
Lostprophets
Weapons
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1- Bring 'Em Down / 2- We Bring An Arsenal / 3- Another Shot / 4- Jesus Walks / 5- A Song For Where I'm From / 6- A Little Reminder That I'll Never Forget / 7- Better Off Dead / 8- Heart On Loan / 9- Somedays / 10- Can't Get Enough / 11- The Dead (Garage Sessions) / 12- Save Yourself (Garage Sessions) / 13- If You Don't Stand for Something, You'll Fall for Anything (Garage Sessions / 14- Another Shot (Demo) / 15- Bring 'Em Down (Russell Bloc Party Remix)


Nous  avions laissé Ian Watkins et sa bande de gallois énervés sur une  impression on ne peut plus mitigée avec l’inconstant et schizophrène The  Betrayed, gâché par une production médiocre et hésitant sans cesse  entre tentation mainstream et jusqu’au-boutisme sonore visant à se  rapprocher au plus prêt du neo hardcore metal de The Fake Sound Of  Progress, époque où les prophètes perdus possédaient encore des  rouflaquettes en béton. Deux ans plus tard, après avoir troqué Ilan  Rubin (parti en solo avec The New Regime après une petite incartade aux  côtés de Trent Reznor) contre Luke Johnsons au poste de cogneur en chef  et après avoir changé de label, les Lostprophets sont de retour. Pour le  meilleur ? Pas vraiment.
Weapons  réalise en effet une décalcomanie assez évidente de Liberation  Transmission, mais avec une sacrée moins-value au passage. Les deux  artworks sont pensés de la même façon (blason noir sur fond blanc  flanqué d’inscriptions en latin), mais surtout le contenu lorgne vers un  même objectif : populariser, voir vulgariser le nü-metal de Lostprophets  en équarrissant les rotatives instrumentales au profit de pop-songs  musclées. Sauf qu’ici, ça ne fonctionne pas aussi bien. Pourtant l’album  débute en trombe avec un "Bring ‘Em Down" qui tire profit d’une  rythmique maousse costaud, de quelques injections électroniques bien  senties et d’une évidente puissance dans l’allant mélodique. Puis très  vite on se rend compte que ce cinquième album recycle sans vergogne les  idées de ses prédécesseurs ("Another Shot" pompé sur "Last Train Home"),  retombe dans les travers FM des pires passages de The Betrayed ("Jesus  Walks", non mais franchement) ou s’essaie à plus de légèreté collant à "l’air du temps" ("A Little Reminder That I’ll Never Forget"), quand le  groupe ne se complaît pas tout simplement dans les pires clichés du  rap-metal ("Better Off Dead", poussif et rebattu au possible). La  réécoute alternée de Weapons et de Liberation Transmission ne souffre  malheureusement pas la comparaison : même si le second apparaissait déjà  nettement plus pop, il gardait un certain esprit et surtout une énergie  instrumentale et vocale que son clone ne possède pas. De fait, les  métaphores militaires antérieures confinent ici au risible le plus  absolu. "Tu apportes un flingue, alors nous on ramène un arsenal" : sans  blague, non mais vous comptez vraiment faire peur à qui ?
C’est  dommage, car une fois encore, Lostprophets possède vraiment de sacrés  arguments en terme de rock dopé aux acides aminés. Le remuant "We Bring  An Arsenal", en parlant du loup et malgré quelques partis pris vraiment  oiseux (genre les "eh oh eh oh, na na na" que les pires adeptes du rock  roudoudou n’auraient jamais tentés), fait assez facilement mouche et  revient aisément à l’esprit au fil des journées. Même son de cloche pour "Heart On Loan" : dans un registre qui pourrait se trouver prisé par  les 30 Seconds To Mars, Ian Watkins écrabouille facilement Jared Leto  même si on ne vole pas non plus dans les hautes stratosphères. "Somedays" ose même verser dans l’acoustique , exercice en général  massacré par tous les combos à affinité émo-hardcore et relevé ici avec  une certaine classe. Reste que Weapons ne fait que confirmer le lent  déclin d’un groupe désormais en roue libre intégrale, recyclant sans  coup férir son fond de commerce et évitant la moindre prise de risque.  Pas sûr que nous continuions à suivre les Losprophets à l’avenir, à  moins que ? Notons que les bonus de l’album, cinq morceaux additionnels,  laissent entrevoir un semblant d’éclaircie : du punk-rock excité ("The  Dead"), du tempo qui déboîte ("Save Yourself"), du metal mitraillette  ("If You Don’t Stand...") et même du hardcore gueulard à souhait (en  piste cachée derrière le médiocre remix façon Skrillex de "Bring ‘Em  Down"). Des bribes d’espoir, mais gère plus.
























