
Merzhin
Pieds Nus sur la braise
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1- Pavillons Kamikazes / 2- La Rue Calumet / 3- Fanny / 4- La cour des grands / 5- Au bout de la scène / 6- Poussières / 7- Western / 8- Torche vivante / 9- Si tu mens / 10- Souriez / 11- Des filons dans nos failles / 12- A la chaleur des missiles


Quelque part en Brocéliande, un murmure vient troubler la quiétude du chant des oiseaux et des pas qui crissent sur les feuilles. Certains disent que l’esprit de Merlin flotte sur cette forêt millénaire.
Et c’est vrai : Merzhin ressort de sa tannière afin de permettre aux habitants d’autres contrées de découvrir le son de sa Bretagne natale... Pieds Nus sur la braise, troisième opus du groupe Finistérien débarque sur les ondes et dans les platines, annonçant la couleur d’une tournée d’automne qui s’annonce déjà explosive. Voilà bientôt 10 ans que ces six là sillonnent les routes à la rencontre d’un public grandissant qui leur a permis d’écouler 66 000 et 98 000 exemplaires de leurs précédents disques. Au passage, petit changement de line-check avec l’arrivée d’un nouveau batteur qui fait souffler un vent de fraîcheur sur le son des lutins à grands coups de samples très efficaces.
Trop longtemps placés dans l’ombre de leurs aînés Matmatah, Merzhin passe à l’offensive incontestablement. Souvent catalogué comme "celtique", origine qu’il ne renie d’ailleurs pas, le groupe revient ici aux sources de sa musique : le rock. Toujours soutenu par des textes en français très intéressants, une rythmique effrénée et un son bien carré, Merzhin a sans conteste grandi. Leur identité celte reste bien présente avec une bombarde toujours placée à propos pour insuffler une force supplémentaire à leur musique, le tout appuyé parfois par des samples extrêmement entêtants. L’écriture a gagné en maturité à l’image de "La Rue Calumet", une métaphore de quatre minutes n’utilisant quasiment que des mots du champ lexical du feu. L’acoustique et l’électrique s’entrelacent parfaitement comme les sublimes "Fanny" et "Poussières" l’attestent. Merzhin a appris à se poser pour offrir des titres chargés d’émotion, comme le sont par exemple "Si tu mens", "au bout de la scène" ou encore "Des filons dans nos failles". Les lutins ont bien grandi. Mais cela n’a pas tari l’inébranlable énergie et engagement qui ont fait leur réputation scénique, et ce ton ironique si particulier... "La cour des grands", l’acerbe "Souriez" et l’excellente reprise des Sheriff "A la chaleur des missiles" ne me feront pas mentir.
Bref, les Merzhin nous reviennent en pleine forme avec ce nouvel opus qui pourrait bien être celui de la révélation. Les portes d’une reconnaissance bien méritée n’a jamais paru si proche pour nos amis bretons... Tour à tour émouvant, entêtant, pêchu, acoustique, électrique, "Pieds Nus sur la braise" est sans conteste le meilleur album des lutins du Landerneau à ce jour. Gageons qu’il pourrait bien leur ouvrir les portes des radios et du grand public. Leur authenticité et leur fougue est intacte. On ne peut que s’attendre pour eux au meilleur. Brocéliande n’a pas fini de les attendre...