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Critique d'album

Neil Young


Tonight's the Night


(20/06/1975 - Reprise - Monster of rock - Genre : Rock)
Produit par

1- Tonight's the Night / 2- Speakin' Out / 3- World on a String / 4- Borrowed Tune / 5- Come on Baby Let's Go Downtown / 6- Mellow My Mind / 7- Roll Another Number (for the Road) / 8- Albuquerque / 9- New Mama / 10- Lookout Joe / 11- Tired Eyes / 12- Tonight's The Night (part II)
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"A Loner in the Dark"
François, le 19/04/2025
( mots)

De 1973 à 1975, Neil Young s’enfonce dans une phase dépressive aux causes multiples – mauvaise gestion de sa popularité, problèmes familiaux (un fils handicapé et un couple tempétueux), pertes de proches (son guitariste Danny Whitten puis son roadie Bruce Berry). L’inspiration du Loner n’est pourtant pas atteinte par ces événements, en tout cas elle n’en pâti pas, bien au contraire même, elle apparaît sublimée par la peine.


En effet, de l’ombre apparaît la lumière des mélodies mises au monde par la mélancolie, celles de Time Fades Away (1973) d’abord, une captation en concert de titres inédits, puis On the Beach (1974), variations ténébreuses sur le blues, et enfin Tonight’s the Night, troisième volet si l’on suit la chronologie des sorties, mais deuxième pièce de l’édifice d’après l’ordre de composition. Car l’opus avait été enregistré dans la suite directe de de Time Fades Away, mais le label avait détesté le résultat qu’il considérait bon pour les cartons. Finalement, Neil Young parvient à le faire paraître en 1975, sacrifiant au passage Homegrown, tout juste enregistré après On the Beach (cette production inédite sortira en … 2020).


Des trois albums, celui-ci est peut-être le plus explicitement évocateur de la période troublée que vivait Neil Young à ce moment : "Tonight’s the Night" est ainsi un hommage ouvert à ses compagnons de route tombés au combat face à la drogue, et mutadis mutandis, un pamphlet contre l’héroïne. Son introduction emblématique, la subtilité de la guitare et la variation enjouée du morceau dans l’évolution de la deuxième moitié, suffisent à en faire une des plus belles réussites du répertoire de Young. Et c’est sans compter une coda ("Tonight’s the Night part II") dans un registre blues-rock caverneux. La thématique narcotique est renouvelée sur "Come On Baby Let's Go Downtown", un rock incisif aux mélodies 60s, bien que le rêve hippie soit définitivement terminé : retour à la réalité pour les idéalistes comme pour les vétérans du Vietnam (référence à "Lookout Joe").


Le Loner est toujours aussi inspiré par le blues, qu’il emprunte le spleen du Mississippi au profit d’un slow ("Speakin' Out") ou d’une ode plus chaloupée ("World on a String"), ou qu’il agrémente son esthétique de ses traditionnelles aspérités roots afin de célébrer la vie d’artiste nomade ("Roll Another Number (for the Road)"). L’approche musicale que Neil Young avait formulé sur Harvest et After the Gold Rush, est toujours sensible dans le jeu de guitare qui accompagne "Albuquerque" et "Tired Eyes", et dans les titres qui valorisent la combinaison classique harmonica/piano ("Borrowed Tune", inspiré par "Lady Jane" des Rolling Stones, "Mellow My Mind" où le chant est d’une fragilité émotive touchante). Ces derniers laissent apparaître toute la tristesse de l’instant et rappellent que le bonheur reste fugace, même sur "New Mama", une pièce exceptionnelle sur la maternité écrite pour Carrie Snodgress avec laquelle la rupture est consommé à la sortie de l’album – et qu’il convient de remettre au centre du répertoire de Young.


C’est ainsi que le Loner achève sa traversée de l’obscurité et du désespoir, une déambulation dans un tunnel depuis lequel il irradiait le public des lumières de son inspiration – une pérégrination mélancolique qui lui a permis d’affronter ses démons et de maintenir son aura intacte.


À écouter : "Tonight’s the Night", "World on a String", "Albuquerque", "New Mama"

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