
The Dandy Warhols
Thirteen Tales From Urban Bohemia
Produit par
1- Godless / 2- Mohammed / 3- Nietzsche / 4- Country Leaver / 5- Solid / 6- Horse Pills / 7- Get Off / 8- Sleep / 9- Cool Scene / 10- Bohemian Like You / 11- Shakin' / 12- Big Indian / 13- The Gospel



Tandis que beaucoup de groupes éprouvent de la difficulté, voire une certaine réticence, à citer leurs influences, les Dandy Warhols revendiquent ouvertement les leurs depuis le début de leur carrière en 1994. Un titre comme "Lou Weed", présent sur le premier album du groupe, Dandy's Rule OK?, ainsi que la banane qui orne Welcome to the Monkey House, placent de façon indiscutable leur musique sous le haut patronage du Velvet Underground, tandis que d'autres morceaux comme "Ride" ou "Every Day Should Be a Holiday" (Dandy's Rule et The Dandy Warhols Come Down) sont des clins d'oeil plus ou moins déguisés à des groupes rock plus récents et moins psychédéliques tels Love and Rockets et Ride. Pourtant, avec ce troisième LP intitulé à juste titre Thirteen Tales of Urban Bohemia, les Dandys se détachent de leurs aînés et se concentrent sur la création d'un son et d'une atmosphère unique, dans laquelle bonne humeur et mélancolie vont de pair : le "son Dandy"... Bien que toujours aussi enclin à la parodie et à l'éclectisme, le quatuor composé de Courtney Taylor, Zia McCabe, Peter Loew et Brent DeBoer nous offre ici un échantillon plutôt cohérent et abouti de leur talent. Là où sur les précédents Dandy's Rule OK ? et The Dandy Warhols Come Down ils s'éparpillaient à force de vouloir explorer des territoires inconnus, les Dandys ont visiblement limité ici leur champ d'expérimentation. Ce qui ne les empêche pas de s'essayer à l'écriture de poèmes rêveurs et éclatants comme "Godless" ou "Nietzsche" (deux morceaux qui bénéficient au passage de superbes intros) ou de faire plusieurs incursions dans la country avec "Country Leaver" ainsi que dans la power pop ("The Gospel", "Big Indian"). Ils cèdent encore parfois à leur vieille habitude de s'approprier des sons qu'ils aiment sans en changer une seule note : c'est le cas avec "Shakin'", "hommage" aux riffs et aux rythmes coincés mais si sexys d'Elastica. Pourtant, et cela ne suprendra personne, les titres les plus réussis de Thirteen Tales of Urban Bohemia sont ceux qui ne ressemblent à rien de connu. On pense immédiatement aux singles énergiques "Solid", "Get Off", ainsi qu'à la magnifique ballade "Sleep". Sur ces titres, comme sur le single profondément satirique "Bohemian Like You" - qui fait en quelque sorte écho à "Not If You Were the Last Junkie on Earth", les Dandys se révèlent être un groupe incroyablement expérimenté qui sait clairement mettre en valeur ses atouts : un zest de folie et une musique qui, sous une apparence de simplicité, dissimule des trouvailles sonores tout à fait surprenantes. Welcome to the Monkey House et ses deux titres-phares, "We Used to be friends" et "You Were the last high" confirmera en 2003 le talent de ces représentants de la scène indépendante américaine, déjà entrevu dans Thirteen Tales. Qui a dit que le chiffre 13 portait malheur ?