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Critique d'album

Eloy


Ocean 2 : The Answer


(09/10/1998 - Gun Records - Rock progressif - Genre : Rock)
Produit par Franck Bornemann

1- Between Future and Past / 2- Ro Setau / 3- Paralyzed Civilisation / 4- Serenity / 5- Awakening of Consciousness / 6- Reflections fro the Spheres Beyond / 7- Waves of Intuition / 8- The Answer
Note de 4.5/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Retour en Atlantide, et retour d'Eloy à son plus haut niveau. "
François, le 27/06/2019
( mots)

S’il y a bien un exercice très périlleux en musique, c’est de tenter de rebondir sur un ancien succès. L’expérience parle : que vaut le Keeper of the Seven Keys The Legacy d’Helloween en comparaison avec ses deux prédécesseurs, ou encore Operation : Mindcrime 2 de Queensrÿche ? Rappelez-vous l’horrible Welcome 2 my Nightmare d’Alice Cooper. La catastrophe n’est pas toujours le seul horizon possible (Ian Anderson a sorti un Thick as a Brick 2 honorable), mais c’est rarement l’occasion d’un exploit renouvelé. D’autant plus que l’opération peut se révéler plus opportuniste que nostalgique, ou du moins, jouant plus sur la nostalgie du public et du succès obtenu à l’époque que sur la portée artistique d’antan. Voilà de quoi rendre méfiant. 


Alors Ocean 2, pour Eloy, après une longue traversée du désert à peine terminée grâce à The Tides Return Forever, laisse a priori dubitatif. Certes Ocean (1977) était un excellent album, mais le groupe s’est éloigné depuis longtemps de cette veine space-progressive qui faisait son sel. Alors y revenir vingt ans plus tard, avec l’audace d'oser présenter cette suite comme aussi bonne que l’avait été le premier opus et sans compter le risque de donner dans la parodie plutôt que dans une continuité originale au premier volet... En outre, le groupe sort d’un mutisme de quatre ans après être remonté en scelle en 1994. Certes, cela peut laisser le temps à l’écriture, mais cela met définitivement fin au rythme de croisière des années 1970-1980, déjà oublié dans les temps de perdition artistique de la formation. Néanmoins, Eloy ressemble enfin davantage à un groupe avec un l’arrivée d’un batteur officiel, Bodo Schopf, qui avait fait ses classes avec Michael Schenker. 


Les références au premier album sont nombreuses dès la pochette (réussie) qui reprend le même bleu, l’alliance aquatique/sidéral et les ceintures d’astéroïdes autour des visages. On retrouve également des parallèles dans les titres, quand "logos" est remplacé par "consciousness" ou "intuition". Mais cela suffit-il à lever les doutes et la méfiance ? 


Le premier titre vient remettre tous ces a priori à leur place. "Ro Setau" commence sur un riff très lourd puis enchaîne sur une progression dans l’esprit de l’album de référence sans se plagier ou tomber dans la caricature. On retrouve même le mouvement de balancier à la guitare en ternaire. La bande de Bornemann est de retour, et ça fait plaisir à entendre. On peut même renouveler la comparaison avec Pink Floyd sur "Paralyzed Civilisation" (sauf les synthés très typiques du groupe), première longue pièce de l’album (neuf minutes) qui évoque aussi Rush. Le morceau varie les ambiances entre les passages plus incisifs, les moments planants et les arpèges… 


Deux autres longues fresques progressives sont à souligner. Tout d’abord "Reflections from the Spheres Beyond" qui fait écho au titre précédemment évoqué. La pièce reprend les recettes du groupe : claviers inspirés, arpèges très clean en contraste avec des guitares saturées. Dans cet album, les chœurs féminins sont bien utilisés, renforçant les côtés épiques sur ce titre. Ensuite, "The Answer" qui conclut l’album et fait la part belle à la guitare de Bornemann dès l’introduction, puis dans un solo simple mais vraiment bien pensé (le son de la guitare, le rythme lent, collent avec l’atmosphère du titre). L'ambiance se veut martiale et épique à l'heure de quitter l’Atlantide. 


Le groupe se permet même des petits élans de modernisation : voix robotiques à la Daft Punk (mieux utilisées que le vocoder autrefois), quelques passages électroniques sur "Awakening of Consciousness", le titre le plus efficace et réussi de l’album, comme un condensé du savoir-faire d’Eloy. Ces pépites se mêlent dans un ensemble très cohérent et on traverse l’album comme on voyagerait dans un bon film… En somme, c’est un concept-album richement composé où les titres plus courts trouvent toute leur place au sein de l’agencement général (le très bon et bien nommé "Serenity" par exemple). 


Non seulement Eloy retrouve les hauteurs progressives qui ont fait son succès, mais en plus, il rend honneur à l’album de référence. Ocean 2: The Answer est donc un très bon opus, inspiré et bien loin du coup commercial qu’on pouvait supposer. Ce retour en Atlantide se trouve amplement justifié, et il fallait mieux rejoindre cette civilisation engloutie en prenant son temps pour l’écriture que de maintenir un rythme de croisière à l'aide de sorties plus ou moins heureuses. 


A écouter : "Awakening of Consciousness", "Ro Setau", "Paralyzed Civilisation", "The Answer"

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