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Critique d'album

Dvne


Voidkind


(19/04/2024 - - Metal progressif - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- Summa Blasphemia / 2- Eleonora / 3- Reaching for Telos / 4- Reliquary / 5- Path of Dust / 6- Sarmatæ / 7- Path of Ether / 8- Abode of the Perfect Soul / 9- Pl?r?ma / 10- Cobalt Sun Necropolis
Note de 4/5
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Note de 4.5/5 pour cet album
"Red Monster Cult"
François, le 02/06/2024
( mots)

Si Camille Saint-Säens est (re)connu pour son œuvre de compositeur, notamment pour Le Carnaval des animaux (1886) qui demeure sa plus grande gloire dans la postérité, cette dernière n’a pas retenu ses réflexions sceptiques et athées rassemblées dans Problèmes et mystères (1894). Les collaborations entre la religion et l’art ne sont pas nouvelles, le premier ayant longtemps été soumis à l’autre pour le meilleur et pour le pire, mais les affrontements sont plus rarement évoqués, même s’ils ont gagné en popularité grâce aux diatribes satanistes metalliques – qui feraient presqu’oublier que, dans le champ littéraire, Sade ou Voltaire avaient participé à ce conflit bien avant et avec beaucoup plus de sérieux.  


Est-ce la tradition du conte sceptique que compte ressusciter DVNE ? En effet, Voidkind établit son concept sur l’épopée d’une secte millénaire envoutée par une étrange divinité, récit qui permet de dessiner en creux une réflexion sur les grandes religions humaines dont le bilan est loin d’être "globalement positif". La pochette, qui renoue avec la subtilité d’une anamorphose de la Renaissance, illustre l’embrigadement inhérent à tout culte, une dérive que seules les évolutions et les évidences de la science parviennent à contenir, et encore. Peut-être que finalement, la musique pourrait aussi avoir un rôle à jouer.


Par manque de temps face à l’opulence de la production rock de 2021, j’étais passé à côté Etemen AEnka, deuxième album de DVNE, malgré la critique élogieuse de mon corédacteur qui en avait fait "l’une des grandes sensations Metal" de l’année. Une erreur vite rattrapée depuis, puisque dès la sortie du premier single annonçant leur troisième album, j’ai immédiatement été convaincu qu’il fallait prendre en considération Voidkind comme étant l’une des productions les plus prometteuses de l’année 2024.


Cela n’est néanmoins possible que si et seulement si, on accepte d’entrer dans l’esthétique doublement extrême du combo : d’abord dans son interprétation metallique, aux riffs violents, aux rythmes complexes typés Sludge et au chant growlé ; dans sa tournure progressive ensuite, qui manifeste une écriture ampoulée et des variations nombreuses. Cette association est réalisée avec une subtilité telle qu’elle convaincrait l’amateur de musiques moins brutales, un peu à la manière d’Opeth (période pré-Heritage) ou de Mastodon, malgré des approches un peu différentes. En outre, il semble même que Voidkind puisse être considéré comme plus doux et parfois plus immédiat que ses prédécesseurs – prenez cela comme une invitation.  


L’alliance entre Metal extrême et musiques progressives, de même que la tendance à l’apaisement, sont merveilleusement illustrées par la transition entre l’exceptionnel "Abode of the Perfect Soul", appel brutalement fanatique à la "Procession" où les phases plus psychédéliques mettent en musique notre propre embrigadement (la deuxième partie quasi Tool-ienne en est presque envoûtante), et "Pleroma", l’irrésistible single promotionnel post-Metal (registre repris avec autant de talent sur "Reaching for Telos"). Cette nuance se retrouve souvent au sein d’un même titre : "Eleonora" alterne le chant clair et le growl hurlé, tout en étant à la fois hypnotique au point d’évoquer Tool (notamment pour le jeu de batterie et principalement lors de l’intermède instrumental) et violemment Sludge dans ses phases les plus énervées.


L’album n’en reste pas moins extrême avec d’un bout à l’autre, de l’ouverture intransigeante "Summa Blasphemia", qui atteint immédiatement un pic de violence (à moins que ce ne soit "Reliquary") jusqu'à la conclusion de près de dix minutes "Cobalt Sun Necropolis", une longue pièce de Metal progressif épique au riff soutenu et aux murs sonores puissants, dotée d’élans instrumentaux serpentueux menant à son final chaotique. Et puisqu’une trinité apporte toujours une plus-value polythéiste à tout monothéisme, il convient d’évoquer la suite Opethi-enne qui commence sur le "Path of Dust" éthéré avant de nous guider vers le sludge orientalisant de "Sarmatae" pour enfin nous faire suivre le "Path of Ether" aux ondes mystiques.


Chaque année, nous sommes surpris de voir apparaître des productions si riches, denses et originales, qui prouvent qu’aux confins d’un genre musical diluvien, il est toujours possible de composer des œuvres époustouflantes de créativité : Voidkind en est l’exemple pour le millésime 2024.


À écouter : "Eleonora", "Pleroma", "Abode of the Perfect Soul"

Commentaires
Phil, le 06/06/2024 à 13:06
Mais oui !! Encore une fois impressionné par DVNE sur cet album, je suis ravi que vous en ayez fait la critique :D Dommage qu'ils ne passent pas au Hellfest cette année...