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Critique d'album

Girlschool


Demolition


(30/06/1980 - - NWOBHM - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- Demolition Boys / 2- Not for Sale / 3- Race With the Devil / 4- Take It All Away / 5- Nothing to Lose / 6- Breakdown / 7- Midnight Ride / 8- Emergency / 9- Baby Doll / 10- Deadline
Note de 5/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Demolition Girls"
François, le 10/02/2023
( mots)

Les années 1980 commencent à peine, et il est temps de se demander qu’elle fut la place des femmes au sein de la musique populaire la plus en vue jusqu’alors, j’ai nommé le rock, au sens large. Oubliez les groupies ou les protagonistes des chansons soit fleur bleue soit plus crues, et concentrez-vous sur les musiciennes qui ont marqué la scène depuis les 1960’s.


Les hippies s’étaient montrés assez ouverts à la présence de femmes dans le monde du rock psychédélique et de la folk, qu’on pense à Joan Baez, Janis Joplin ou Grace Slick (Jefferson Airplane), et en réalité, les 1960’s n’avaient pas complètement fermé la porte au deuxième sexe, jusqu’aux Néerlandais de Shocking Blue et leur tube nederbeat "Venus". Cela laissa une trace qui au sein du rock progressif, Sonja Kristina dans Curved Air ou Annie Haslam dans Renaissance – voire même Gilli Smyth dans Gong. Durant les 1970’s, Patti Smith devient une icône pour le mouvement punk et Christine McVie affole les charts au sein de Fleetwood Mac. En définitive, les États-Unis se montrent plus progressistes en la matière, et c’est au Nouveau monde que s’établit la transition vers plus de saturation : les femmes peuvent enfin s’affirmer comme des rockeuses et s’emparer des attributs étaient jusque-là réservés à leurs camarades masculins. Suzie Quatro, les Runaways, Pat Bénatar voire même Heart, quand ce dernier groupe ne donnait pas dans la folk ("Barracuda"), électrisaient le rock sans avoir besoin d’excès de virilité, et la réponse britannique se faisait attendre …


Heureusement, à la fin de la décennie, la NWOBHM s’apprêtait à déferler sur l’île et dans sa houle à peine formée, un combo 100% féminin composait un hard-rock direct et accrocheur capable de dominer le mouvement en pleine gestation : Girlschool, ex-Painted Lady (la première mouture active de 1975 à 1978).


On dit souvent que derrière chaque grand homme se cache une femme, et la réciproque semble ici valable : après avoir entendu leur premier single ("Take It All Away", un rock’n’roll classique mais imparable présent sur l’opus), Lemmy leur propose d’assurer la première partie de Motörhead pour leur tournée de 1979. Rappelons que sans s’intégrer à la NWOBHM, Motörhead fut un soutien sans faille de la scène naissante, cooptant de nombreuses formations pour ouvrir ses concerts (Saxon, Raven, Tank …). Ce premier événement et le soutien du manager de Motörhead (Doug Smith) permirent à Girschool de signer quelques mois plus tard chez Bronze puis d’entrer en studio pour enregistrer un premier opus.


En paraissant en juin 1980, Demolition est un des premiers albums de la NWOBHM : il précède les débuts discographiques de Diamond Head ou Angel Witch qui eurent également lieu en 1980, et suit de très près le premier Iron Maiden ou Wheels of Steel de Saxon. Ce n’est donc pas rien dans l’histoire de ce mouvement musical, et il convient d’insister sur la présence d’un combo féminin aux origines de cette vague Heavy Metal.


En son sein, Girlschool représente le courant le plus fougueux et direct, se tenant bien loin des tentatives progressives ou des passages complexes d’Iron Maiden ou de Saracen. Il y a quelque chose de punk dans leur hard-rock, mais en plus raffiné et en moins rudimentaire : c’est du Heavy efficace et énergique, superbement composé pour saisir immédiatement l’auditeur par des riffs accrocheurs.


En ouverture, "Demolition Boys" sonne l’alerte sur Londres pour prévenir d’un bombardement électrique imminent ; l’inspiration semble puisée chez Motörhead, du riff au solo, c’est dire à quel point l’approche est intransigeante qu’on retrouve sur "Emergency" et sur l’époustouflant "Deadline" aux relents punks. Mais Girlschool sait changer son fusil d’épaule, pour offrir du groove avec classe sur "Not For Sale" ou le plus lancinant "Breakdown", très Joan Jett. On trouve également des touches plus propres aux  80’s naissantes qui prouvent que leur inscription dans la NWOBHM n’est pas seulement conjoncturelle ("Midnight Ride").


Il faut enfin mentionner le tube décoiffant de Demoliton qui n’est nulle autre que la reprise débridée de "Run with the Devil" du Gun (Gun, 1969), dans une version qui croyez-moi,  surpasse celles de Judas Priest ou de Black Oak Arkansas, et permet de montrer les talents de soliste de Kelly Johnson.


En 1980, l’arrivée d’un combo uniquement composé de membres du deuxième sexe avait de quoi semer le trouble dans le genre, mais le Heavy Metal comme le rock en général sauraient s’adapter, et reconnaître le tribut qu’ils doivent aux musiciennes qui les ont promus. Reste encore à en raconter l’histoire : elle attend toujours sa plume.


À écouter : "Demolition Boys", "Run with the Devil", "Not for Sale", "Deadline"

Commentaires
FrancoisAR, le 10/02/2023 à 17:05
Avant de faire un tour du côté de leurs héritières directes, Rock Goddess !
Daniel, le 10/02/2023 à 10:58
Le meilleur moment pour réécouter le cultissime EP "Saint Valentine Day Massacre" de Headgirl. Rien que la pochette vaut déjà le détour...