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Critique d'album

Kaleo


Mixed Emotions


(09/05/2025 - Atlantic Records - Blues - Genre : Rock)
Produit par

1- Bloodline / 2- USA Today / 3- Rock n Roller / 4- Run No More / 5- Back Door / 6- Lonely Cowboy / 7- The Good Die Young / 8- Legacy / 9- Memoirs / 10- Sofðu Unga Ástin Mín
Note de /5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Kaleo en proie aux tempêtes intérieures"
Quentin, le 26/05/2025
( mots)

Après une imposante tournée mondiale, le plus américain des groupes de rockeurs islandais nous livre son dernier travail studio, enregistré entre Nashville et Los Angeles. A l’heure où les titres existent par eux-mêmes et peuvent être consommés en avant-première sur les plates-formes numériques de streaming, il ne serait pas honnête de dire que la découverte de ce troisième est véritablement une surprise. La majorité des morceaux qui le composent avait déjà fuitée bien avant sa sortie et une place de choix leur était réservée dans la setlist des derniers marathons de concerts.


Bête de scène, le groupe a assurément su cultiver son image éruptive, portant haut et fort les couleurs chaudes du brasier rock’n’roll après un premier opus au succès mondial triomphal, tout en célébrant les magnifiques paysages sauvages de leur île nordique. Sans grande surprise, le collectif de la banlieue de Reykjavik nous assène sur Mixed Emotions un nouveau concentré de blues/rock très organique et de ballades folk légères mettant en relief le charisme de la voix rocailleuse du chanteur, Jökull Júlíusson. Traitant de la complexité et de la dualité des émotions humaines, l’album propose une musique de haute intensité, à forte teneur en décibels, qui laisse toutefois plus de place à une approche folk mélancolique sur sa seconde partie.


Comme toujours, la voix écorchée et magnétique de Júlíusson domine les débats et constitue la matière centrale de ce nouvel opus, directement mise en lumière sur les arpèges tranchants de "Bloodline" et sa ferveur hymnique qui font de ce titre coup de poing une entrée en matière à l'efficacité redoutable. Introduite par cet excellent morceau d'ouverture, la première moitié de l’album ne possède pas de temps mort. La rythmique sourde et les crissements acides de la guitare évoquent ainsi les errances d’une Amérique gangrenée par le conflit sur "USA Today" tandis que le groupe nous assène des décharges électrisantes de blues rock sauvage et décomplexé sur les remuants "Rock N Roller" et "Backdoor". Point culminant de cette première face, "Run No More" porte un message d’espoir humaniste dans un crescendo ou l'émotion affleure et occupe une place centrale. La structure du morceau, qui progresse sur un motif de guitare bluesy, n'est pas sans rappeler le titre "Free The Slaves" sur l'album précédent, notamment avec l'arrivée des chœurs féminins sur un final très démonstratif.


Plus introspective et mélancolique, la seconde partie de l'album met l'accent sur de forts messages de résistance et de résilience. Kaleo se montre particulièrement convaincant dans ce registre acoustique, qu'il s'agisse de faire face à l'aridité d'une vie solitaire dans les grands espaces sur l'americana de "Lonely Cowboy" ou encore de se pencher sur les actes passés et manqués d'une vie sur le fragile "Memoirs". Cette orientation permet permet au chanteur d’œuvrer dans un registre plus mesuré et sensible avec sa voix de tête rappelant sur le titre "The Good Die Young" leur grand classique "All The Pretty Girls" déjà fortement influencé par l'indie-folk américaine. Si le groupe n'échappe pas à quelques facilités avec un "Legacy" qui verse dans une approche plus lisse, il se rattrape en fin d'album avec la réinterprétation d'une berceuse traditionnelle islandaise à la beauté sombre évoquant le destin tragique des hommes mêlé à la puissance des paysages naturels de l'île nordique pour une conclusion particulièrement poignante.


Avec ce troisième album, Kaleo démontre une nouvelle fois sa capacité à véhiculer des émotions profondes en s'appuyant cette fois sur un registre moins électrique. Délaissant les quelques fautes de goût de l'album précédent (on se rappelle encore des refrains à la Maroon 5 de "Hey Gringo") et s'appuyant sur une entrée ("Bloodline") et une sortie ("Sofðu Unga Ástin Mín") d'album tout simplement magistrale, le drakar islandais peut emboîter le pas des fantasques italiens de Maneskin pour continuer à faire chavirer les foules en quête de nouvelle icône rock à suivre.

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