Schizophrenic Rock
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Introduction
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- Brian Wilson, la tête pensante des Beach Boys
- Syd Barrett, l'âme tourmentée de Pink Floyd
- Peter Green, l'esprit créateur de Fleetwood Mac
- Alexander « Skip » Spence et Bob Mosley, le souffle paranoïaque de Moby Grape
- Roky Erickson, le cœur hanté du 13th Floor Elevators
- Arthur Lee, le génie déchiré de Love
- Jim Gordon, l'esprit-frappeur de Derek & The Dominos
- Sky Saxon, la déroutante conscience des Seeds
- Arthur Brown, le dieu infernal du Crazy World
Arthur Lee, le génie déchiré de Love
Compositeur et multi-instrumentiste de génie, métis de peau et de culture, Arthur Lee Taylor est né sous les influences musicales de Memphis en mars 1945. Divorce et déménagement affectent l'enfant, mais pas son envie précoce de faire carrière en musique. À l'adolescence, avec son ami guitariste Johnny Echols, il crée The L.A. Group, bientôt réduit à The LAGs. Ils jouent dans les bars sans hésiter à mentir sur leur âge ni à usurper l'identité d'autres formations comme les populaires Coasters. Echols et Lee créent ensuite The Grass Roots avec le guitariste rythmique Bryan MacLean. Ensemble, ils s'aventurent dans différents styles musicaux, avant de participer à la naissance du psychédélisme sous le nouveau nom de Love en 1965. En deux ans, les drogues dures infestent le groupe, contraignant au départ le premier batteur Don Conka et s'emparant de l'esprit torturé d'Arthur Lee. Elles nourrissent des mélodies tortueuses et complexes, et inspirent en grande partie le premier album, à travers des titres comme « Signed D.C. », « Coloured Balls Falling » et « Mushroom Clouds ». Entre obscurité et clarté, Arthur Lee compose l'essentiel du très contrasté Da Capo, notamment « Revelation », chanson décalée qui occupe la deuxième face du LP. La critique est enthousiaste, mais le public adhère plus difficilement au style inimitable de Lee. Durant les enregistrements de l'excellent Forever Changes, Lee acquiert la conviction de sa mort imminente. Hallucinations et paranoïa le poussent à réaliser son chant du cygne. Les musiciens enregistrent sous l'effet des drogues, persuadés, à tord, qu'elles boostent leurs capacités. Les sessions s'éternisent sans que les prises ne soient dignes d'apparaître sur l'album. Le groupe a besoin d'être épaulé par un orchestre philharmonique et les musiciens du Wrecking Crew pour le faire aboutir. C'est un succès dont le groupe profite peu. MacLean échappe à une overdose et quitte Love pour entrer en religion. De son côté, Lee est dévoré par la maladie et la drogue. Après le renouvellement de la formation, qui voit passer Jimi Hendrix, et la réalisation d'albums infructueux, Lee se lance en solo en 1972 avec Vindicator. Par la suite, il tente à de nombreuses reprises de relancer le groupe, dans des années marquées par l'errance artistique. En 1995, il est condamné à douze ans de prison pour possession de drogues et d'arme. Il meurt en 2006 d'une leucémie.