
Eliot Sumner
Information
Produit par
1- Information / 2- Wobbler / 3- Come Friday


Il y a quelque chose de moins emprunté dans l’EP de la fille benjamine de Sting. Son nom de scène déjà, auparavant I Blame Coco, est remplacé par ses véritables nom et prénom. Son accoutrement aussi est plus épuré, finis les habits de pantin du dimanche (salopette, chemise et chaussettes hautes), place à une dégaine asexuée, gentiment négligée. Et sa musique est du même ac-habit.
Le titre éponyme Information se présente en bloc comme du synth-pop assez dark, tout autant que sa voix grave sur les couplets. Assez bien illustré par son clip pas marrant genre Mad Max avec grand manteau noir, cette chanson d’amour malmené est une complainte qui reste facilement en tête : "Give me something I can work with / Deliver me from the dark / Give me something that I can count on / For now you seem so far". Même si ses miaulements voilés et son minois de chat mal réveillé pourraient en agacer certains, reste une belle interprétation d’une litanie bien trouvée pour le thème abordé, bien que l’outro soit un peu longuette. Au final ce titre exprime efficacement les interrogations en mode loop que soulève toute rupture. Pour ça bravo coco. Euh Eliot.
"Come Friday" rejoint l’album The Constant avec sa rythmique empressée et sa guitare claire. Morceau assez dispensable, qui ne colle pas à la thématique gloomy de l’EP. Sachant que celui-ci a mis quatre ans à se mettre en place, un petit effort de cohérence aurait été ici le bienvenu. Enfin, "Wobbler" est l'occasion parfaite de la comparer au patriarche, puisqu’on ne peut s’empêcher de penser à "Russians" en l’écoutant. Le timbre sourd de la jeunette est aussi lourd que celui des percussions. Ce titre annoncé comme une valse -de maison fantôme- a un storytelling plutôt mature et bien balancé : “The circle is weak and I’m better alone/ But soon you’ll be happy I’ve put the dog in the ground”. Ça ne casse pas trois pattes à un macchabée, certes, mais permet de faire sortir baby Sting de sa zone de confort.
Bon, il est pas trop mal cet EP. Eliot Sumner revient de façon honnête et gracieuse -c’est sa première qualité- avec trois titres qui la légitimisent envers son lourd héritage (qui, à défaut d'être pécunier, sera mélodique) et confirment son talent d’enfant précoce. On attend bien sûr une suite.