
Griffin
Flight of the Griffin
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1- Hawk the Slayer / 2- Heavy Metal Attack / 3- Submission / 4- Creeper / 5- Flight of the Griffin / 6- Fire in the Sky / 7- Hell Runneth Over / 8- Judgement Day / 9- Traveling in Time


À l’exclusion du Thrash Metal et du Hair Metal, la scène américaine des 80’s devient un paradis pour les plus cuistres et les plus amateurs d’éruditions d’entre nous, tant tout ce qui relève du Heavy traditionnel et du Power Metal, souvent inspirés par la New Wave of British Heavy Metal, demeure tapi dans l’obscurité de l’underground. Au-delà de Manowar, qui connait Manilla Road, Omen, Liege Lord, Cirith Ungol, Virgin Steele ou Jag Panzer ?
Dans les profondeurs du Heavy US se trouvent d’autres formations encore moins célèbres, en dehors d’un cercle d’initiés férus de ce genre de curiosités parmi lesquelles Griffin saura satisfaire les plus exigeants. D’abord actif sous le nom de Sinister Savage, le combo adopte son nom définitif en 1982 et s’avère représentatif du berceau californien de la scène Heavy, même s’il siège à San Francisco contrairement à la plupart des formations du Golden State qui proviennent de l’aire de Los Angeles (Omen, Cirith Ungol, Armored Saint).
Griffin est donc un combo de Heavy Metal classique à tendance Power, forcément inspiré par la NWOBHM (et Iron Maiden en premier lieu) mais aussi par Judas Priest comme on l’entend sur certains plans de guitare et intonations du chant. En témoigne "Hawk the Slayer" qui, après une introduction narrative (un gimmick du genre), se situe à mi-chemin entre la Vierge de Fer et les Metal Gods. Les quelques fragilités présentes sont pardonnables (une accélération un peu brutale au moment du solo) au regard des qualités du chant et du jeu de guitare.
Cette inclinaison priestienne est très sensible sur les lignes de chant et sur certains riffs de "Creeper", du brutal "Fire in the Sky", de "Hell Runneth Over" ou de "Heavy Metal Attack", ce dernier titre proposant de belles mélodies de guitare, un solo solide, une énergie globale entraînante et même des orgues transylvaniennes en introduction. Mais la réappropriation de ces codes est réalisée avec une maîtrise assez remarquable et atteint même un pic lors du très bon titre final "Travelling in Time". Si beaucoup de compositions sont de facture évidemment classique ("Submission", "Judgement Day"), d’autres parviennent à se démarquer par quelques fioritures extravagantes ou par une dimension épique, comme "Flight of the Griffin", qui alterne arpèges et mid-tempo guerrier à la Manilla Road, en plus de dévoiler un chorus envolé.
Épisode secondaire mais ô combien honorable de l’histoire du Heavy Metal des années 1980, le premier opus de Griffin, dont la pochette fantasy appelle à l’écoute prolongée, est un détour impératif pour tout amateur de la geste américaine underground.
À écouter : "Heavy Metal Attack", "Flight of the Griffin", "Travelling in Time"