A l'occasion de la sortie de leur troisième album Le Troisième Choix, Agora Fidelio à bien voulu répondre à quelques questions, à coup d'emails échangés. Pour cela, c'est Akira (bassiste) et MiLKa (chanteur) qui se sont prétés au jeu...


Agora Fidelio... Plutôt étrange comme nom. Quel en est le sens ?

Agora Fidelio : Il n'y a pas de sens particuliers à trouver dans le nom du groupe : c'est l'association de l'Agora (lieu de rencontre, de discussion dont était affublé le salon de l'ancien guitariste Yannick, où tout le monde passait prendre un café) et Fidelio, mot de passe de la soirée orgiaque dans Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick.

Quelques mots sur votre rencontre ? Sur le début de l'aventure d'Agora Fidelio ?

Agora Fidelio : Agora Fidelio a vu le jour sous cette forme en janvier 2002 : l'arrivée de Jouch à la guitare entérinait la volonté de passer de "side-project" à groupe à part entière, avec son univers et son développement propre. Un premier album "Une histoire de chair" en 2002, suivi d'un second "Altitude Zéro" en 2004, plusieurs tournées nationales et nous voici au début de la tournée de promotion du nouvel album "Le Troisième Choix"

Comment définiriez-vous votre musique ?

Agora Fidelio : Du rock "en français", mâtiné d'influences diverses (notamment post-rock) qui élargissent la palette des nuances et des émotions.

Pour avoir assisté à l'un de vos concerts et prêté l'oreille aux discussions alentours, on peut sentir que vous avez su vous créer un public sur le plan régional. Qu'en est-il du reste de la France ? Comment êtes-vous accueillis lors de vos déplacements ?

Agora Fidelio : Il y a un peu partout en France des gens sensibles à la musique d'Agora Fidelio. Ils ne sont pas des millions, mais permettent de voir à chaque concert quelques dizaines de personnes, fans de la première heure ou curieux de passage. Le rapport avec le public est souvent très chaleureux, les gens étant souvent "remués" par les textes où l'ambiance (tour à tour intimiste ou exutoire) que l'on pose lors des concerts, et n'hésitent pas à venir nous parler au stand, à communiquer avec nous après. On cherche de toute façon à rester accessible, donc c'est positif.

Parlons de votre dernier album. Sorti le 4 novembre, comment a t-il été accueilli et quels sont les premiers échos ?

Agora Fidelio : Les premières chroniques sont très bonnes ! L'évolution depuis "Altitude Zéro" est globalement bien cernée et bien accueillie. Nous comptons à ce que cela fasse "effet boule de neige", que les des gens, les médias, les programmateurs découvrent l'album aussi par le biais de ces premières chroniques, et puissent à leur tour en parler ou permettre au groupe d'avancer. Elles sont plutôt concentrées sur des médias en lien plus direct avec le public (webzines, magazines culturels gratuits, radios locales, webradios...), c'est une bonne chose pour toucher un public large et amateur de musique.

On peut y apprécier la participation de Philippe PROHOM et de Emma TISSIER. Comment se sont passées ces participations ? Quelques anecdotes peut-être ?

Agora Fidelio : L'anecdote principale résidera dans le fait qu'Emma, qui est souvent mise en avant dans les chroniques au même titre que Philippe (au vu de son apport sur le disque) n'évolue pas du tout dans le milieu musical à la base : c'est une amie graphiste dont le timbre de voix particuliers nous plaisait pour la chanson, et ce fut sa première expérience studio ! A l'inverse, il nous plaisait de voir ce que Philippe Prohom, artiste plus expérimenté et néanmoins ami (que nous avons à plusieurs reprises croisés sur la route), pourrait apporter à notre univers, comment il saurait s'approprier un texte de Milka, s'adapter à la musique du groupe. Nous ne lui avions donné aucune direction particulière, et ses choix nous ont séduit d'emblée, c'était très cohérent.

La tournée nationale qui s'apprête à démarrer, dans quel état d'esprit est le groupe aujourd'hui ?

Agora Fidelio : Content de pouvoir partager la musique d'Agora Fidelio avec le public, un peu partout. Les dates à Toulouse pour la sortie de l'album se sont très bien passées, tout comme la date à Paris que nous venons de faire. L'accueil du public est excellent et chaleureux, c'est un vrai "carburant" pour nous quand on est en tournée !

Fin d'année oblige, c'est l'heure de faire le bilan. Qu'est-ce qu'Agora Fidelio retiendra de 2006 ?

Agora Fidelio : Une année entière dédiée à la production de cet album, avec ses hauts et ses bas, ses pertes de recul, ses doutes, mais aussi le plaisir d'aboutir un travail et de se surpasser, et tout simplement le plaisir de sortir un album qui représente vraiment bien le groupe.

Et d'un point de vue musical, que souhaiteriez-vous pour 2007 ?

Agora Fidelio : Que la musique d'Agora Fidelio puisse rencontrer un public toujours plus nombreux, par la scène, par les médias, etc... donc des chroniques, des dates de concert...

Quel est votre regard sur la scène rock actuelle, que se soit en France ou ailleurs ?

Agora Fidelio : Si on parle du rock plébiscité par les médias influents comme Rock 'n folk ou les Inrocks, le rock en France me fait peur. C'est un conglomérat de clichés, de groupes jeunes aux influences mal digérées, de concours de mode ou de groupes prêts à n'importe quelle concession pour avoir une playlist ou vendre plus de 20 000 albums... Bref, loin, de ce qu'on aime ici. Heureusement, il y a plein de choses merveilleuses qui se passe en France, en Europe, dans le monde... Il y a des îlots d'inventivité, de sincérité, comme MICROFILM, 31KNOTS (USA), CARRECUBE, TRANSMISSION 0 (HOL), NON-STOP, THE SPORES (USA), SLEEPPERS, SUGAR PLUM FAIRY...

The Who, The Stooges, Trust... Que pensez-vous de ce retour en masse de tous ces « papys » du rock ?

Agora Fidelio : Ca ne me provoque pas grand chose. Je sens même un vent d'opportunisme chez certains. Le retour de TRUST est à cet égard minable. Démagogique à souhait, musicalement plat, et textuellement vide... Quant aux groupes ricains, je pense qu'il vaut mieux rester sur une sensation magique de frustration plutôt que d'être déçu en regoûtant à un vieux trop mûr.

Si vous ne deviez retenir qu'un album de cette année écoulée, lequel ?

Agora Fidelio : C'est toujours un exercice très dur... Nous avons fait une tournée de 3 semaines en mai, qui coïncidait avec la sortie du nouvel album de TOOL "10000 Days", groupe dont nous sommes tous fans. Logiquement, c'est un album que nous avons beaucoup écouter sur la route à cette période... Symboliquement on retiendra donc celui-ci.

Et le pire, ou le plus décevant ?

Agora Fidelio : Waouh... Il y en a tellement. Je suis souvent déçu par des groupes dont j'ai été fan du premier album et qui propose aujourd'hui une musique aux antipodes de l'émotion et de l'originalité qu'ils proposaient à l'époque, comme KAOLIN, LUKE ou LUNATIC AGE...

Merci aux webzines de nous soutenir.


Remerciements chaleureux à Agora Fidelio.


Par Jérôme