prend mes dents pour se faire un collier." Tiens, bonne idée, ça ferait un cadeau pas cher pour Maman à Noël. Et puis ça fait toujours plaisir ! D'autres morceaux, plus calmes ne sont pas les moins prenants. "Ailleurs", qui alterne guitare saturée et passages plus doux tord les tripes. Il y a du Smashing Pumpkins dans certaines instrumentations, des riffs qui montent pour finalement exploser brutalement. Moins orgasmique que les Citrouilles susnommées, mais tout de même, ça fait quelque chose au nombril.
Un défaut que l’on remarque assez peu sur l’album mais qui est vraiment énervant en live : la voix de Céline se perd souvent dans les tonalités des instruments. Ce qui est dommage, car les textes sont particulièrement travaillés. Leurs influences gothiques se remarquent notamment dans leurs clips (disponibles en streaming sur leur site internet) comme celui de "A l’absent", tourné dans les caves Saint Sabin à Paris, et qui correspond tout à fait à l’ambiance générale de l’album (bougies, crypte, etc.) Quand la dernière seconde du dernier morceau s'est écoulée, on s'étonne de ne pas se trouver dans un des recoins les plus sombres d'un château médiéval éclairé à la torche, ou au fond d'un cimetière abandonné...