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Critique d'album

Triumph


Triumph


(13/10/1976 - Attic - Hard-Rock, parfois prog' ou AO - Genre : Hard / Métal)
Produit par Mike Levine

1- TRIAL / 2- Scarifice Your Fear / 3- REBIRTH / 4- DEATH MEANING / 5- Triumph
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Le petit-frère de Rush certes, mais beaucoup plus rock'n'roll et beaucoup moins progressif"
François, le 06/09/2021
( mots)

Au nord du continent américain, les deux grands courants musicaux du début des 1970’s – le hard-rock et le rock progressif – ont trouvé des expressions fantastiques quand ils fusionnèrent. Si le Hard-rock a pu s’épanouir au Nouveau Monde sans verser dans le progressif, la réciproque, si on se concentre sur les plus grands succès, n’est pas valable : prenez les deux plus fameuses formations du genre à cette époque, Kansas aux Etats-Unis, Rush au Canada, celles-ci ne s’éloignèrent pas ou peu (surtout au début de leur carrière) de la saturation. 


En témoignent ces deux groupes suscités, le Midwest et l’Ontario, deux régions limitrophes aux caractéristiques socio-économiques communes, furent le terroir du rock progressif américain. Mais au plus célèbre des trios du pays septentrional répondait un autre groupe qui, bien que davantage versé dans le hard-rock plus direct, n’hésitait pas à glisser dans l’univers progressif. Guitariste virtuose, chant haut-perché, références classiques, composition du groupe, origine géographique : Triumph possédait peut-être trop de points communs avec Rush pour ne pas être ailleurs que dans leur ombre. 


Formé en 1975 et sortant son premier album 1976 (éponyme, ou In the Beginning selon les versions, avec des pochettes également différentes), Triumph a comme premier désavantage d’être à peine plus tardif que Rush. Il faut également reconnaître que malgré toutes les qualités du groupe, il est également moins ambitieux et moins remarquable. 


On aurait néanmoins tort de négliger le trio canadien et il faudrait nuancer les comparaisons trop souvent établies avec son grand-frère. 


"24 Hours a Day" essaye de subtiliser son propos avec une introduction arpégée mais reste un rock’n’roll très convenu, tout comme l’enthousiasmant "What’s Another Days of Rock’n’Roll" ou le classique "Let Me Get Next to You". De son coté, "Street Fighter" tente de dépasser les bornes du Hard-rock en se dirigeant vers quelque chose de plus Heavy, et sa reprise acoustique (une bonne idée soit dit en passant) peine à nous faire penser au rock progressif en tant que tel. C’est néanmoins sur ce morceau que Rick Emmett se dévoile à l’auditeur comme un musicien accompli et polyvalent dans son jeu. 


Plus lourd, le très bon "Be My Lover", sur lequel on soulignera le bon usage de la talk box, regarde du côté du Hard-rock britannique, comme les premiers albums de Rush qui étaient par ailleurs très influencés par Led Zeppelin. Ces derniers se font particulièrement entendre comme source d’inspiration à travers les notes d’un "Don’t Take My life" aux airs de "D’yer Mak’er" (plus loin, "Easy Life" possède aussi des traits zeppeliniens). Le Canada ne fait-il pas partie du Commonwealth contrairement aux Etats-Unis ? 


Finalement, pour ce qui est du rock progressif, il faudra attendre la fin de l’album pour savourer "Blinding Light Show/Moonchild". Mais quel morceau ! Il s’agit d’un parfait exemple d’hybridation entre le hard-rock (dans une version qui ne transige pas d’ailleurs, écoutez l’intro !) et le progressif, avec des airs de Rush évident (quand les paroles "The Blinding Light Show" sont chantées, on y pense obligatoirement). On y entend pour la première fois un beau passage de guitare classique qui fait la patte d’Emmett (c’est un incontournable de chaque album que de trouver une pièce classique hispanisante) avant de revenir sur des choses plus robustes, entre autres nappes planantes. Quantitativement, les moments progressifs ne sont donc pas grand-chose sur cet opus, mais la qualité est bien présente, même si la pièce peut paraître décousue. 


Voici donc Triumph lancé, un groupe cherchant encore ses marques mais proposant déjà une musique relevée, digne d’intérêt, énergique. Ce ne fut pas un réel succès à l’époque mais ce fut suffisant pour que RCA les repère et qu’ils commencent à percer chez les voisins … Un marché plus prometteur. Ce sera également au profit d’une œuvre plus aboutie, Rock & Roll Machine

Commentaires
Daniel, le 06/09/2021 à 16:42
Encore une chronique qui rappelle des souvenirs, même si ce sont des "souvenirs inversés". En effet, les albums de Triumph n'étaient pas distribués dans nos contrées (même en import). Il faudra attendre leur 5ème album "Allied Forces" (1981), pour trouver les canadiens dans nos bacs préférés. Avec ce petit sentiment amer d'avoir loupé un sacré épisode...