↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Critique d'album

The Fratellis


In Your Own Sweet Time


(09/03/2018 - - Pop Rock Survitaminé - Genre : Pop Rock)
Produit par

1- Stand Up Tragedy / 2- Starcrossed Losers / 3- Sugartown / 4- Told You So / 5- The Next Time We Wed / 6- I've Been Blind / 7- Laughing Gas / 8- Advaita Shuffle / 9- I Guess…I Suppose… / 10- Indestructible / 11- I Am That
Note de 3/5
Vous aussi, notez cet album ! (2 votes)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 3.5/5 pour cet album
"Une papillote de fin d'année"
Mathilde, le 23/11/2021
( mots)

Il y a des albums comme ça qu'on nous suggère via des playlists de streaming et dont on décline la musicale invitation en se disant "Euh, non merci, ça va je suis capable d'aller chercher moi-même ce que je veux écouter, laissez moi s'il vous plait avec ce groupe que vous me soumettez à chaque fois". Et puis des années plus tard on s'insurge d'être passé à côté "Mais pourquoi personne ne m'a tenue au courant?", mauvaise foi aidant. Faut dire que le tube de 2006 "Chelsea Dagger" des Fratellis me sort toujours par les orifices narinaires, comme s'il était un écho (un larsen plutôt) au "Ooh La" insupportable de The Kooks. 


The Fratellis, donc, est un trio vitaminé du nord, de l'Ecosse, qui produit des Franz Ferdinand, des Scisors Sisters, des groupes en somme qui envoient du piquant, de l'étincelant glam aussi sous leur ciel pourtant bien plus bas et gris que celui du nord de la France. Douze ans de ruptures et de retrouvailles et quatre albums plus tard, voici In Your Own Sweet Time, romance moderne entre deux amoureux, en mode tragicomique ironique. Ces trois frères au nom de famille qui donne envie de manger un plat de pâtes italiennes est un groupe réconfortant qui roule sa boulette de viande dans le paysage indie rock britannique depuis douze ans. The Fratellis, ça frétille quoi, c'est contenu dans le nom, et ce n'est pas le premier titre qui ouvre l'album qui en fera l'antithèse. Funk as fuck, "Stand Up Tragedy" a d'emblée l’ironie de The Wombats. Il évoque la fin d’une romance "Just another punchline in your stand up tragedy". Vient ensuite le morceau titulaire de l'album "Starcrossed Losers" (eh non pas "lovers") qui concerne Romeo et Juliette et leur amour un peu foutage de gueule: "He said Juliet I told you I was only passing through, if I had a moment I would spend it just with you", la mélodie complainte est ponctuée d’aigüs sur "I'm Here" et finit avec un pont qu'on croirait construit par Serj Tankian.


Du soleil de The Killers dans la mélodie, la canaillerie de We Are Scientists dans la voix, c'est tout une puissance rythmique qui envoie un flot continu d'ondes qui déferle et qui se réclame de la psychologie positive: loin de forcer à une méthode Coué, le son The Fratellis amène à la résilience, à l'auto suggestion via l'accomplissement. Donner un sens à sa vie dans un genre d'insouciance voici le programme de fin d'année pour lequel on peut opter après/ pendant les remous covidiens. Pour la voix c'est Starsailor meet Brian Molko. "Sugartown" est la parfaite chanson de Noël -même si l’album est sorti un mois de mars- on y entend les clochettes et les "papapa" de la christmas chorale. "Indestructible" contient du blues rock façon the Black Keys (plus loin ils choperont au lasso QOTSA sur "I Guess... I Suppose...") et "The Next Time We Wed" est criblé de pop acidulée et constitue once again un titre désinvolte en forme de pardon, d'un amoureux qui promet de se rattraper auprès de sa belle.


On rejoint la perfide Albion, la dure, la populaire, la gouailleuse sur "Advaita Shuffle" aux accents Blur-iens (et au beau pont oriental), et "Stand Up Tragedy" qui aurait pu être chantée par Alex Turner. Et puis le très réussi "I’ve Been Blind" éclate, bijou pop comme peut le faire le fils Bono dans Inhaler, sa mélodie est imparable, un dosage parfait d'élixir de coup de foudre. Et tout ça avec un petit fond rockabilly, vraiment on imagine les frérots qui jouent dans l’arrière restaurant (italien donc) de leur vieil oncle. Un groupe un peu vintage quoi, qui sent un peu le magasin de souvenirs kitsch parfois aussi, et qui colle bien aux néo vieux (personnes nées dans les années 80) comme moi qui pourraient en dire "c'est un des meilleurs groupes que j'ai vus en festoche en 2007". Meilleur scène de festival de cette époque je ne sais pas, mais cinquième meilleur album de 2018 en Grande Bretagne, ça c'est sûr.


In Your Own Sweet Time est un album rock camaïeu, un spectre multicolore assumé par le groupe, qui dit faire table rase musicalement à chaque album mais qui ressort en fait à chaque fois quasi la même pizza en up tempo (celle 4 saisons qu’on aime ou pas mais qui a toujours le même bon goût). Le trio de Glasgow ne fera jamais l’unanimité mais il comptera toujours en ses rangs un bon pack d’aficionados. Cet album avec son fil rouge et ses singles accrocheurs pourrait cependant rameuter des nouveaux auditeurs appréciateurs (dont je fais partie). "Starcrossed Losers" sera le point de départ inspirationnel de leur sixème album (2021) qui n'en finit pas de nous faire côtoyer les constellations. On connait la mièvre expression "Il faut toujours viser la lune, car en cas d'échec on atterrit dans les étoiles" (et peut être certains connaissent l'indispensable "Un peu plus près des étoiles" repris par Soprano à ce propos), eh bien The Fratellis en fait la promesse. Certaine et moins hyperglycémique. Une papillote qui ne donne pas de papillite. 

Commentaires
Mathildealbumrock, le 24/11/2021 à 17:14
Merci Daniel, même si le fond de la chronique n'est pas partagé, de manifester l'appréciation de la forme ! ça fait plaisir !
Daniel, le 23/11/2021 à 19:55
Selon mon opinion extrêmement dépassée et subjective, la chronique est bien plus belle que l'album dans son ensemble. Le texte atteint son objectif lunaire (susciter l'envie irrésistible d'écouter et de partager) tandis que The Fratellis ont le plus souvent atterri dans les étoiles. Un peu éparpillés. Malgré un look d'enfer qui aurait probablement (dé)plu à Marc Bolan. Merci.