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Critique d'album

Scorpions


Love at First Sting


(27/03/1984 - EMI - Classic hard - Genre : Hard / Métal)
Produit par Dieter Dierks

1- Bad Boys Running Wild / 2- Rock You Like a Hurricane / 3- I'm Leaving You / 4- Coming Home / 5- The Same Thrill / 6- Big City Nights / 7- As Soon As the Good Times Roll / 8- Crossfire / 9- Still Loving You
Note de 4/5
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Note de 4.5/5 pour cet album
"Iceberg du plus grand succès de Scorpions"
François, le 11/05/2024
( mots)

Depuis quelques années, un format est en vogue sur internet (la mode est presque passée d’ailleurs), celui de l’iceberg. Il permet de traiter un sujet donné sous une forme allégorique, en partant des éléments les plus connus pour atteindre ceux qui sont les plus mystérieux, nichés dans les abysses.


Alors que son quarantième anniversaire pointait son nez, il m’a semblé que Love at First Sting, l’album le plus fameux de Scorpions, se prêtait parfaitement à cet exercice. S’il était impossible de ne pas lui rendre hommage, encore fallait-il trouver une forme (un peu) originale pour évoquer ce magnum opus qui additionne les tubes en les accompagnant de pépites méconnues.


Petits rappels. En 1982, le combo allemand avait enfin atteint des sommets avec l’excellent Blackout, huitième album qui affirmait leur nouvelle esthétique et leur permit de toucher un public plus large que leur base hard-rock (et désormais Heavy). La pression est à son comble, puisqu’il s’agit d’au moins égaler la performance, et leur producteur historique, Dieter Direks en a conscience si bien qu’il entre dans une dynamique source de relations tendues. En effet, il organise une première session d’enregistrement en Suède pour laquelle il impose une nouvelle section rythmique (Jimmy Bain et Bobby Rondinelli de Rainbow), une tentative bien vaine qui se conclut par une nouvelle phase de studio en Allemagne avec le line-up officiel. Le producteur rattrape cette mauvaise idée par l’innovation technique (numérique) qui offre à l’album une qualité sonore inégalée jusqu’alors. Enfin, la pochette subit un nouveau cas de censure aux Etats-Unis (sur demande de Walmart), alors qu’elle était beaucoup moins problématique que celles ayant connu les ciseaux d’Anastasie auparavant.


Direction l’iceberg donc, en commençant par la surface. C’est là que flottent "Rock You Like A Hurricane" et "Still Loving You", qui sont peut-être les deux plus gros tubes du groupe et qui ont le mérite de représenter ses deux faces : le Hard-rock au refrain imparable d’une part, la ballade un peu sirupeuse (mais tellement sublime) de l’autre. Scorpions est parfois réduit à ce seul titre au point de passer, auprès d’auditeurs ignorants, pour un groupe uniquement capable de composer des power-ballads un peu mièvres… Alors qu’il ne s’agit que d’une part infime d’un répertoire dominé par les grosses guitares. Si ce titre sonne très 80’s, "Still Loving You" avait été composé à la fin des années 1970 mais rejeté à l’époque. Surtout, c’est en France qu’il obtient un écho très favorable (cocorico), et pas seulement pour une célèbre hallucination auditive.


Dans les eaux claires, "Big City Night" et "Bad Boys Running Wild" se partagent l’affiche. Ces deux morceaux sont toujours bien mis en avant et restent des incontournables des concerts, même si selon moi, ils usent de gimmicks de composition un peu trop similaires qui leur donnent des caractéristiques très communes. Quoiqu’il en soit, ce sont d’excellentes pièces saturées dans la lignée de "Rock You Like A Hurricane", auxquelles on pourrait ajouter "Coming Home" dont l’écho auprès de la fan-base, plus que son succès public, lui vaut également d’intégrer régulièrement les setlists. Après une introduction sous forme de ballade éthérée, le titre s’avère en fait assez véloce et propose un solo de guitare virtuose – l’album est d’ailleurs remarquable pour la qualité des chorus.


En descendant vers les profondeurs, on croise "I’m Leaving You", un titre très 80’s et d’inspiration US, qui demeure diablement efficace et séduisant mais qui, malgré son succès à l’époque, accuse le coup dans la postérité. De même, la fougue rock’n’roll du speed "The Same Thrill", écho de Blackout, accompagne la descente vers les abysses où se terrent les deux titres qui sont désormais mes préférés de l’opus. Vous pouvez y voir la cuistrerie du connaisseur, mais soyez également convaincus de mon honnêteté quand je porte aux nues "Crossfire" et "As Soon As the Good Time Roll". Le premier est une pièce épique au thème militaire, pas loin d’Iron Maiden lors de son introduction, le second, un midtempo au riff incisif, un peu sombre mais sensuel jusque dans son refrain adolescent.


Évidemment, même dans les abysses de l’iceberg de Love at First Sting, nous restons à la surface surface de la banquise que constitue l’importante discographie de Scorpions. Celle-ci mérite d’être redécouverte en profondeur, loin des clichés parfois véhiculés par le groupe lui-même.


À écouter : tout, et plutôt deux fois qu’une.

Commentaires
Sébastien , le 18/05/2024 à 18:34
"Love at First Sting" est un très bon album, bien que je lui préfère un peu "Blackout". C'est sans doute un des meilleurs albums de pur hard rock des années 80. Scorpions ne mérite pas l'étiquette qu'on lui a collée.
DanielAR, le 12/05/2024 à 13:11
C'est évidemment un grand album. Malheureusement, pour les rockers contemporains de sa sortie, il a relancé la "séquence slow" dans toutes les soirées. Il était interdit de refuser ces quelques minutes de "tendresse" aux demoiselles qui zonaient près du "dance floor" (sous peine de perdre sa dignité rock). Pour ceux qui, comme moi, dansaient comme des clés à molette, le single semblait interminable. principalement quand la demoiselle un peu imbibée au gin tonic hurlait à tue-tête (et dans une tessiture inconnue) "Aaam steel leauvinne youhouhouhouuuuuu". Cette terrifiante mélopée animale résonne encore dans mon cervelet 40 années plus tard. J'ai abominé les Scorpions rien que pour ça. Mais là, j'admets que l'on se trouve dans la partie la plus sous-marine de l'iceberg.