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Critique d'album

White Spirit


White Spirit


(00/09/1980 - - NWOBHM - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- Midnight Chaser / 2- Red Skies / 3- High Upon High / 4- Way Of The Kings / 5- No Reprieve / 6- Don't Be Fooled / 7- Fool For The Gods
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Le chaînon manquant reliant le Heavy prog' à la NWOBHM"
François, le 17/09/2024
( mots)

Dans la perspective de la New Wave of British Heavy Metal, White Spirit est un phénomène marquant pour avoir comporté en son sein de nombreux musiciens plus tard actifs dans des groupes aussi prestigieux qu’Iron Maiden (Janick Gers, après un passage chez Gillan), Tank (Mick Tucker, Graeme Crallan) et Samson (Tobby Sadler). Malgré sa disparition dès le début de la nouvelle vague, puisque le groupe se sépare en 1981, White Spirit aura suffisamment suscité d’espoirs pour être présent sur le volume 2 de la compilation Metal for Muthas (1980) et sur celle de Lars Ulrich publiée en 1990.


Mais deux autres éléments nous semblent tout aussi remarquables et dignes d’être soulignés. D’une part, il faut rappeler que le combo s’est formé en 1975, preuve de la longue gestation qui précède au déferlement de la NWOBHM (ce qu’illustrent aussi les premières versions d’Iron Maiden d’ailleurs). D’autre part, les aspérités nettement progressives de la musique du combo dévoilent cette influence de la NWOBHM parfois négligée au profit des seuls groupes de hard-rock des 70’s : cela témoigne certes d’une formation qui se situe encore dans un "entre-deux décennies", mais elle est loin d’être la seule à pouvoir revendiquer un substrat prog’ parmi les nouvelles pouces metalliques des années 1980 naissantes.


L’importance accordée aux claviers donne à White Spirit une orientation Heavy-prog’, plus proche d’Uriah Heep que de Deep Purple : le groupe étant actif depuis 1975, on imagine fort bien que plusieurs compositions datent de la décennie précédente pour finalement être mises en boite sur cet unique album publié (avant reformation) en 1980. Néanmoins, "Don’t Be Fooled" et "Midnight Chaser" évoquent Deep Purple ou Rainbow jusqu’à la caricature, le second flirtant avec "Burn" ou "Highway Star", que ce soit par les intonations au chant, le jeu de guitare et de claviers ou la composition des riffs. Dans la même lignée, qui pourrait préfigurer le futur Dio, "Way of the Kings" propose un riff un peu plus original et un solo de claviers aux sons spatiaux très progressifs.


Ce tropisme progressif s'entend encore plus sur "No Reprieve" et "Red Skies", à l’agressivité purpl-ienne mais à l’esthétique globale voisine d’Uriah Heep : le deux titres offrent des soli magistralement intenses et déploient des sonorités synthétiques pré-80’s aux claviers jouées dans leur versant camélien. D’ailleurs, "High Upon High" pourrait rappeler certains titres de Camel publiés dans la deuxième moitié de la décennie précédente (sur Breathless ou I Can See Your House from Here). Mais c’est surtout la suite maitresse de dix minutes, "Fool for the Gods", qui associe au mieux le Metal et l’ambition déjà néo-progressive (pré-Marillion en l’occurrence, voire pré-Pendragon, ces groupes arrivant plus tard sur le devant de la scène - mais la comparaison est impossible à éviter). Le morceau, à la guitare acérée mais dominé par les claviers, illustre bien l’héritage que ce revival prog’ doit à Camel ainsi que l’influence du rock progressif sur la NWOBHM, comme on l’entend également chez Saracen. Ne tiendrait-on pas là un chef-d’œuvre oublié ?


Plutôt que de savoir si White Spirit participe ou non de cette nouvelle vague par ses choix esthétiques, il est préférable de souligner qu’en l’année 1980, le rock saturé alors en pleine redéfinition n’a pas encore accompli le passage stylistique d’une décennie à l’autre : c’est un laboratoire en somme, où toutes les expériences, heureuses ou non, participent à la naissance du Heavy Metal.


À écouter : "Way of the Kings", "Red Skies", "Fool for the Gods"

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