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Critique d'album

Astral Bakers


The Whole Story


(09/02/2024 - Sage - Indie Pop - Genre : Pop Rock)
Produit par

1- Shelter / 2- Pretty Scar / 3- I Don't Remember / 4- Beautiful Everything / 5- One More / 6- Something New / 7- Why / 8- Easy / 9- Only Lonely / 10- The Whole Story
Note de 5/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Soft Grunge made in France"
Chrysostome, le 20/10/2024
( mots)

Difficile de faire carrière avec un groupe de pop-rock en France. Encore plus quand on a commencé ces 15 dernières années, époque où l’émergence du streaming et le déclin du rock au profit des musiques urbaines rendait la perspective d’en vivre hautement improbable. Vous souvenez-vous de Revolver ? Un nom de groupe en hommage à l’album des Beatles, un trio de garçons chantant en harmonie qui a sorti deux disques de pop-folk en 2009 et 2012 ainsi que la B.O. du film Comme des frères. Dans un style pas si éloigné, un trio de filles, Théodore, Paul & Gabriel (ne vous fiez pas aux noms) sortait deux albums en 2012 puis en 2014. Depuis, plus de nouvelles de ces groupes. Certains de leurs membres ont cependant continué en solo, notamment la bassiste Theodora (son premier disque sous son nom est paru en 2021) et le guitariste-chanteur Ambroise Willaume qui a publié deux albums solo sous le pseudonyme Sage tout en étant omniprésent dans l’ombre d’artistes français majeurs en tant que réalisateur, compositeur, arrangeur et musicien (on le retrouve aux côtés d’artistes aussi variés que Woodkid, Clara Luciani, Albin de La Simone ou encore Clara Ysé pour n’en citer que quelques uns).


Pour la tournée de son deuxième album, Sage s’est entouré de Theodora à la basse et Nicolas Lockhart (guitariste de November Ultra) et a redécouvert le plaisir de jouer live en groupe, de voir ses compositions prendre de nouvelles formes et de nouveaux sons qui ne pouvaient exister que collectivement. C’est ainsi qu’est né Astral Bakers, complété par Zoé Hochberg (qui accompagne Pomme en tournée) à la batterie, avec l’envie de maintenir la magie initiale en se donnant des contraintes : ne jouer que ce que peuvent reproduire quatre musiciens en concert, enregistrer en jouant ensemble dans la même pièce, sans clic et éviter au maximum de multiplier les prises ou de faire des overdubs.


Ils définissent eux-même leur identité sonore comme du soft grunge : des guitares saturées sur des morceaux plutôt calmes, mélodieux et doux. Si l’intitulé qu’ils se sont choisi marche bien, au final parler d’indie pop (avec un petit côté shoegaze par moments) aurait suffi à donner une idée satisfaisante de leur style musical. Mais paradoxalement, même si la teinte nineties est très présente dans leur son, on pense aussi parfois aux années 80. Il y a des chansons qui rappellent le post-punk de The Cure comme "I Don’t Remember" ou "Beautiful Everything", et l’intro de "Something new" évoque The Police. Mais en même temps, le timbre de voix doux et chaleureux d’Ambroise et ses mélodies empreintes de pop sixties viennent créer un décalage inattendu, excluant d’office toute référence trop évidente. Au final, à la croisée de plusieurs influences, on peut dire des Astral Bakers qu’ils ont vraiment trouvé un univers qui leur est propre. Les guitares ont des textures sonores travaillées. Les fins de morceaux sont souvent l’occasion de petits moments de lâcher prise instrumentaux (notamment avec des solos de guitare noisy) et de manière générale le groupe profite de l’enregistrement live pour créer de la dynamique, loin du copier/coller qu’on trouve dans les chansons pop d’aujourd’hui. Écoutez par exemple "One More" qui passe d’un calme dépouillé en intro à une envolée progressive dans sa deuxième moitié. Tous les musiciens participent aux chœurs, et ce mélange de voix féminines et masculines participe à leur signature sonore. Sur "Easy" c’est Nicolas Lockhart qui prend le chant lead d’une voix plus timide et fragile, sans que cela ne dénote dans l’esthétique du groupe, et le résultat est tout aussi réussi. Enfin, pour ne rien gâcher, la production est limpide et chaleureuse à la fois.


A l’ère du tout recalé, tout retouché, tout électronique, c’est un vrai plaisir d’entendre un groupe qui s’enregistre live dans la même pièce, sans clic, laissant leur musique respirer et prendre vie aux dépends de tout impératif commercial (certains morceaux font plus de 6 minutes). L’alchimie entre ces quatre musiciens est excellente, ça s’entend. D’ailleurs, ils préparent déjà leur deuxième album. Celui-ci laissera plus de place à la composition collective (1) et il est prévu que tout le monde chante en lead cette fois. Ce nouveau groupe de pop rock français est inspiré et motivé à poursuivre l’aventure collective, en dépit des activités (certainement plus lucratives) des uns et des autres. Souhaitons leur un grand succès, ce serait mérité.


(1) Pour The Whole Story, Ambroise était arrivé avec plusieurs de ses compositions, ce qui laissait moins de place à la cocréation. 


À écouter :"Shelter", "One More", "Why", "Pretty Scar", Easy" 

Commentaires
Noisyness, le 21/11/2024 à 04:28
Bel album, il me semble important de citer Cocteau Twins dans les influences majeures (plus que The Cure), le groupe a même repris "Cherry-Coloured funk". Merci pour cette chronique.
Le Patron, le 27/10/2024 à 17:32
Excellent, quel voyage !
Ga, le 24/10/2024 à 11:02
Belle chronique ! Merci.