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Critique d'album

White Moth Black Butterfly


The Cost of Dreaming


(28/05/2021 - Kscope - Progressive pop - ambient - Genre : Pop Rock)
Produit par

1- Ether / 2- Prayer For Rain / 3- The Dreamer / 4- Heavy Heart / 5- Portals / 6- Use You / 7- Darker Days / 8- Sands Of Despair / 9- Under The Stars / 10- Soma / 11- Liberate / 12- Unholy / 13- Bloom / 14- Spirits
Note de /5
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Note de 2.0/5 pour cet album
"Quand la magie s’envole aussi vite qu’elle est apparue…"
Franck, le 08/07/2021
( mots)

Formation éphémère aussi passionnante qu’inattendue, White Moth Black Butterfly avait su nous captiver en 2017, grâce au très réussi Atone (la chronique par ici). En proposant une pop raffinée parsemée d’influences folkloriques et progressives, le groupe était parvenu à imposer un univers singulier et immersif, faisant part d’une belle force émotionnelle. Initié à la base comme une expérience solo de Daniel Tompkins (chanteur au sein des groupes de metal TesseracT et Skyharbor) en collaboration avec le producteur Keshav Dhar (également guitariste de Skyharbor), le projet prit tout son sens avec l’arrivée de la chanteuse britannique Jordan Turner. L’alchimie est telle qu’il semblait logique de prolonger l’expérience tout en mettant en avant cet irrésistible duo vocal masculin-féminin formé par Tompkins et Turner.


Atone avait de quoi laisser rêveur quant au potentiel du groupe : annonçait-il les prémices d’un univers florissant, ou resterait-il à jamais une rareté que l’on apprécie pour son caractère unique, tel l’envol fugace d’un nuage de papillons aux couleurs chatoyantes ? Autant dire que The Cost of Dreaming était attendu au tournant par une partie de rédaction. Malheureusement (et ce n’est pas faute d’avoir essayé), la magie s’est complètement dissipée avec cette nouvelle réalisation. 


Sans pour autant changer radicalement de direction artistique, le groupe prend le parti d'une pop privilégiant les sonorités électroniques. Là où Atone se posait comme une véritable invitation au voyage, à travers une musique organique aux multiples visages, The Cost of Dreaming s’engouffre dans des compositions minimalistes fort peu inspirées : calibrage excessif (la majorité des titres gravitant autour des 3 minutes standards), mélodies basiques et instrumentation au ras des pâquerettes. Serions-nous passés à côté d’une quelconque subtilité ? Certains disques se dévoilent en effet après un certain nombre d’écoutes… Non, rien à faire, c’est cette troublante sensation d’écouter une version maussade de Justin Timberlake qui prend le dessus ("Prayer for Rain").


Les premiers singles diffusés en amont de la sortie officielle de l’album annonçaient pourtant la couleur, mais l’espoir fait vivre comme on dit. Là où le single "The Dreamer" restait sympathique malgré son approche ultra classique, "Soma" (deuxième titre dévoilé par le groupe) se montrait déjà nettement moins recommandable. Plus déconcertant encore, un manque flagrant de liant entre couplets et refrains se ressent sur plusieurs des morceaux ; vous savez, ce genre de passage interchangeable qui tombe comme un cheveu sur la soupe, sans aucune continuité mélodique ? Piège (ou bien facilité) dans lequel beaucoup trop de groupes de pop "radiophoniques" tombent. Le plus dommage dans tout ça, c’est que la musique de WMBB regagne significativement en intérêt dès lors qu’elle revient à une approche plus organique et spontanée, comme sur "Bloom", treizième et avant dernier titre de cette galette…


Bien que le style soit différent, on retrouve plus ou moins la même méthodologie d’écriture avec un travail sur les ambiances et la cohérence d’ensemble, le tout retranscrit à travers différents interludes. Là où la démarche trouvait du sens sur un album comme Atone, des transitions comme "Sands of Despairs" se montrent beaucoup plus superficielles, et nuisent carrément à la dynamique générale. Et que dire de ce final déstabilisant, entre lamentations et cris de rage, sur "Use You"… Si le but était de faire sortir l’auditeur de l’album, le pari est réussi!


L’écoute de l'album est pourtant loin d’être désagréable (hormis peut-être le titre "Unholy" qui s’apparente plus à un mauvais Linkin Park) et révèle même quelques réussites notables comme "Under the Stars", belle démonstration de sensibilité spontanée, ou encore "Heavy Heart" se distinguant avec ses sonorités asiatiques. Mais bon sang, pourquoi ne pas exploiter davantage le duo vocal ? Duo qui semblait pourtant être l’atout premier. En retrait par moment, le talent de Jordan Turner ne semble pas exploité à sa juste mesure. Daniel Tompkins ne prendrait-il pas trop de place au sein de son propre projet ? C’est probable, et compréhensible à la fois. Mais l’on était en droit d’espérer qu’après deux albums solos (Castles en 2019 et Ruins en 2020) le chanteur aux multiples projets parallèles se montrerait un peu moins envahissant. Bien trop démonstratif - et ceci dès l’introduction "Ether" - le chanteur britannique a malheureusement tendance à chercher à tout prix l’émotion quitte à surjouer.


Alternant entre pop immédiate et passages plus expérimentaux, WMBB ne semble pas savoir sur quel pied danser et il ne reste finalement plus grand-chose de la magie qui nous avait émerveillé sur Atone. L’album s’écoute sans peine et se montre même plaisant sur de multiples aspects, mais la déception ne peut être évitée, laissant un goût d’inachevé face à tout ce potentiel sous-exploité. En constante évolution depuis ses débuts, le groupe mené par Daniel Tompkins n’a probablement pas encore dit son dernier mot. Ce n’est que partie remise, en espérant que la prochaine métamorphose sera plus convaincante. 

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Commentaires
NicolasAR, le 08/07/2021 à 10:59
Enorme déception, je suis bien d'accord, Franck. Quel dommage, le précédent album était pourtant enivrant...