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Critique d'album

Le Orme


Contrappunti


(00/10/1974 - Philips - Rock progressif italien - Genre : Rock)
Produit par

1- Contrappunti / 2- Frutto Acerbo / 3- Aliante / 4- India / 5- La Fabbricante D'Angeli / 6- Notturno / 7- Maggio
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"L'exploit progressif de Le Orme"
François, le 10/08/2024
( mots)

En 1973, Le Orme avait prouvé grâce à son concept-album Felona et Sorona, qu’il était possible d’associer l’esthétique progressive, qu’il s’agisse de la composition ou de l’instrumentation, à la douceur d’une poésie italienne rénovée. Cette réussite traçait une voie pour broder tout un répertoire et consacrer une carrière autour d’une forte identité musicale. Et pourtant, en 1974, le trio déjoue les attentes en proposant un cinquième album, le bien nommé Contrappunti tant il sonne comme un contrepoint puriste à la dimension progressive plus assumée et, mutadis mutandis, comme un écho à la musique baroque (adepte du contrepoint), c’est-à-dire savante, qui inspire la scène progressive internationale depuis la fin des années 1960 – et les groupes italiens en particulier.


Ainsi, "Contrappunti" déploie une virtuosité digne d’Emerson, Lake & Palmer, l’inspiration originelle du trio (voir Collage, 1971), avec sa complexité rythmique et ses aspérités classiques. Plus proche de la musique de chambre, "Notturno" est une courte pièce dominée par le piano, mais il ouvre "Maggio", un nouvel exercice de style proche d’ELP par ses rythmiques alambiquées et ses variations insaisissables, bien qu’il soit plus symphonique et lumineux quand arrive le chant, avant que les claviers, qui dominent largement la pièce, s’engagent dans des chemins expérimentaux et dissonants – définitivement, Le Orme a décidé de surprendre son public. En témoignent à nouveau "Aliante", plus étonnant encore par sa signature rythmique et ses sonorités cosmiques, ou encore l’inquiétant "India", dont la répétitivité envoûtante se situe à la limite du Krautrock.


Tout de même, "Frutto acerbo" fait figure de ballade incontournable de tout album de Rock Progressif Italien digne de ce nom, et met en valeur la voix fragile, si reconnaissable, de Tagliapietra, le chanteur ayant une présence assez effacée sur cet album. On pourrait lui joindre "La Fabbricante d’angeli", malgré ses lignes percussives jazzy et ses intermèdes symphoniques, pour ses passages dominés par des arpèges sublimes qui apportent une touche mélancolique à même de soutenir le discours en faveur de l’avortement. Car Contrappunti est un disque engagé contre les valeurs traditionnelles, notamment celles de l’Église, mais aussi contre le gouvernement ("India" traite de la bombe atomique, "Maggio" est un hommage au 1er mai).


Non content d’être un excellent album de rock progressif, Contrappunti est surtout une œuvre inattendue de la part d’un groupe qui démontre sa maîtrise des canons du genre et sa capacité à s’installer là où on ne l’attendait pas.  


À écouter : "Maggio", "India", "La Fabbricante d’angeli"

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