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Critique d'album

Sallie Ford & The Sound Outside


Dirty Radio


(27/09/2011 - Fargo - Rockabilly alternatif - Genre : Pop Rock)
Produit par

1- I Swear / 2- Danger / 3- Cage / 4- Poison Milk / 5- Against The Law / 6- Thirteeen Years Old / 7- This Crew / 8- Write Me A Letter / 9- Where Did You Go? / 10- Miles / 11- Nightmares
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Un premier album qui invoque les mânes du rockabilly et du blues."
Claude, le 24/10/2011
( mots)

Ce que les Anglo-Saxons nomment "debut album" évoque immanquablement l'image d'un groupe qui "s'essaie". Dirty Radio de Sallie Ford & The sound Outside semble, lui, avoir déjà une image bien trempée. Résumons: un mélange de rockabilly, de swamp-rock, agrémentées de fines touches de blues, de soul et de jazz ; le tout servi par une instrumentation "hors du temps" : guitare demi-caisse, contrebasse, percussions minimalistes et orgue Farfisa. Est-on alors en face d'un groupe "revival" ? On pourrait presque le penser à l'écoute d'une phrase du premier titre de l'album avec "I Swear" et ce qui sonne presque comme une profession de foi : "They never play my music on the radio."

De cette fort belle manière la chose est dite ou plutôt chantée car le disque ne serait rien s'il n'était entraîné par une voix de feu pour le moins détonnante, à la fois piquante et acidulée, celle d'une jouvencelle de 22 ans à la bouille de poupée et au look de secrétaire façon 50's avec ses lunettes de grand mère, Sallie Ford pour ne pas la nommer. Le décor est planté, reste à s'imprégner du scénario. Celui-ci est fait de onze histoires qui, malgré l'évidente filiation avec les Stray Cats, va bien au-delà de certains stéréotypes. Passons rapidement sur les textes, non pas parce qu'ils sont basiques, mais en raison du fait que, frisant avec hystérie dadaïste, non sens surréaliste, hoquètements dans leur scansion, ils accompagnent un son mais court-circuitent toute compréhension, en particulier pour des oreilles non anglophones.

Reste alors l'usage qui en est fait, fait d'une voix qui se veut à la fois glapissante ("I Swear", "Danger"), roucoulante ("Cage") ou virant vers des atmosphères plus "blues" (Poison Milk", "Where Did You Go?). On peut alors s'extasier sur cette frénésie qui permet à Ford de vouloir englober différents genres, on peut néanmoins déplorer que cette faculté à se montrer déclamatoire se fasse systématique. On eût aimé plus de nuances dans les titres qui le demandent (un "Write Me A letter" et son emblématique constat sur ce qu'est la solitude au milieu d'une foule : " Today I think I saw 10 000 cell phones but not one decent conversation.") Schématisons simplement en disant que, quitte à faire du Bessie Smith ou du Billie Halliday, autant en épouser certaines de leurs inflexions et ne pas surenchérir sur un seul registre. La seule justification qu'on peut trouver à la façon dont forme et fond sont ainsi liés est que la compositrice a décidé de combiner absurde et dérision à la dramatisation. Chaque climat est alors, soniquement, accompagné par, qui un climat "big band", qui une rythmique qui swingue, qui une guitare "twangy" (merci Link Wray), ou enfin ces couches de Farfisa qui font comme accentuer le côté dérisif de la démarche.

Il est donc question de jeunesse certes, de candeur peut-être aussi, mais aussi de cette façon implicite et madrée de se jouer des codes du genre, chose que les Stray Cats n'étaient pas parvenus à réaliser. Il est dans ces éclairs qui semblent inconséquents un goût pour la raillerie plus que prometteur. On ne peut s'empêcher de penser alors aux premiers albums des Violent Femmes, celui éponyme puis Hallowed Ground, en se disant que Dirty Radio pourrait faire mentir son titre et, petit succès aidant, pourrait rendre l'écoute de la bande F.M. plus engageante à maints égards.

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