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Critique d'album

La Revolución de Emiliano Zapata


La Revolución de Emiliano Zapata


(00/04/1971 - - Rock psychédélique (Mexique) - Genre : Rock)
Produit par

Note de 3/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"La Révolution psychédélique gagne le Mexique"
François, le 13/05/2024
( mots)

Pérégrinations mexicaines - Part. III


Au cours des années 1970, le rock mexicain parvient à trouver un équilibre de prime abord peu évident à atteindre : porter des revendications identitaires et politiques grâce à la reproduction (parfois rigoureuse) d’une musique empruntée au voisin gringo. Parmi les nombreux groupes qui apparaissent à ce moment, l’exemple le plus fameux, fort de son succès aux Etats-Unis et en Europe, est sans aucun doute La Revolución de Emiliano Zapata. Son nom à rallonge rend hommage à la figure la plus spectaculaire de la Révolution mexicaine de 1910, Zapata étant le principal protagoniste de la lutte paysanne face aux gros propriétaires terriens. Cet événement trouve des échos dans les "années 1968" très virulentes au Mexique où un gouvernement autoritaire réprime dans le sang le mouvement étudiant (on parle de centaines de morts), avec la bienveillance du gouvernement américain. Ainsi, choisir ce nom dans sa version espagnole résonne comme un double manifeste (vis-à-vis du pouvoir gouvernemental et des Etats-Unis) mais paradoxalement, celui-ci est écrit avec les notes du rock psychédélique californien et chanté en anglais.


Ces choix ont sans doute favorisé le succès du groupe de Guadalajara, qui possède un tube international au titre explicite, "Nasty Sex" (sorti en single en 1970), un morceau assez long qui associe le flegme de Creedence Clearwater Revival aux envolées acides hendrixiennes. C’est une vraie réussite qui ouvre magnifiquement un album comportant d’autres bons moments, malgré la faible qualité de l’enregistrement et quelques fragilités finalement assez touchantes (le chant et la guitare ne sont pas toujours justes).


L’interprétation du rock psychédélique par La Revolución de Emiliano Zapata est souvent énergique et enthousiasmante ("Melynda", "Still Don’t (Todavía Nada)") voire franchement dansante et dotée de chorus bavards assez typiques de l’époque ("If You Want It" et son pont ultra-fuzzy – une pépite, l’instrumental "Ciudad Perdída (Shit City)" aux onomatopées zappaiens). Le groupe prend aussi des atours plus folks, un peu à la Crosby Still & Nash, qui dévoilent hélas la fragilité du chant plaintif ("At the Foot of the Mountain" où la flute apporte une touche sudaméricaine, "I Want to Know"), si bien que ballade "A King’s Talk", plus mélancolique, s’avère également plus réussie grâce au contraste apporté par une partie centrale plus électrique. Quant au final "Under Heavens", il évoque davantage les Beatles dans une version psychédélique.


Absent du festival historique d’Avándaro (ils privilégient la Californie), le pèlerinage psychédélique de la jeunesse mexicaine (parfois comparé à Woodstock) qui aura lieu quelques mois après la sortie de cet opus, La Revolución de Emiliano Zapata n’est reste pas moins l’étendard du rock mexicain du début de la décennie – le groupe signe d’ailleurs une bande son dès 1972 pour La verdadera vocación de Magdalena (qui constitue en grande partie leur deuxième album).


À écouter : "Nasty Sex", "If You Want It"

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