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Critique d'album

Nemo


Barbares


(08/01/2009 - Quadrifonic - Rock progressif - Genre : Rock)
Produit par

1- L.D.I. / 2- 19:59 / 3- Le film de ma vie / 4- L'armée des ombres / 5- Faux semblants / 6- Barbares
Note de 5/5
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Note de 4.5/5 pour cet album
"Plongée dans le meilleur du rock progressif français. "
François, le 11/04/2020
( mots)

Le Puy-en-Velay, Haute-Loire, Chadrac plus exactement, lieu peu probable pour voir apparaître dans les années 2000 un des meilleurs groupes de rock progressif français, toutes périodes confondues. Pourtant, Nemo est bien une formation altiligérienne, et s’affirma très vite comme un groupe extrêmement créatif, original et virtuose. Aux côtés de Lazuli ou Motis, mais dans un registre différent, il permit à la scène française de connaître une vitalité nouvelle et de rayonner. D’ailleurs, Chadrac accueillit un festival spécialisé dans le rock progressif français, Quadrifonic (en sommeil pour l’instant), du nom d’une association qui promeut ce genre de musique (notamment la distribution, via son site). 


Revenons à l’album. Barbares est leur sixième album studio, et, très personnellement, mon préféré. Si Nemo est constant depuis l’origine dans ses productions – toujours très techniques, mélodiques et audacieuses – il avait atteint un premier palier avec sa suite SI (en deux albums, 2006 et 2007). Sans changer sa formule de façon radicale, ce nouvel opus marque un approfondissement de leur recette : électrisation et inclinaisons metalliques, ambitions techniques toujours plus poussées, construction des morceaux aux structures alambiquées, et saut qualitatif dans le chant et la recherche des mélodies. 


Comme souvent chez Nemo, il y a du concept, et des paroles rarement joyeuses : les textes de Louveton sont marqués par un engagement contre tous les vices de l’humanité et les destructions produites dans le sillon de la civilisation capitaliste. Guerre, catastrophes écologiques, modifications génétiques, ou de façon plus intime, les interrogations individuelles : au fil des albums, ces problématiques sont interrogées – JPL continue par ailleurs cette introspection dans sa carrière solo. De plus, les pochettes, toujours magnifiques – mais de plus en plus à partir de Barbares – sont au service de notre immersion dans leurs travaux. 


Musicalement, Barbares propose une entrée en matière admirable. "L.D.I." est d’une modernité époustouflante, avec ses claviers synthétiques et sa guitare acérée, derrière une ambiance orientalisante ; on est face à un bijou de virtuosité. Il pose le programme de l’album, et démontre immédiatement les qualités musicales de tous les musiciens, des claviers (très variés dans la palette sonore) à la section rythmique, en passant bien entendu par la guitare précise et véloce. 


Mais c’est surtout la variété et l’art de la nuance qui sont remarquables dans l’album : "19 : 59" joue sur les contrastes, "L’armée des ombres" renoue légèrement avec les touches jazzy des premiers volets, "Le Film de ma vie" lorgne vers la chanson quoique son format soit copieux (plus de 7 minutes). Les surprises sont nombreuses et l’opus mérite des écoutes répétées pour être assimilé. 


Il y a surtout le sommet de l’album, et peut-être de leur discographie, le très long titre éponyme (accrochez-vous, c’est plus de vingt-cinq minutes). Commençant dans un calme tout relatif, le titre bascule vite dans un univers inquiétant et agressifs, riche en claviers électroniques, riffs musclés, avec des dissonances modérées et des mélodies aventureuses. En terme de technicité, sur les nombreux passages solistes et dialogues claviers/guitare, Dream Theater vient immédiatement à l’esprit, Rush parfois, voire Cast pour les intimes des musiques progressives. Ce titre est un chef-d’œuvre puisque derrière sa structure à tiroirs, il parvient à garder une unité parfaite, et à tenir l’auditeur en éveil durant toute sa durée. Un exploit permis également par les recherches mélodiques et un aboutissement dans le jeu d’ambiance (passages acoustiques, moments tempétueux …). Et puis il y a une excellente idée qui sera répétée dans d’autres albums, les passages celtisants, ici dans la deuxième partie du titre, où flûte et guitare nous transportent comme dans le meilleur Gwendal. 


Barbares est un album somptueux, exemplaire dans son genre. Il marque une nouvelle étape dans la carrière du groupe et pose les caractéristiques esthétiques pour ses très bons successeurs. Nemo est en sommeil pour l’instant, et on ne désespère pas de le voir renaître. En attendant, JPL poursuit sa carrière avec une nouvelle trilogie dont la première partie (2020) laisse présager du meilleur. 


 

Commentaires
Kefran , le 13/06/2020 à 12:57
Merci François pour la découverte de Nemo! Je me lance progressivement (ahah) dans la musique rock/métal prog depuis quelques années, mais je ne savais absolument pas que nous avions de si bons représentants !
Francois, le 05/05/2020 à 16:48
@Alexx. La scène française est riche et surprenante ! Je suis d'accord, ce morceau est une tuerie, et leurs albums en regorgent. Au-delà de ceux chroniqués, je ne peux que conseiller leur deuxième - notamment dans sa version 2018 - assez bluffant. Mais oui, en effet, ils ont tendance à étendre les pistes !
Alexx, le 04/05/2020 à 13:14
Merci François, quelle découverte! Pourtant grand fan de Lazuli, je ne connaissais pas Nemo. 19:59 est somptueux, dommage que ce soit la plus courte de l'album ;-)