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Critique d'album

Blonde Redhead


Penny Sparkle


(14/09/2010 - 4AD - noisy rock - Genre : Rock)
Produit par

1- Here Sometimes / 2- Not Getting There / 3- Will There Be Stars / 4- My Plants Are Dead / 5- Love Or Prison / 6- Oslo / 7- Penny Sparkle / 8- Everything Is Wrong / 9- Black Guitar / 10- Spain
Note de 5/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Blonde Redhead se paie le pari audacieux de déshabiller sa musique. "
Kevin, le 04/10/2010
( mots)

Blonde Redhead nourrit depuis quinze ans maintenant une vague idée de ce que doit être un sombre héro de la pop indé moderne. Si tous les albums du trio italo-japonais basé à NYC avaient jusqu'ici emballé une unanimité plénière, faisant de l'œil autant à l'art-punk qu'au downtempo onirique ; ce grâce à des successions d'épilepsies lumineuses et une maitrise sonique digne de Kévin Shields. Seulement, Penny Sparkle va – et a déjà – briser ce despotique concert de louanges et laisser place à une fissure, un doute, un soupçon. Premier album produit sur le mythique label 4AD (Cocteau Twins, Dead Can Dance, … ), Penny Sparkle est selon le point de vue, soit la fin d'un voyage musical éreinté, soit l'absolu paroxysme d'une évolution logique.

L'esthétique est plus lourde, monochrome et s'habille de la froideur de l'électro-pop. Finies les nappes psychédéliques, Blonde Redhead semble avoir épuisé son répertoire d'arrangements cristallins et se base désormais sur une ambiance minimaliste dont les seuls premiers rôles sont la voix de Kazu Makino et la batterie catatonique de Simone Pace. Plus que jamais, les guitares se noient dans le règne des synthés et de la basse et plus que jamais Kazu hante gracieusement plutôt que ne chante. La musique du combo n'a jamais été aussi solide et concrète, et paradoxalement aussi insaisissable. Si les structures sont simples et apparentes, débarrassées du camouflage psyché qui faisait autrefois la marque de Blonde Redhead, il n'en reste pas moins que chaque titre est scrupuleusement sculpté et emballé de telle manière qu'ils soient tous une surprise et une énigme. 

Si le sceptique peut y voir un manque d'inspiration dissimulé par un minimalisme pseudo-assumé, il faut en fait chercher et capter toute l'essence d'une musique riche de ses silences et de ses ombres. Penny Sparkle est une chambre vide, glaciale, visitée par des moments de grâce suspendus et voilés. On en vient même à regretter des titres trop gourmands, que l'on jugerait ostentatoires tel un "Everything Is Wrong" dont le seul reproche imputable est d'en faire plus que ses camarades. Et même quand Kazu cède le micro à Amadeo Pace, l'équilibre et l'harmonie si fragiles se développent, précaires et secrets, comme dans un "Black Guitar" ou les deux voix se répondent d'un côté de l'infini polaire à l'autre. Des bourdonnements narcoleptiques de "Here Sometimes", aux arpèges planants de "My Plants Are Dead", c'est l'électronique qui mène la barque et offre des instants brefs en suspens, tandis que précédemment le groupe remplissait toutes les cases en superposant des nappes infinies. Et que dire d'un "Love Or Prison" désertique, longue et lente progression mécanique ou d'un "Oslo" aux allures de squelette rythmique saupoudré habilement de pop à inspiration gothique, sinon qu'ils incarnent à eux-seuls cette nouvelle façon qu'à le groupe d'aborder sa musique.

Rarement l'intimité et le peu n'auront autant fui l'ennui. Blonde Redhead a indéniablement franchi un nouveau pallier dans son parcours cosmique. Plus touchant que jamais, décomplexés et peut-être plus sûrs de leurs armes, ils ont produit leur album le plus abouti et le plus immersif à ce jour. Un album mystérieux, abyssal et qui dépasse les étiquettes du shoegaze et de l'electronica, version claustrophobique des longs voyages oniriques et stellaires des productions de Spaceman 3 ou Cocteau Twins, ou plus proche de nous, de Husky Rescue ou M83. Une réussite qui souffrira peut-être d'un changement de cap trop aigu et d'une accessibilité moindre, mais la beauté n'a pas à se justifier de ces choses-là.

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