
Avatarium
Death, Where Is Your Sting
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1- A Love Like Ours / 2- Death, Where Is Your Sting / 3- Stockholm / 4- Psalm for the Living / 5- God Is Silent / 6- Mother Can You Hear Me Now / 7- Nocturne / 8- Transcendent


Si le rock devait choisir une ville parmi les grandes de ce monde pour en chanter les louanges, il est certain qu’au XXIème siècle, Stockholm s’imposerait comme une évidence en hommage à la vitalité de la scène en Suède et à son rôle depuis les années 1990 pour entretenir voire raviver la flamme dans presque tous les genres confondus. Ainsi, alors que Sinatra avait chanté New-York et Annegarn Bruxelles, que Lou Reed avait intitulé son opus Berlin, le combo suédois Avatarium offre enfin un hymne digne de ce nom à "Stockholm". Si l’entrée en matière est d’une lourdeur métallique doomesque, le titre s’avère très mélancolique et pluvieux, la triste froideur des lignes acoustiques renvoyant aux hivers scandinaves, en contraste total avec les riffs heavy et la cavalerie des violons qui apparaissent sur les ponts pour apporter un peu d’intensité dramatique.
Cinquième album du groupe, Death, Where Is Your Sting est à l’image de "Stockholm", c’est-à-dire mélancolique, plutôt apaisé avec des parties plus Heavy, d’une poésie qui laisse le temps aux titres de déployer leur litanie macabre (ils dépassent tous ou presque les cinq minutes). L’album se permet même une entrée en matière sur les lignes de violoncelle de Svante Henryson, qui octroient à "A Love Like Ours" une ambiance automnale en harmonie parfaite avec les guitares tantôt lourdes tantôt claires, et avec le chant puissant de Jennie-Ann Smith, pour finir sur un superbe solo virtuose de violoncelle dans la lignée de Jerry Goodman (rien que ça !).
La référence à la première épître aux Corinthiens, souvent utilisé aux funérailles, sonnait déjà comme un manifeste sur la teneur sombre de l’album, permettant au titre éponyme de lorgner du côté de Nick Cave voire, sur le refrain, de prendre un tournant pop-rock plus qu’efficace. Le groupe redouble la référence biblique avec "Psalm for the Living", qui revisite sans le dire le "Canon" de Pachelbel, et "God Is Silent", dans un registre bien plus métallique et doom, avec des sonorités proches du Metal progressif.
Le contraste entre luminosité et obscurité est parfaitement rendu sur "Mother Can You Hear Me Now", alternant les guitares rugueuses et les lignes plus éthérées, pour un titre incantatoire où le chant et la six-cordes alignent des mélodies somptueuses. A l’inverse, "Nocturne" s’avère être le titre le plus rentre-dedans de l’opus, ne se plaçant pas très loin des compatriotes de Ghost, si l’on excepte la fin du cheminement acoustique de l’instrumental "Transcendent", plus proche d’Opeth pour continuer les parallèles suédois, qui déploie des riffs particulièrement brutaux derrière un violoncelle plaintif. Un parfait ornement en guise de conclusion de cet opus remarquable.
On évoque plus souvent l’album de l’été que celui de l’hiver, mais par sa mélancolie pluvieuse, Death, Where Is Your Sting correspondrait parfaitement à cette catégorie.
A écouter : "A Love Like Ours", "Stockholm", "Mother Can You Hear Me Now", "Death, Where Is Your Sting"