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Critique d'album

Queens of the Stone Age


Lullabies to Paralyze


(21/03/2005 - Interscope - Stoner rock - Genre : Rock)
Produit par Josh Homme, Joe Barresi

1- This Lullaby / 2- Medication / 3- Everybody Knows That You're Insane / 4- Tangled Up in Plaid / 5- Burn the Witch / 6- In My Head / 7- Little Sister / 8- I Never Came / 9- Someone's in the Wolf / 10- The Blood Is Love / 11- Skin on Skin / 12- Broken Box / 13- "You've Got a Killer Scene There, Man..." / 14- Long Slow Goodbye
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Un album aussi sombre que réussi."
Maxime, le 26/03/2005
( mots)

On attendait Queens of the Stone Age au tournant. Et il y avait des chances qu'ils se ramassent dans le virage. Nick Oliveri est parti, ce qui signifie plus de bassiste déchaîné et à demi nu sur scène mais surtout plus de brûlots punks de 2 minutes. De plus, les QOTSA ont publié juste avant Songs for the Deaf, autrement dit un chef d'oeuvre absolu, un des albums définitifs des années 00. Que proposer après ça ? Josh Homme a choisi de restreindre ses troupes et de se souder autour du noyau Troy Van Leeuwen (basse et guitare)/Joey Castillo (batterie). Les rats du désert évoluent donc en trio, comme à l'époque du premier album, qui ne contient lui non plus, soit dit en passant, de chansons hurlées par Oliveri.

Quatrième album pour le gang stoner donc, et certainement le plus sombre et le plus personnel de Josh Homme (seul survivant de la formation originale). Il y a bien sûr une pléiade d'invités : Billy Gibbons de ZZ Top, Brody Dalle (Distillers), Shirley Manson (Garbage), les habituels Mark Lanegan et Chris Goss et même Jack Black (?!). Mais ils sont présents en toile de fond (à l'exception de "This Lullaby"), réduits à des choeurs comme pour donner écho à la voix du géant rouquin. Il y a toujours le grain de folie QOTSA mais il est ici plus tamisé, caché derrière la noirceur qui affleurait déjà dans des compos comme "Hangin' Tree" ou "A Song for the Dead". L'album ré-explore les acquis précédents ("Medication" sonne comme un "Regular John" accéléré, "Someone's in the Wolf" fait immanquablement penser à "The Sky is Falling") et pointe, d'un autre côté, vers de nouvelles directions.

A l'image des photos du livret, on évolue dans ce disque comme dans une forêt, avec ses clairières et ses chemins balisés mais aussi ses culs-de-sac, ses arbres tordus et ses sons inconnus venus de nulle part. Au départ, le sentier est facile à suivre sur la première moitié de l'album : après l'intro chantée par un Mark Lanegan fantomatique, c'est l'explosion avec ce "Medication" qui ne déroutera personne par sa qualité made in QOTSA reconnaissable entre mille. Les ruptures brutales de rythme sont toujours de mise sur ce "Everybody Knows That you are Insane" psychotique à souhait. "Tangled up in Plaid", un des meilleurs titres de l'album, évolue à merveille entre mélodie et schizophrénie. On tape du pied sur "Burn the Witch" tout en gardant le riff de guitare bien acéré. Suivent "In my Head" échappé des Desert Sessions dans une version un poil plus concise puis "Little Sister", génialissime single, le morceau qui porte le plus la griffe QOTSA, jonglant entre mélodie et arrangements lancinants, comme dans une monstrueuse descente d'acide. Si cette première face ne brusque pas le fan de base, on note tout de même un son moins puissant et percutant que sur les précédents albums mais tout aussi épais et riche. Les guitares rugissent mais elles ne claquent plus comme un fouet, ce qui rebutera peut-être ceux qui ne percevaient les Queens que sous l'angle d'un groupe de Hard Rock.

Arrivés à la lisière de la face B de l'album, sur "I Never Came", c'est là qu'on risque de se perdre. Les compos sont plus longues et biscornues, en perpétuel équilibre dans le vide, sans qu'on sache sur quel pied elles vont se rétablir. Après cette balade aux échos obscurs on s'enfonce de plus en plus dans des abîmes inconnus. "Someone's in the Wolf", tout en guitares martiales, laisse s'échapper des voix fantomatiques tout en s'étirant sur plus de 7 minutes. Les arrangements sont complexes, peuplés de sons crépusculaires et d'harmonies étranges. On croit parfois voir, au loin, la silhouette des QOTSA, mais ils sont soigneusement cachés, masqués sur des titres comme "The Blood is Love" ou "Skin on Skin", véritablement étonnants, qui montrent Josh Homme sur un visage tour à tour familier puis singulier. "Broken Box" illustre à merveille cette alliance bizarre de familiarité et d'éloignement, d'un groupe qu'on reconnaît, mais sous un jour inédit. Il vous faudra marcher de nombreuses fois dans cette forêt pour retrouver le fil d'Ariane qui vous mènera vers la sortie, laquelle débouche sur le merveilleux "Long Slow Goodbye" qui aboutit en une apothéose orchestrale semblant sortie d'un vieux gramophone poussiéreux.

Oui, ce Lullabies to Paralyze étonne, oui, il est moins barré que Rated R, moins classieux que Songs for the Deaf mais il est atteint d'une folie sourde, autrement plus dangereuse et pernicieuse. Il fait preuve également d'une plus grande unité. Comme un ogre, Josh Homme a dévoré son héritage de 8 ans chez les QOTSA et le recrache sous une forme assez inédite. Cet album nécessite plusieurs écoutes, pour le novice comme pour le fan hardcore d'ailleurs, mais au bout du chemin, quelle claque quand même ! A l'image de la pochette, les Queens of the Stone Age sont une lumière, un asile pour ceux qui sont fatigués par la médiocrité et l'immobilisme musical ambiant. Laissez-vous hypnotiser.

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