
The Hellacopters
Overdriver
Produit par
1- Token Apologies / 2- Don't Let Me Bring You Down / 3- (I Don't Wanna Be) Just A Memory / 4- Wrong Face On / 5- Soldier On / 6- Doomsday Daydreams / 7- Faraway Looks / 8- Coming Down / 9- Do You Feel Normal / 10- The Stench / 11- Leave A Mark


Ce n’était donc pas un simple comeback sans lendemain. Certains parmi nous craignaient que la sortie d’Eye of Oblivion et la tournée l’accompagnant, ne fussent que le chant du cygne de The Hellacopters, comme un dernier adieu avant une mise à la retraite profitant aux autre projets de ses membres (Lucifer, The Datsuns). Il n’en fut rien. Concerts à foison, rééditions, singles accrocheurs ("Stay With You"), et désormais nouvel album, leur neuvième, dernier bijou sur la couronne désormais trentenaire du combo suédois formé à la fin de l’année 1994.
Une nouvelle inquiétude prend donc la place de la précédente : Overdriver sera-t-il à la hauteur de son prédécesseur, et de la discographie exemplaire du combo ? Oui, oui, trois fois oui – vous pouvez donc arrêter de lire cette chronique ici et commencer sans attendre l’écoute de ce chef-d’œuvre.
Vous serez alors accueilli avec fougue par "Token Apologies", un titre hard-rock revival dont un des riffs évoque "Birthday", une pièce de bon aloi bien vite dépassée par le tube "Don't Let Me Bring You Down" (avec de petites variations tonales bien senties), parfaitement inscrit dans la ligne d’Eyes of Oblivion ou de Lucifer. Cette esthétique est également présente sur le surprenant "Soldier On", qui malgré sa petite touche Beatles, dispose d’un passage instrumental d’une profonde modernité. Il est vrai que ce titre est plus inattendu que le cadencé "Wrong Face On", toutes orgues déployées (avec des parties solistes dignes de Deep Purple), ou que "Faraway Looks" - pure démonstration d’action-rock. Mais le génie des Hellacopters n’est jamais aussi bien gravé dans les cordes qu’au moment de la conclusion Heavy "Leave A Mark", un bouquet final se concluant sur un solo étendu à la mode des années 1970 chères à Nicke Andersson.
Sur Overdriver, c’est la face Jekyll – c’est-à-dire celle plus pop quoique toujours saturée, qui semble prendre le dessus sur celle de Mr. Hyde, en grande partie grâce à l’implacablement mièvre "(I Don't Wanna Be) Just A Memory" - absolument irrésistible - ou au sensuellement électrique "Doomsday Daydreams". La ballade "Coming Down", le mid-tempo "The Stench" ou le très 60s "Do You Feel Normal" paraissent plus classiques, même si l’enthousiasme du dernier donnerait le sourire à un croquemort.
Alors était-ce bien sérieux d’exprimer des craintes ? The Hellacopters ont-ils déjà déçu ? N’y a-t-il pas plus mauvais procès que celui qui n’est fondé sur aucun antécédent ni sur aucune preuve tangible ? Le combo suédois n’est-il pas la plus belle relique des années 1990 ? Réponse à la fin de l’année, aux environs du sommet du Top 10.
À écouter : "(I Don't Wanna Be) Just A Memory", "Leave A Mark", "Don't Let Me Bring You Down"