Après les concerts de Rhesus et d'Astonvilla et après avoir réussi à accéder aux loges c'est avec les 3 membres du groupe (Laura, Aurélien et Simon) que j'ai rendez-vous pour une interview. Fred d'Astonvilla passe pour les féliciter de leur prestation et c'est parti on peut s'installer


Après avoir gagné le concours CQFD, vous avez mis du temps à sortir votre premier album. Etais-ce compliqué de pouvoir faire exactement ce que vous vouliez après avoir signé avec une maison de disque ?

Rhesus : Non. La maison de disque a tout de suite ressorti notre maxi. Et s'il s'est écoulé du temps c'est que nous avons beaucoup tourné et fait des premières parties d'autres groupes. Nous n'avons pas été perturbé par le concours pour composer et au final l'écriture et la réalisation de l'album n'ont pas pris énormément de temps.

Et le fait de chanter en anglais a-t-il été un problème pour signer chez PIAS ? Cela rentre-t-il dans les négociations à un moment ou à un autre ?

Rhesus : Cela n'a pas posé de problèmes avec PIAS, ils sont habitués à travailler avec des groupes qui chantent en anglais. Mais c'est vrai que c'est plus dur pour percer dans les medias. Avec les quotas en radio et la presse qui est très axée musique française actuellement.

Et justement le fait de chanter en anglais est-il lié à vos influences ?

Rhesus : Oui, carrément. Si nos parents avaient écouté Brel ou Brassens ça aurait pu être différent. Mais c'était plutôt Police et U2. Quand on avait 15-16 ans on écoutais beaucoup de musique anglo-saxonne.

Le fait d'avoir enregistré l'album en belgique était-t-il un moyen de donner une dimention moins francophonne au groupe ?

Rhesus : En France les gens ont des références très franco-françaises alors qu'en Belgique ils n'ont pas ce complexe de la langue, chanter en anglais ne pose pas de problèmes. Ils n'ont pas cette question d'exception culturelle où il faut défendre sa langue à tout prix.

Une fois après un concert où on faisait la première partie de Mickey 3D, les gens nous disaient "c'est génial ce que vous faites mais pourquoi ne chantez vous pas en français". Ils n'ont rien compris, quand on aime une musqiue ce n'est pas une question de langue, il n'y a qu'a regarder Sigur Ros, c'est génial et personne ne comprends.

A la fin de l'année dernière vous laissiez entendre que la sortie de l'album à l'étranger se ferait en fonction des résultats en France. Aujourd'hui vous faites des concerts à l'étranger et votre album est aussi distribué dans quelques pays. Cela veut il dire que cela marche pour vous ?

Rhesus : Non pas exactement. Nous on a toujours souhaité que notre album sorte à l'étranger. C'est surtout que l'on a trouvé un tourneur qui nous trouve des dates à l'étranger et que PIAS est ok pour sortir l'album dans d'autres pays. Mais ce n'est pas grace à un succès que l'on pourrait avoir. Notre musique est assez universelle donc cela ne pose pas de problèmes.

Quand on est un jeune groupe, qu'est ce qui est le mieux pour se faire connaitre : la scène, la presse, les radios ?

Rhesus : Certains groupes explosent grace à un titre et sont portés par les médias mais c'est rare. Souvent c'est plus un choix du public qui plébiscite un groupe et ensuite les médias rattrapent le phénomène comme cela à pu être le cas avec Dionysos ou encore Arcade Fire. Nous on fait beaucoup de concerts, on rencontre les gens. Cela prends beaucoup plus de temps mais c'est aussi plus sain.

Actuellement la nouvelle loi sur les droits d'auteurs est entrain d'être votée. Est-ce que vous pensez que le téléchargement peut-être un bon moyen pour se faire connaitre ?

Rhesus : Il faut faire attention. Le téléchargement peut permettre de se faire connaitre mais peu de gens achètent vraiment le CD au final. Cela fausse la consommation. Les gens n'achètent plus un album parcequ'ils ont flashé sur une pochette en magasin ou sur un single en radio.

Quand notre album est sorti, on a mis une fausse version en circulation sur le net pour voir. Elle était téléchargée entre 500 et 600 fois par semaine. De plus, la licence globale n'est pas une bonne solution car au final la redistribution ne sera pas équitable et profitera encore aux gros vendeurs.

Au niveau des concerts, en général vous jouez devant beaucoup de personnes ?

Rhesus : Ce soir on peut dire que c'était dans la moyenne haute (NDLR : à vu de nez il devait y avoir environ 400-500 personnes). Quand on est tête d'affiche il peut y avoir 200 à 300 personnes.

Et quelle est la proportion de concerts où vous êtes tête d'affiche ?

Rhesus : C'est environ 50/50. En fait on fait environ 50% de premières parties et 50% de têtes d'affiche/plateaux. mais de toute façon on préfère jouer en première partie devant plus de monde même si ca serait génial que tous ces gens viennent pour nous.

Et est-ce que l'on vous verra sur les festival cette été ?

Rhesus : Oui, on fera quelques gros festivals avec le Paleo en belgique, les Vieilles Charrues, Rock en Seine et d'autres plus petits comme les nuits de fourvières... ca va être super de jouer sur des grandes scènes, cela doit être très différent.

par Tim