
Two Door Cinema Club
Beacon
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1- Next Year / 2- Handshake / 3- Wake Up / 4- Sun / 5- Someday / 6- Sleep Alone / 7- The World Is Watching / 8- Settle / 9- Spring / 10- Pyramid / 11- Beacon


On  ne va pas prétendre qu’on les attendait forcément au tournant, mais  tout de même : Tourist History, loin d’être impérissable, avait laissé  une impression amplement favorable avec sa pop festive et précieuse qui  justifiait (en partie) un buzz outrancier ayant propulsé les Two Door  Cinema Club comme bande son idéale de toutes les émissions TV branchées  de l’année 2010. Deux ans plus tard, Beacon arrive en fanfare avec sa  hype fashion et son artwork chic et orgasmique. Et c’est le drame.
Toute  l’énergie du premier album s’est évanouie, les tempos ont ralenti, la  fiesta gentiment allumée n’est plus là que par alternance. Plus policés,  plus sérieux, plus mélancoliques, les irlandais suivent malheureusement  la voie empruntée par beaucoup de groupes pop-rock à affinité électro  ces dernières années (citons-en un à la louche : CSS), celle du recyclage  négatif. On reconnaît bien sûr la patte TDCC, le chant de castrat  d’Alex Trimble et ses intonations ampoulées, la batterie tonique, les  guitares rutilantes et tout l’attirail du trio. Mais l’innocence du  premier disque s’en est allée, et force est de reconnaître qu’il ne reste  plus grand chose à se mettre sous la dent. Plus grave : alors que Tourist History  était gavé de bonnes pop songs qui restaient aisément en mémoire, on a  vraiment du mal à retenir sans effort les mélodies bas de plafond de  Beacon, avec en ligne de mire le passable single "Sleep Alone", quand  les irlandais ne sombrent pas tout simplement dans l'autoplagiat à  outrance - au hasard, "Next Year" et "Handshake" dont les refrains se  miment quasiment à la note près, ou encore "Someday" qui copie largement le  regretté "I Can’t Talk" du précédent effort, et on s’arrêtera là pour les  comparaisons. L’inconstance se fait plus flagrante (les couplets du  sympatoche "Wake Up" sont affligeants) et l’ennui pointe désormais le  bout de son nez ("Sun" et "The World Is Watching", inintéressants au  possible). Il n’y a que "Pyramid" qui sorte vraiment du lot, guitares  conquérantes en avant, expérimentation électro mesurée et aplomb  retrouvé, même si, là encore, le refrain n’a rien de mémorable.
On  ne va pas y aller par quatre chemins : Beacon est une grosse, une très  grosse déception qui, malgré ce que son emballage gentiment pervers  voudrait nous insinuer, est très loin de nous faire grimper au rideau.  Alors que les Phoenix, Bloc Party et autres as de la pop catchy ont  souvent réussi à se renouveler et à entretenir la flamme, Two Door  Cinema Club démontre par l’absurde qu’il n’était que le groupe d’un seul disque. On passera bien sûr sur les vaines tentatives de nos chers  médias pour entretenir les derniers miasmes de buzz (eh ouais, y parait  même qu’ils sont deuxième vente de disque en Angleterre, c’est ouf) ou  encore sur l’incompréhensible 8/10 accordé par le NME à cet album. La  mauvaise foi a quand même certaines limites qu’il faudrait voir à ne pas  dépasser sous peine de terrorisme intellectuel. Non mais.





















