
Children of the Sün
Leaving Ground, Greet the End
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Présents dans les bacs depuis 2019 avec la publication de leur manifeste Flowers, les Children of the Sün s’étaient révélés être l’une des formations parmi les plus prometteuses de l’opulente scène revival suédoise lors de la sortie de leur deuxième album, Roots. L’opus n’était ni plus ni moins qu’une collection de pépites rétro-rock qui avait illuminé l’année 2022 : on leur promettait à l’époque un avenir grandiose.
En 2025, voici venu le temps pour eux de franchir l’étape fatidique du troisième album : très attendu par votre serviteur, Leaving Ground, Greet The End voit enfin le jour au début de l’année avec une pochette un peu moins engageante que la précédente. Les enfants de Woodstock et du Sumer of Love, héritage dont on entendait l’écho dans leur musique folk et rock revival, affirment leurs racines suédoises dans un idéal de vie communautaire et de retour à la nature aux airs de Midsommar. En témoignent le registre très traditionnel, notamment dans l’instrumentation, du court intermède "Glaskogen" ou l’ambiance épique et brumeuse du final "Gateway".
Mais peut-on suivre les pas de Midsommar sans rien sacrifier ?
La propension à composer des tubes semble intact, à l’écoute de l’entrain que transmet "Sugar (Shape of Gun)", qui s’inscrit dans les pas du Blues Pills des origines ou des très installés DeWolff. Mais il y a parfois moins de Woodstock et plus de Fleetwood Mac dans ce dernier album, en tout cas une orientation plus pop que rock. Non que ça nous dérange en soi, mais le résultat est inévitablement plus lisse : c’est ce qui ressort du mélancolique "LILIUM", où la puissance vocale est impressionnante, et de "Come With Us", d’une manière plus entraînante. Par extension, on leur joindra aussi "Starlighter", qui mêle la pop psychédélique (en fond) au flegme de Tulsa (un peu à la "Anyone’s Daughter"), ainsi que la douceur cotonneuse de "Lovely Eyes".
Children of the Sün s’essaye même à une reprise risquée - "Whole Lotta Love" de Led Zeppelin – jouée lentement à la manière d’un mid-tempo heavy-blues à claviers, au profit d’une version à la fois originale et non dénaturante – autant dire qu’elle est très réussie.
Leaving Ground, Greet The End est donc un bon album, qui gagne en consistance au gré des écoutes (nous avons nous-mêmes appris à l’apprécier après avoir été un peu déçu de prime abord). Nous en attendions tout de même un peu plus, tant et si bien que la première place de Roots demeure intacte.
À écouter : "Sugar (Shape of Gun)", "Whole Lotta Love", "LILIUM"