
Sidilarsen
eau
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1- A qui je nuis me pardonne / 2- La fibre / 3- Fluidité / 4- La morale de la fable / 5- Elle me tend toujours la main / 6- La parole (Guest : Fabulous Trobadors) / 7- Surhomme / 8- Le fer / 9- Prédiction / 10- De temps à autres / 11- Ethereal


Membres du collectif toulousain Antistatic (avec Psykup et Delicatessen), les Sidilarsen avaient sorti en 2003 un Biotop un peu trop orienté "dance métal" à mon goût. N'étant pas spécialement fan des beats techno dans le rock et dans le métal, je craignais que leur deuxième album, sobrement intitulé Eau, allait m'infliger de nouveau les mêmes "boum-boum" tant honnis, et j'ai donc été agréablement surpris de constater une évolution positive, un enrichissement certain de leur musique. Enfin, c'est du moins ce qui ressort du CD Promo qui m'a été grâcieusement envoyé, qui ne contient malheureusement que quatre titres : "A qui je nuis me pardonne", "La fibre", "La morale de la fable" et "Le fer". On va donc admettre (en espérant) que ceux-ci sont les plus représentatifs de ce nouvel album, qui doit arriver chez vos disquaires le 21 mars.
D'une manière générale, le versant électro de Sidilarsen reste plus que jamais présent, mais semble s'intégrer plus subtilement aux morceaux : les samples utilisés font penser à de la transe, de l'ambient, ou à de la jungle, mais jamais dans les quatres titres de la démo on n'entend ces beats grossiers chers aux fans de Hard-tech. "A qui je nuis me pardonne" offre en premier lieu l'occasion de se heurter à un sympathique mur de guitares, soutenu par une section rythmique particulièrement efficace dans les tempos assez enlevés. Dans le couplet, le batteur se permet même quelques petits tricks au charlé, et les guitares se font délicatement énigmatiques. Les deux chanteurs, Didou et Viber, se répondent en français, et le phrasé rap ou ragga ("La Fibre"; "La morale de la fable") fait écho à des gueulantes "propres" ou à un chant clair particulièrement bien maîtrisé. En lorgnant par instants du côté d'un P.O.D. ("Le Fer"), Sidilarsen varie les ambiances : couplet inquiétant, refrain jumpy, mais groove omniprésent.
De la même façon qu'ils ont approfondi et diversifié leur musique, les Sidi ont aussi apporté un soin tout particulier au choix des mots, souvent en référence au contexte social et politique. Les images sont parfois violentes, comme dans le refrain de "La morale de la fable" : "J'ai fait un rêve, Ils crevaient tous la gueule ouverte, A force d'être consanguins, Sur une île déserte". "A qui je nuis me pardonne" propose une réflexion sur le sens du progrès : "La colère me gagne, A qui je nuis me pardonne, Je ne veux qu'avancer, Mon intention est bonne...".
Sidilarsen réalise finalement dans Eau une synthèse intéressante du rock, du métal, et de l'électro. Aidés par une production sans faille et enregistrés par Fred Norguet, les toulousains devraient parvenir à s'imposer sur un terrain déjà sérieusement squatté par Mass Hysteria, Masnada et consorts. A condition évidemment que les sept autres titres de l'album soient du même tenant...