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Critique d'album

Dool


The Shape Of Fluidity


(19/04/2024 - - Tool enrhumé - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- Venus in Flames / 2- Self-Dissect / 3- The Shape of Fluidity / 4- Currents / 5- Evil in You / 6- House of a Thousand Dreams / 7- Hermagorgon / 8- Hymn for a Memory Lost / 9- The Hand of Creation
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Identités fluides"
François, le 29/04/2024
( mots)

Discrètement mais sûrement, Dool avait marqué le petit monde du rock et du Metal lors de la sortie du très bon Summerland en 2020, deuxième album qui avait confirmé tout le potentiel du combo néerlandais. Le registre était celui de la mélancolie mais sur le plan musical, le groupe s’avérait insaisissable, tant il empruntait au Metal (légèrement Doom), au rock des plus classiques voire au post-rock (presque pop) et au prog’.


Cette insaisissabilité est au cœur de la thématique choisie comme concept de leur nouvel (et troisième, c’est essentiel) album : l’identité ou plutôt les identités et leurs variations. Loin de vouloir surfer sur une vague en vogue, Dool affronte avec courage des problématiques intimes, celles de Raven van Dorst qui, né(e) intersexe, s’est vu assigner un genre féminin à la naissance avant d’assumer sa non-binarité rendue publique en 2021. De son propre aveu, le bien nommé The Shape of Fluidity aborde la question tout au long de ses neuf pistes, et on en trouve un écho au niveau du chant qui, s’il a toujours sonné féminin jusqu’alors, témoigne ici d’une capacité à épouser avec fluidité des tessitures habituellement attribuées à chacun des deux sexes – une forme d’androgynie vocale stupéfiante.


Les titres des morceaux renvoient clairement aux différents enjeux de l’identité, avec au premier chef le chef-d’œuvre "The Shape of Fluidity", au riff aussi lourd que fin, à la limite du sludge (épuré dans la veine du dernier Mastodon) qui contraste avec des arpèges solaires, et brille lors de ses refrains toujours aussi enivrants. De même, on se retrouve en compagnie de l’avatar de Raven avec "Hemagorgon", une pièce ternaire forcément lancinante, qui s’inscrit dans les pas de Summerland avec ces mêmes variations entre des arpèges cotonneux et la puissance Heavy.


Si le groupe n’a pas abandonné son esthétique bien identifiable, en témoigne "Self-Dissect" qui est assez typique de leur atmosphère jusqu’au le solo en tremolo hispanisant, l’introduction sludge de cette même composition est le signe de la volonté d’évoluer stylistiquement parlant. En effet, ce troisième album se veut à la fois plus métallique et plus progressif... Et à "Venus in Flames", en ouverture, de sonner comme un manifeste : plus saturé, très rugueux lors du solo, avec un riff serpentin et légèrement dissonant, qui n’oublie pas de rester accrocheur au moment du refrain. Plus loin, "Hymn for a Memory Lost", inauguré par de petits effets perturbants, met en avant les restes de son substrat Doom à travers une rythmique soutenue et un riff plombant, compensés par de nombreuses fioritures et un chant incarné. Même lors des titres plus concis, rarement présents dans leur répertoire jusqu’alors, Dool maintient une écriture complexe : l’instrumental "Currents" sert de transition fantomatique et angoissante ente "The Shape of Fluidity" et l’énergique "Evil in You", aussi efficace qu’alambiqué. Il demeure malgré tout une tristesse au sein de la musique du groupe, qui culmine lors de la ballade lacrymale et post-rock "House of a Thousand Dreams", au ton aggravé par le violoncelle et la voix caverneuse, et qui se conclut glorieusement lors d’un final surpuissant – la touche post-rock est à nouveau clairement présente sur "The Hand of Creation".


Avec The Shape of Fluidity, Dool offre son meilleur album, plus complexe et plus dense, peut-être moins immédiat, mais à la composition d’une richesse imparable qui pousse davantage encore l’osmose entre une musique alambiquée et accessible au profit d’un nouvel hymne à la mélancolie.


A écouter : "The Shape of Fluidity", "Evil in You", "House of a Thousand Dreams", "Hymn for a Memory Lost"

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