
Metz
II
Produit par Metz
1- Acetate / 2- The Swimmer / 3- Spit You Out / 4- Zzyzx / 5- I.O.U. / 6- Landfill / 7- Nervous System / 8- Wait in Line / 9- Eyes Peeled / 10- Kicking a Can of Worms


Metz, ou trois jeunes canadiens de Toronto nés à la musique sans autre ambition que de s'éclater en s'armant d'un esprit punk aux influences noise grunge et sans se soucier de savoir jusqu'où leur plaisir les amènera. Bercés énergiquement par l'écoute du grand groupe de la ville, Death from Above 1979, leur reconnaissance va pourtant croître au point d'écumer sauvagement les scènes alentours et plus encore... Si Metz n'est pas passé par la Lorraine, leur premier album a déjà fait parler de lui jusqu'ici. Car c'est avant tout en live que leur puissance délivrée étonne et peut percer soniquement toute carapace, en témoigne leur prestation ravageuse à la dernière Route du Rock.
Un chemin emprunté dont ils se refusent d'en dévier avec ce second opus, bien nommé II. Le choc frontal opère encore une fois. Les guitares sont titanesques, la batterie gronde ses mauvaises humeurs que la voix ne tempère surtout pas. Le volume inquiétant de cette vraie machine de guerre sonore pulse l'immédiateté du groupe et de son leader en rébellion contre le système et tout ce qu'il engendre. Bien qu'ils aient incorporé de nouveaux instruments, (guitare baryton, boucles de bande, piano, synthé) et étendu quelques arrangements, ils sont restés fidèles à ce que les fait vibrer en premier lieu, comme le chanteur guitariste Alex Edkins nous le rappelle : "cela doit vous prendre aux tripes."
Dans les faits, les 10 morceaux s'avalent sans transigeance, avec toute la férocité et l'abrasivité requises pour en faire un must du genre. La mouture exaltante de "Spit You Out" l'atteste, les sensations fortes sont recrachées et non enfouies. "Acetate" où règne le riff acéré, la basse plombée de "I.O.U." ou encore le punk grunge noisy poussé à son paroxysme de "Nervous System" (r)éprouvent nos plus bas instincts, avant qu'une fin d'album à peine plus enjolivée par quelques refrains pop ("Wait in Line" et "Kicking a Can of Worms") et des effets plus prononcés ("Eyes Peeled") viennent nous conforter dans l'idée que ce second album, à peine moins propre et moins clinique que son prédécesseur, est tout aussi marquant. Le son de Metz y est toujours aussi monstrueux, il est ici juste un peu plus subtile et terrifiant.
Alex Edkins le confirme littéralement : "Beaucoup de choses dans la vie de tous les jours me rendent fou : notre rapport à l'autre, comment la politique, des médias, de la technologie, de l'argent et des médicaments influencent nos vies." Un constat sans concession de la part d'un groupe honnête qui dénonce nos travers sans se moquer de nous. Par les temps qui courent c'est déjà beaucoup !