
Grave Digger
Symbol of Eternity
Produit par


Après avoir retrouvé les Highlands en 2020 pour conclure leur trilogie écossaise (Fields of Blood), les piliers germaniques du Power-Metal bourrin retrouvent le chemin de la Terre promise qu’ils avaient déjà foulé en 1998 sur Knights of the Cross. La thématique des croisades n’est pas la plus originale des inspirations historiques de la geste metallique (on se rappelle "Crusader" de Saxon), mais leur volonté de retrouver les événements déjà exploités auparavant avait été particulièrement porteuse sur le précédent opus qui trône désormais en haut de leur discographie.
Nous voici donc transportés dans une nouvelle aventure chevaleresque et épique, au son des cors, des chœurs grandiloquents et des percussions belliqueuses ("The Siege of Akkon" en guise de courte introduction), ou des ambiances désertiques orientales ("Saladin"), grâce à de petits intermèdes judicieusement disposés sur notre parcours pour nous faire vivre le concept de l’album.
Malgré cela, Symbol of Eternity s’avère être un album assez monolithique, accumulant les titres typiques des fossoyeurs, des morceaux sans concession avec des riffs rapides et bourrins, la double pédale, le chant rauque qui racle la gorge et le refrain martial un peu plus ampoulé. "Battle Cry" est assez illustratif de ce genre de composition, mais l’auditeur les connaît bien puisqu’il y en a sur tous les albums, un peu comme une signature esthétique, et on ne peut qu’être ravis d’entendre cela … Avec un peu plus de variété néanmoins … Le pilote automatique est enclenché, et sont alors dispensés le mid-tempo "King of the Kings", "Nights of Jerusalem" avec son solo pris chez Iron Maiden (l’introduction de "Wasted Years"), "Heart of a Warrior" qui sonne très NWOBHM/1980’s … Dans ce registre, certains titres brillent plus que d’autres, comme "Hell Is My Purgatory" avec un solo néoclassique de belle facture à la Accept, "Holy Warfare" qui possède un pont attrayant avant le solo tout aussi réussi, "Sky of Swords" entre son introduction harmonieuse, mélodique et son refrain mémorable, ou encore le final "The Last Crusade" qui possède des fioritures propres à un titre conclusif. Pas de fausse note dans cette liste, mais même quand les bonnes idées font surface, on reste dans en terrain (très) connu et balisé.
Ainsi, les titres qui se distinguent un peu stylistiquement parlant en viennent également à sortir du lot au sein d’un album assez homogène. On pense notamment à "Symbol of Eternity" qui alterne des lignes mélodiques Heavy en mid-tempo avec des arpèges gracieux, sans compter les refrains ampoulés, vraiment épiques et enthousiasmants, ou encore à "Grace of God", renforcé d’une introduction acoustique, d’orchestrations, et d’un jeu de contraste entre parties douces et bourrines.
La régularité est depuis des années le point fort de Grave Digger, une productivité qui peut parfois souffrir d’une inspiration inégale, ici pour une croisade honorable sans être triomphale … En espérant que ce ne soit pas la dernière …
A écouter : "Symbol of Eternity", "Grace of God", "Sky of Swords"