
Tygers of Pan Tang
Ritual
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1- Worlds Apart / 2- Destiny / 3- Rescue Me / 4- Raise Some Hell / 5- Spoils of War / 6- White Lines / 7- Words Cut Like Knives / 8- Damn You! / 9- Love Will Find a Way / 10- Art of Noise / 11- Sail On


Tygers of Pan Tang est un monument de la New Wave of British Heavy Metal, avec des perles à son actif, notamment Spellbound (1981), leur meilleur album, simplement incontournable. Fort d’une carrière certes en dents de scie mais continue depuis les années 1980, le groupe arrive avec sur les chapeaux de roue avec son douzième album, Ritual.
Certes, de la formation d’origine, il ne reste que Robb Weir à la guitare, mais le combo se montre digne d’intérêt dans son ensemble actuel, puisque leur dernier album jusqu’alors, l’éponyme de 2016, était une belle épopée entre hard-rock et heavy classique, misant sur la mélodie et un chanteur aguerri, Jacopo Meille. On pouvait donc accueillir sereinement le nouveau rejeton, sachant les tigres en pleine forme.
En effet, "World’s Apart", ouvrant l’opus, en est une preuve criante : riff puissant, mélodique et speed, solo monstrueux, chant au poil ; un titre qui fera date dans l’histoire du groupe. Mais ce n’est pas le seul qui écrase l’auditeur par sa force : "Rescue Me", mid-tempo au refrain imparable à la Scorpions par exemple, agrippe le plus dubitatif des publics. Bref, c’est du lourd, du très lourd, manufacturé avec soin.
Le groupe continue dans le chemin emprunté dans Tygers of Pan Tang, avec des morceaux accrocheurs comme "Destiny" et "White Line". Il développe également de bonnes pièces musclées de la NWOBHM traditionnelle ("Raise Some Hell", rien qu’au titre, tout un programme), du FM bien fait ("Love Will Find a Way"), des power-ballades ("Words Cut Like Knives"). Un programme chargé, bien composé, et varié. Rugissement garanti en concert.
Les Wild Cats donnent même le titre un peu solennel et épique avec "Spoils of War", au développement terriblement rythmé et le surprenant "Words Cut Like Knives" qui commence comme un balade pour nous emmener vers un passage beaucoup plus dur mais mélodique, lorgnant vers les 80’s américaine. Et que dire du presque progressif "Sail On", plus de sept minutes pour fermer l’album, voguant entre volupté et vagues beaucoup plus mouvementées, soli endiablés ou aériens … Ce sera sans aucun doute un des morceaux les plus prisés par les amateurs.
Contrairement à Angel Witch qui adopte un son rétro, Tygers of Pan Tang est volontairement très moderne dans sa production, celle-ci étant faite de main d’experts. A ce niveau, rien à dire, le travail est plus que bien réalisé. "Art of Noise" n’en est que l’illustration la plus franche, puisque la composition en elle-même réside dans une écriture moderne : on est presque dans du Queensrÿche ère La Torre, groupe on ne peut plus adapté à son temps.
Bon, un détail peut-être : la pochette est plutôt bien faite, mais le public français ne pourra s’empêcher de penser à un jeu télévisé avec des nains, des pièces et un fort dans l’Atlantique.
Tygers of Pan Tang n’est donc pas un groupe en roue libre, les gaillards de Whitley Bay ont encore des choses à dire, avec intégrité, sans bafouille ni radotage. Quelle année pour le heavy britannique à l’ancienne !