
Michael Schenker Group
Immortal
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Michael Schenker, guitariste hors-pair, fête le 50e anniversaire d'une carrière musicale très fournie. Il était difficilement imaginable de ne se pas s'attendre à un nouvel album pour célébrer cela. A cette occasion, il fait le choix de s'entourer de nombreux invités parmi lesquels figurent Ralph Scheepers, l'emblématique chanteur de Primal Fear, Ronnie Romero (Lords of Black), Joey Lynn Turner, passé par Deep Purple et Rainbow ou encore Michael Voss (qui officie à la fois en temps que chanteur et producteur). C'est donc avec ce recrutement cinq étoiles que paraît son 27e album, modestement intitulé Immortal… mais il faut toutefois reconnaître que 50 années de carrière confinent, d’une certaine manière, à l’immortalité.
On peut établir un premier constat quant à la participation de Ralph Scheepers : les compositions sur lesquelles il intervient s'éloignent quelque peu des ambiances si caractéristiques de MSG. On y décèle une légère touche "Accept" avec un chant criard qui se rapproche d'un Udo Dirkschneider de la première heure, notamment sur "Devil's Daughter". C'est également avec lui que l'album débute sous les meilleures auspices avec "Drilled to Kill" et sa rythmique martiale, répétitive à souhait, faisant la part la belle aux duels entre Michael Schenker et Derek Sherinian, claviériste de renom (ex-Dream Theater, Sons of Apollo).
Le hard rock "schenkerien" est plus reconnaissable sur des titres plus académiques et assez conventionnels à l'image de "Don't Die on Me", "Kngiht of the Dead" ou "Come on Over" et flirte parfois avec un rock plus FM avec "Queen of Thornes and Roses" (qui n’a aucun rapport avec la Reine des Epines de la maison Tyrell dans la saga du Trône de Fer), mais le résultat est loin d’être déplaisant, bien au contraire avec ce refrain semi-mélancolique mais très accrocheur.
Sur "Sail the Darkness" Ronnie Romero emprunte les pas d'un Ronnie James Dio : on se croirait presque en compagnie de "Holy Diver" tant du point de vue de la rythmique de guitare que du chant et des intonations de Romero.
Petit détour obligé par une ballade avec "After the Rain" co-écrite par Michael. Si l'on fait abstraction du clip vraiment cliché avec des musiciens qui jouent sous une fausse pluie, le résultat final est très plaisant. Le jeu de Schenker, tout en finesse, fait des merveilles : une intro dans un registre très classique et les arpèges sur les couplets sont vraiment plaisants, les soli plein de feeling. Une composition qui se situe dans la lignée d’un "Love to Love" (UFO) ; un grand moment d'émotion !
Parmi les grands moments de cet opus figure incontestablement la reprise de Scorpions, "In Search of the Piece of Mind", que Michael Schenker avait composé à 14 ans. Cette version 2021 transcende largement l'original tout en apportant quelques ajustements et réarrangements remarquables. La seconde partie qui va crescendo est nettement plus développée : Schenker se lâche et enchaîne les descentes de manche sur des sonorités arabisantes empruntes de mystère, ce qui confère une dimension progressive et épique. C'est aussi l'occasion pour mettre en scène ses nombreux invités, notamment tous ses "ex" (chanteurs) : Gary Barden, Doogie White, Robin McAuley auxquels s’ajoute aussi Ronnie Romero. Immortal se conclue de la plus belle des manières avec ce superbe titre revisité. Le réenregistrement de la chanson est ici 100% justifié !
Michael Schenker se fait plaisir pour fêter son immense carrière et effectue un retour réussi. Certes, cet album est loin d’être innovant ou révolutionnaire mais il s’écoute avec plaisir !
