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Critique d'album

Peter Green


The End of the Game


(15/06/1970 - Reprise - Blues-rock - Genre : Rock)
Produit par Peter Green

1- Bottoms Up / 2- Timeless Time / 3- Descending Scale / 4- Burnt Foot / 5- Hidden Depth / 6- The End of the Game
Note de 4/5
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Note de 1.0/5 pour cet album
"C'est en faisant n'importe quoi qu'on devient n'importe qui ..."
François, le 26/06/2020
( mots)

Vous connaissez Metal Machine Music ? Sinon, et pour que tout le monde soit sur un pied d’égalité, sachez qu’il s’agit d’un album de Lou Reed sorti en 1975. Une horreur inaudible, au mieux une mauvaise blague, qui consiste en une heure de bruits constitués à partir de traits de guitare diffusés à l’envers (feedback) et à différentes vitesses. Même l’auteur de ce crime contre la musique ne reconnaissait que difficilement son enfant, en avouant qu’il était impossible de se coltiner l’intégralité de la galette sans se cogner la tête contre les murs. Pourtant, il s’est trouvé et se trouve toujours des gens pour l’encenser : peut-être même que celui qui lit ces lignes est un amateur de bruits de chantier ? Eh bien, il faut se rendre compte que si techniquement, Lou Reed a bel et bien innové (mais est-ce une chose à valoriser a priori ? Etant donné le résultat, le principe de précaution s’imposait), il n’est pas le premier à faire n’importe quoi et à l’enregistrer sur le sillon du vinyle. Peter Green, en 1970, épousait déjà ce créneau, et il y avait des auditeurs pour l’encourager … 


De prime abord, on peut les comprendre parce que Peter Green, ce n’est pas n’importe qui. C’est le guitariste principal de Fleetwood Mac avant que le groupe ne commence à s’égarer, celui qui joue sur le terrible "The Green Manalishi" : il quitte le combo peu après ce single et lance sa carrière solo. Le talent du musicien rendait la chose prometteuse, mais le titre de son premier album était hélas programmatique. The End of the Game


L’opus se compose de six pistes d’une durée variable, mais c’est un découpage purement artificiel. En tout cas, c’est l’impression qui en ressort. Pourquoi ? Parce que la grosse demi-heure de musique est une grosse jam-session complètement improvisée, sans mélodie, sans aspérité, avec un mixage aléatoire, des notes et des effets balancés au hasard, des musiciens qui oublient de se coordonner … Pourtant, ce ne sont pas des manches : le bassiste Alex Dmochowski est plus tard recruté par Zappa, Nick Buck (claviers) passera chez Hot Tuna, Zoot Money a circulé dans un nombre incalculable de groupes … Franchement, on s’imagine la bande en train de tripoter leurs instruments tout en étant sous stupéfiant qui trouve la brillante idée d’enregistrer le résultat. On reconnaît l’univers musical du psychédélisme déclinant, mais le rendu est une absurdité musicale. La liberté totale que revendiquent les musiciens les enferme dans une facilité anarchique insupportable. Ces trente-minutes vont vous paraître longues, mais longues …


Il semble néanmoins que Peter Green ne soit pas en train de se moquer du public ou de faire un coup commercial. En ce sens, The End of the Game est beaucoup plus honnête que Metal Machine Music. Mais l’honnêteté d’un artiste shooté au LSD (dépressif, il est tombé dans l’addiction) vaut autant qu’une promesse d’ivrogne … 


Si les années 1970 furent propices aux expérimentations et délires musicaux les plus extrêmes dans le champ du rock, tout n’est pas à retenir. The End of the Game, sans direction ni réflexion, est tout simplement un faux-pas, dont on retiendra quand même la beauté d’une époque qui acceptait de produire ce genre d’album. D’autant qu’il y a du public pour l’apprécier : il estimera peut-être légitime de rétablir son honneur. Après tout, si l’auteur de ces lignes juge le gibier mauvais (si vous permettez le jeu de mots), le lecteur pourra rétorquer que c’est le chasseur qui ne maîtrise pas son sujet. Les commentaires sont là pour ça.  

Commentaires
onnard, le 05/10/2021 à 23:40
On dirait une analyse de beauf: "on les imagine sous stupéfiant" "un artiste shooté au LSD" Depuis quand ce serait incompatible avec une "qualité" musicale et en quoi ça nous importe ? Un album inégal (comme tant..) mais hanté de fulgurances magistrales. Je ne sais pas dans quelle addiction tu es tombé, mais l'"absurdité musicale" vaut mieux que celle sans musique.
Francois, le 20/08/2020 à 17:44
@Fallou. Pour Peter Green comme pour Picasso, il n'y a guère de génie mais des choses extraordinaires et d'autres moins pertinentes (le relativisme à cela de dangereux qu'à mon sens trouver tout Picasso admirable est insulter ses œuvres les plus magistrales). Mais si vous trouvez cet album "excellent", je ne peux qu'être ravi pour vous ! Vous remarquerez que j'avais laissé la porte ouverte à la critique contradictoire :)
Fallou, le 20/08/2020 à 10:32
Excellent album au contraire, mais c'est plus facile pour certains de se faire plaisir. Green est gigantesque mais il est vrai qu'il faut suivre... La chronique me fait penser à ceux qui trouvent Picasso nul et incompréhensible...