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Critique d'album

Megadeth


Peace Sells...But Who's Buying?


(20/07/1986 - - Thrash Metal - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- Wake Up Dead / 2- The Conjuring / 3- Peace Sells / 4- Devils Island / 5- Good Mourning / Black Friday / 6- Bad Omen / 7- I Ain't Superstitious / 8- My Last Words
Note de 4.5/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"War Pigs"
François, le 18/03/2025
( mots)

Comme tout récit mythique, l’histoire du rock aime imaginer des conflits agonistiques entre ses plus grands protagonistes : Beatles vs. Rolling Stones, Aerosmith vs. Blue Öyster Cult, Sex Pistols vs. Clash, Man vs. Wild, Plessy vs. Ferguson, Wauquiez vs. Retailleau… euh non, là je me suis perdu en route. Ces batailles rangées ne concernent en réalité que quelques journalistes besogneux, labels intéressés et fans intransigeants, car au-delà de ces sectarismes factices mais savamment entretenus, les amateurs (et bien souvent les groupes) refusent de choisir un camp et font plutôt confiance à leurs oreilles en terme de plaisir esthétique.


Néanmoins, en matière d‘escarmouche musicale, il n’y eut rien de tel que le combat fratricide entre Metallica, groupe fondateur du Thrash Metal américain, et Megadeth, enfant sauvage de Dave Mustaine fondé en 1983, alors qu’il venait d’être renvoyé du combo auquel il avait tant apporté. Après une gestation laborieuse, la nouvelle formation avait été capable de produire un premier opus (Killing Is My Business… And Business Is Good!, 1985) qui avait posé les bases de leur style : du Thrash Metal virtuose, des textes engagés et une mascotte - l’effrayant Vic Rattlehead.


À partir de là, les deux partis pouvaient forger leurs arguments : à Metallica son rôle de pionnier (faisant de Megadeth un pâle copieur) et sa capacité à composer des tubes sur le long terme ; à Megadeth sa virtuosité et son authenticité. Cette dernière était à la fois musicale et politique, comme en témoigne le titre et la pochette cyniques de leur deuxième opus Peace Sells… But Who’s Buying?, qui interroge l’avenir du droit international et le rôle des États-Unis dans le chaos du monde (nous sommes encore en pleine Guerre Froide). Or, contrairement à son prédécesseur certes honorable, Peace Sells… But Who’s Buying? pouvait affaiblir la conviction des afficionados les plus radicaux des Four Horsemen, tant sa qualité sautait aux oreilles au moment même où la scène Thrash explosait.


Il est certain que le groupe s’inscrit pleinement ans l’esthétique Thrash, tant les titres adoptent la grammaire du genre - la cérémonie satanique "The Conjuring", le classique "Devils Island" ou l’excellent "My Last Words", un titre véloce introduit par de magnifiques arpèges en dialogue avec la basse mélodique. Il en va de même pour "Good Mourning/Black Friday", intransigeant et extrême, qui se voit néanmoins rehaussé d’une belle première partie. Cependant, Megadeth apporte au style une écriture parfois alambiquée (certes déjà présente chez Metallica) et une véritable virtuosité guitaristique, qu’on pourrait qualifier de bavarde au regard des nombreuses interventions et fioritures – dans un registre caricaturalement Thrash, "Bad Omen" pourrait servir d’idéal-type. Ainsi, "Wake Up Dead" évoque un peu Savatage (avant l’heure, puisque Hall of the Mountain King paraît en 1987), le Power-Metal de Running Wild (sur certaines descentes de guitare - tout comme "My Last Words" d’ailleurs) et Scorpions période Uli Jon Roth.


Si Megadeth prête le flanc à la critique avec la reprise de "I Ain't Superstitious" (Willie Dixon/Howlin’Wolf), personne ne peut leur reprocher d’être incapable de composer de tube quand rugit "Peace Sells" - sa basse virevoltante, son riff brut, son interprétation priestienne au chant, son refrain hymnique placé au final du tire.


Alors qu’aurait été l’année 1986, celle de l’essor du Thrash américain (et allemand), si Peace Sells… But Who’s Buying? n’avait pas vu le jour aux côtés de Master of Puppets de Metallica, de Raining Blood de Slayer, ou dans une moindre mesure, de Doomsday for the Deceiver de Flotsam et Jetsam (pour évoquer des nouveaux venus) ? Poser la question revient déjà à y répondre.


À écouter : "Wake Up Dead", "Peace Sells", "My Last Words"

Commentaires
François, le 19/03/2025 à 17:21
Peut-être, je parlais plus d'un point de vue commercial / grand public que "concurrence" au sein d'une scène.
FrancoisAR, le 19/03/2025 à 17:18
Merci pour vos retours messieurs ! Bon, je vais devoir me mettre à la chronique de Rust in Peace...
Sébastien , le 19/03/2025 à 16:54
J'aurais plutôt dit Nirvana vs. Pearl Jam, pour le grunge, mais sinon, je souscris.
François, le 19/03/2025 à 10:28
Nirvana Vs. Guns N'Roses, Blur Vs. Oasis... Je maintiens "Rust in peace" à la première place mais celui-ci a aussi des arguments. Les riffs de Megadeth sont plus tranchants, ceux de Metallica plus lourds. Au final, deux groupes complémentaires et indispensables.
Sébastien , le 18/03/2025 à 20:41
Je suis ravi de voir cet album être chroniqué ! Selon moi, le meilleur de Megadeth (et peut-être du thrash ?) est "Rust in Peace" mais celui est également de très bonne facture. L'avènement du thrash américain a permis de compenser l'essoufflement de la nwobhm et de faire vivre et évoluer le metal dans la deuxième moitié des années 80. Quant aux guéguerres entre groupes, ça ne m'intéresse pas du tout, d'autant que dans bien des cas (peut-être pas ici) les groupes s'entendaient bien entre eux..