
Bullet For My Valentine
Fever
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1- Your Betrayal / 2- Fever / 3- The Last Fight / 4- A Place Where You Belong / 5- Pleasure and Pain / 6- Alone / 7- Breaking Out, Breaking Down / 8- Bittersweet Memories / 9- Dignity / 10- Begging for Mercy / 11- Pretty On the Outside


Tiens, revoilà Bullet For My Valentine. Et à l'heure où sort le  troisième album du combo, force est de constater que le débat qui tourne  autour des quatre gallois est loin d'être clôt. Nous avons toujours  d'un côté ceux qui les exècrent, les vieux métalleux, les purs et durs,  ceux qui connaissent leur petit thrash metal illustré sur le bout des  doigts, ceux qui cherchent une musique plus extrême, plus fouillée, plus  profonde, ceux à qui on ne la fait pas. Et puis il y a les autres, en  général les jeunes et les néo-convertis à la religion métallique, ceux  qui découvrent, ceux qui cherchent un peu de sensations fortes mais qui  ne sont pas encore prêts à s'enfiler un Lamb Of God d'une traite au  petit déjeuner. Alors autant faire gagner un peu de temps aux premiers,  cela leur évitera de lire la chronique jusqu'au bout. Fever, le  BFMV troisième du nom, est exactement identique à ses prédécesseurs :  instrumentation burnée, mélodies sucrées. Pas la peine d'y risquer une  oreille, vous détesterez tout autant. Allez hop, circulez, y'a rien à  voir.
Bon, ça, c'est fait. Ceux qui sont restés se rappellent  qu'il y a deux ans, Scream Aim Fire avait connu son petit succès  en s'écoulant à près d'un million d'exemplaires, pas mal pour un disque  de speed metal. Le public adoubait donc le durcissement du metalcore de  BFMV, et c'est donc sans surprise que Fever en rajoute une  couche. Le tempo s'est accéléré, on sent encore plus les influences de  Metallica et de Machine Head dans les parties instrumentales (le début  de "Fever" rappelle d'ailleurs furieusement les rotatives supersoniques  de "Beautiful Mourning"), les hurlements hardcores sont plus souvent de  rigueur, et la voix de Matthew Tuck reste identique à elle-même,  mélodieuse mais avec ce timbre nasillard et hargneux qui évite  l'hyperglycémie. Pour autant, par bien des côtés, l'album surpasse son  prédécesseur. Ici, le groupe n'a plus besoin de faire ses preuves et  trouve donc une certaine forme de libération dès le début des  hostilités. "Your Betrayal" est une parfaite entrée en matière, avec sa  longue intro instrumentale transpercée par ses rafales de batterie, et  le duo "Fever" - "The Last Fight" marque immédiatement son territoire.  Tempo appuyé, mélodies ultra-efficaces, refrains en roue libre, BFMV  nous balance bille en tête du lourd et du très bon. Plus loin, ça se  corse encore un peu avec le tempo dément et la violence de "Pleasure and  Pain", même si le refrain, encore une fois, étonne par son côté pop à  la limite du sirupeux. Après, le niveau des compos baisse un chouilla,  mais on reste dans une formule parfaitement calibrée qui passe donc sans  trop de soucis. En fin de liste, surprise : "Begging For Mercy" relance  de nouveau la sauce avec son agressivité sans borne, ses hurlements  salvateurs, sa batterie atomique et surtout un solo de guitare sortant  enfin des sentiers battus avec sa petite touche orientale. Un superbe  morceau, certainement le meilleur du groupe. Seul le dernier titre,  "Pretty On The Outside", en irritera certains avec ses "hoho"  emphatiques qui alternent pourtant avec de beau couplets vomis avec  véhémence. Côté balades, l'ensemble tient la route, même si "Pleasure  and Pain" surpasse un "Bittersweet Symphonies" qui a pour le coup  tendance à recycler tous les poncifs du genre.
Seulement voilà,  aussi bon soit-il, ce troisième jet des Bullet For My Valentine se  contente du strict minimum, à savoir de corriger la copie du précédent  album qui pêchait surtout par un début poussif et quelques temps morts.  Rien de tout ça ici, mais on peine à voir un semblant d'évolution chez  les gallois. Or à ce stade, Metallica s'était déjà fendu d'un Master  Of Puppets... en recyclant leurs bonnes vieilles recettes, Matthew  Tuck et sa bande se contentent de rassasier leur fan-base sans lui  offrir de repas plus consistant. Laissons-leur pourtant le bénéfice du  doute. Après tout, il a fallu presque quinze ans à Machine Head pour  accoucher de The Blackening. Reste qu'à l'heure actuelle, le  quatuor de Bridgend nous offre un album qui représente une porte  d'entrée quasiment idéale pour tous ceux qui ne connaissent rien au  metal rapide. En leur tendant une main secourable après leur avoir filé  un méchant coup de boule, BFMV leur donne le temps de s'habituer à la  violence des mœurs en cours dans le milieu sans risquer de les voir  s'enfuir dès les premières secondes. En sachant bien qu'un jour ou  l'autre, ils iront fatalement voir ailleurs ?
























