
Darkthrone
Too old to cold
Produit par
1- Too Old Too Cold / 2- High On Cold War / 3- High On Cold War / 4- Graveyard Slut


Darkthrone fait partie de ces groupes associés aux origines sulfureuses du Black Métal. Et comme la majorité d'entre eux, ils ont fait évoluer la recette pendant la seconde moitié des années 2000. Quand Enslaved est parti flirter avec les Pink Floyd et que Satyricon commençait à faire du Black 'n Roll, Darkthrone regardait vers le punk.
Pendant que les trve fan rageaient, l'Inner Circle fleurissait.
Le parallèle entre Black Metal et Punk mériterait une thèse mais personne n'a le temps pour ça alors on va traiter le sujet à travers cet EP.
Au-delà des deux évidences à savoir la référence au titre des Dead Kenedys "Too drunk to fuck" dans le titre de l'EP et la reprise des Siouxies and the Banshees qu'est-ce qu'on peut dire ?
D'abord le style :
4 titres de 3 minutes. Cavalcades, solo à l'arrache, vocaux tantôt black période début 90's, tantôt expérimentaux bourré de reverb (quelques fois faux), une rythmique tout droit sortie d'Exploited ou de Discharge, le tout saupoudré d'une forte influence Motorhead. Alors oui, ça reste du black, le trémolo, le son de guitare, mêmes quelques parties mid tempo, mais Transilvanian Hunger c'est du passé et il va falloir s'y faire. Un mot sur la cover, elle illustre un type cassant une croix. Rien de plus cliché pour l'époque. Mais dans le contexte, j'y vois le groupe déconstruisant son propre mythe.
Enfin la démarche :
L'EP sort 1 mois avant le 11eme album studio du groupe The Cult is Alive, tel un avertissement "il est encore temps de faire demi-tour".
Après 15 ans de haine, le groupe va négocier un virage considérable. Il s'éloigne du Raw Black qui a fait leur renommé pour partir dans une direction pas toujours très claire, qui évoluera aux gré des envies. On emploie souvent l'expression "en roue libre" de manière péjorative, mais cette roue libre aura eu du bon pour Darkthrone qui expérimente avec succès depuis sans jamais se plagier. Plus tard, le duo ira voyager sur les terres de Celtic Frost et de la New Wave of British Heavy Metal. Comme s'ils s'étaient donné pour mot d'ordre de rendre hommage à tous les courants qui les ont influencés maintenant qu'ils avaient en quelque sorte fini le game. Alors oui, on soupçonne que ce n'est pas toujours très sérieux. Mais au moins ça sent la sincérité.
"Nothing to prove" qu'ils disent...