
Church of the Cosmic Skull
Everybody's Going to Die
Produit par
1- Fantasy / 2- Don't You Believe In Magic? / 3- Everybody's Going To Die / 4- Do What You Want (With Love In Your Heart) / 5- Into The Skull / 6- Seven / 7- The Hunt / 8- The Great Black Hole / 9- Sorcery & Sabotage / 10- Living in a Bubble


A l’opposé de la mouvance ésotérico-sataniste de nombre de leurs homologues parfois tout aussi parodiques, Church of the Cosmic Skull a fait le pari lumineux de l’évangélisme musical et humoristique issu des pires dérives du mouvement post-hippie New-Wave (il y a du LSD, du Feng-shui et des martiens là-dedans), dont le prosélytisme se fonde sur une esthétique retro mi-sérieuse mi-kitsch, brillamment exécutée, qui emprunte tout au autant au psychédélisme qu’au hard-rock, à la pop et au gospel, à la soul et au Hard-FM, à Jefferson Airplane comme à Kansas, Electric Light Orchestra ou Supertramp. Difficile de saisir exactement la nature de cet OVNI musical sinon qu’il est immédiatement accrocheur, dès la première écoute, complétement décalé et en même temps d’une rigueur dans la composition et l’exécution qui laisse sans voix.
Sur Science Fiction (2018), leur second opus, ils avaient poussé la démarche jusqu’au bout, la folie étant débridée, la parodie décomplexée. Reprenant aux années 1960 et 1970 le rythme soutenu d’un album par an, les prêtres ne perdent pas de temps pour propager la bonne parole avec dès 2019 la sortie d’Everybody’s Going to Die à la pochette digne des pires adeptes de Raël – ce qu’ils ne sont pas, rassurez-vous, malgré la soucoupe volante de l’album précédent.
Cette nouvelle production est dans la veine de Science Fiction, l’Eglise re-formée distillant son gospel teinté de soul sur le heavy-blues riche en claviers analogiques "The Hunt" ou sur "Everybody’s Going to Die" - on remarque le contraste entre les paroles et la musique évidemment plein d’humours quand il s’agit de parodier les messages d’espérance de toute secte chrétienne.
On est la limite du glee-club saturé sur "Seven", "The Great Black Hole" ou "Living in a Bubble", mais le groupe sait être sur le fil et ne tombe jamais dans des excès ridicule : le kitsch des chœurs ou des mélodies est toujours compensé harmonieusement par les lignes de guitare ou l’instrumentation dans une combinaison sublime. "The Great Black Hole" illustre ceci de façon imparable.
Après trois albums, on peut dire que le combo a défini sa pâte et des titres s’inscrivent dans la pure lignée de leur répertoire. On pense au piano sautillant digne d’un Electric Light Orchestra ("Mr. Blue Sky") sur "Fantasy", "Sorcery & Sabotage" qui est vraiment dans la pure tradition du groupe ainsi que le tubesque "Don’t You Believe in Magic ?" : les riffs sont impeccables et inventifs, les chœurs enrichissent les refrains, les soli ultra-mélodiques se permettent des envolées. En outre, Church of the Cosmic Skull c’est aussi un rock débridé qui dévoile les talents de guitariste de Bill Fisher avec "Do What You Want (With Love in Your Heart)" et les grosses guitares toujours présentes et souvent lourdes. Entre Abba et Black Sabbath qu’ils disaient.
Si vous cherchez quelque chose de neuf, de vraiment original, de joyeux, d’immédiat, d’improbable, d’excessif, si vous pensez que la scène rock tourne en rond, si vous êtes juste un peu curieux … Venez faire un tour à l’Eglise du Crâne cosmique. Amen.
A écouter : "Don’t You Believe in Magic ?", "Sorcery & Sabotage", "The Great Black Hole"