
Foals
What Went Down
Produit par James Ford
1- What Went Down / 2- Mountain at My Gates / 3- Birch Tree / 4- Give It All / 5- Albatross / 6- Snake Oil / 7- Night Swimmers / 8- London Thunder / 9- Lonely Hunter / 10- A Knife in the Ocean


Cela faisait quelques semaines que la presse spécialisée alertait au sujet des poulains d'Oxford. Foals nous a concocté à en croire ces dits-médias une bombe Rock qui sera l'album de l'année.... Que de prétention. Laissons nos oreilles en juger.
Prenons le temps de revenir sur ce groupe qui s'est révélé en 2008. Les premiers albums sont un condensé de fraîcheur et de surprises, Antidotes ouvre le bal suivi en 2011 de Total life forever, ces deux là sentent une minutie importante dans la conception. Les arrangements sont riches et le résultat final rappelle les influences de Johnny Marr et son travail au sein des Smiths, ainsi que la new wave des Talking Heads. Foals n'invente rien mais réinvente et c'est déjà beaucoup... il va falloir l'avouer, ce groupe est bon... Holy Fire annonce un virage, plus pop, plus mainstream, mais aussi plus sombre. 2013 sera pour eux le début des passages radio sur des ondes FM généralistes avec leur titre "My Number". Quant au coté sombre, il sera le précurseur de ce que nous découvrons depuis quelques heures... "Inhaler" en est le parfait exemple. Le refrain est un chaos de rock new wave qui va puiser sa noirceur dans la "Fascination Street" des Cure, "Stripped", "In Chains" de Depeche Mode. Toujours de la new wave mais plus sombre. Cependant Holy Fire laisse un sentiment d'inachevé important.
Pour ce qui concerne la nouvelle fournée, vous n'avez pu passer à coté des appels du pied qui vous ont été faits, soit par nous, soit par d'autres... Foals a misé gros sur What Went Down, et le peu que nous avons entendu ne nous a pas laissé indifférent. Tout ce battage médiatique aurait-il une réelle raison d'exister ? Et bien c'est ce que nous ont laissé présupposer les singles mis en avant. "What Went Down", le premier titre en provenance de l'album éponyme, est une envolée rock, dansante, stimulante, les adjectifs ne suffiraient pas pour décrire l'énergie que procure ce titre. Rappelez-vous les influences citées plus haut, rajoutez-y l'énergie de At The Drive In, ou le groupe qui est né de leurs cendres, The Mars Volta, et vous obtenez le son du premier single. La seule évocation de ce titre fait remonter toutes les émotions en lien avec cette claque musicale. Reprenons nos esprits, l'album ne se résume pas à un seul titre même s'il est excellent. S'en suit "Mountain At My Gates", plus pop, moins brutal, mais tout aussi excellent. La mélodie est entêtante, le chant est torturé mais pas au point de verser dans le pathos. On a là une belle ballade rock qui inondera Youtube de covers acoustiques. La suite est toute aussi géniale. "A Knife In The Ocean" et sa rythmique de batterie nous entraînent vers une ivresse sensuelle, une inspiration sous un tsunami. C'est à se demander si cet album a une faiblesse. "London Thunder" qui est dévoilé dans une version live quelques jours avant la sortie est le parfait exemple de la future réussite de Foals. Efficace mais simple, puissant mais doux, entêtant mais addictif, on aime et on en redemande.
Peut-être est-il temps d'écouter attentivement les six autres titres de l'album, on nage dans une ambiance électro-rock qui a envahi les platines ces dernières années. Avec "Albatross", "Birch Tree", "Give It All", Foals réussit à nous emmener dans son univers particulier. L'ambiance est décontractée, mais résolument rock, chaque morceau est une pépite. "Lonely Hunter" est un hymne fédérateur. La surprise viendra avec "Snake Oil", les guitares grasses, primaires viennent secouer nos impressions sur cet album à grands coups de "Big Muff". Malgré un registre assez éloigné, on retrouve l'énergie des anglais, celle-là même qui nous a fait bouger sur "What Went Down". Les riffs de guitares sabbathiens ne laisseront pas indifférents. Le seul bémol de cet album viendra de "Night Swimmers" qui souffre d'un manque de relief par rapport aux autres titres, mais sur l'ensemble ce détail est très négligeable... Quand on sait que cet album a été enregistré après deux ans de tournée, sans réelle pause, on comprend mieux qu'il a été accompagné de transpirations intenses. James Ford a su malmener les poulains dans son écurie provençale.
Chacun des titres de cet album recèle un trésor. En effet, dans leurs constructions vous trouverez un riff, un pont, un refrain qui viendra vous surprendre. La grande force de ce groupe réside dans son originalité musicale. L'odyssée musicale proposée par Yannis Philippakis et ses amis ne fait que commencer. Cette faculté de mélanger les sonorités pour édifier une cathédrale rock laisse présager d'un bel avenir. Alors que jusqu'à présent on savait retrouver les influences des uns et des autres, avec What Went Down, Foals a clairement créé une identité sonore qui lui est propre. À la fois hétérogène dans ses compositions, mais aussi homogène dans sa signature sonore, What Went Down est le Nevermind de Foals. Le nouveau visage du rock en 2015 vient d'Oxford, nous allons subir leur assaut, et ce pour le plus grand plaisir de nos oreilles





