
Tool
Lateralus
Produit par David Bottrill, Tool
1- The Grudge / 2- Eon Blue Apocalypse / 3- The Patient / 4- Mantra / 5- Schism / 6- Parabol / 7- Parabola / 8- Ticks & Leaches / 9- Lateralus / 10- Disposition / 11- Reflection / 12- Triad / 13- Faap De Oiad


"We’ll ride the spiral to the end and may just go where no one’s  been"… Cette phrase, point d’orgue de "Lateralis", est certainement  la maxime qui résumerait le mieux la musique de Tool. Une spirale  hypnotique, brisant les frontières tout en conservant un charme  prophétique et divin. Un hommage passionnel à tous les sens fondu dans  une œuvre complexe mais accessible, dans la profondeur d’un mysticisme  saturé repoussant les limites de la composition et de la compréhension  jusqu’à se transcender et se libérer, équilibrer le corps, l'âme et l‘esprit.
    
 "Praying open my third eye" hurlait Maynard James Keenan dans les  derniers instants de Aenima. Il lui aura fallu cinq années pour y  parvenir, remontant le flux des émotions, se débarrassant de son  cocon moite pour atteindre l’envol au fil d’un album à la  richesse incommensurable qui ne peut être écouté avec distraction. Lateralus  est un bonheur égoïste, un moment de grâce qui ne se partage pas et  puise sa force dans les sentiments qu’il fait naitre en soi, créant un  cycle infini emprunt de puissance, de fragilité, de passion et d’abandon.  Plus qu’une ode à la vie, il est l’essence de la vie dans la  contemplation de ce qui la compose, se nourrit de tout sentiment qu'il  soit sombre ou lumineux, utilisant la colère comme un vecteur de  positivité. 
     
 Rarement une musique n’avait touché de si près à la synesthésie,  évoquant autant de sons que de visions, encens et textures dans des  structures à couper le souffle et une atmosphère spirituelle tellement  intense qu'elle en dépasse la notion humaine. Entre une guitare à  l’inventivité aussi poussée que son minimalisme, une basse qui se libère  totalement des carcans rythmiques pour se concentrer sur la mélodie,  une batterie foudroyante de technique et de symétrie et la luxuriance  d’un chant incantatoire, suave et envoutant, capable de faire surgir la  vérité des recoins les plus cachés de l’âme, Tool ne se pliera jamais à  aucune étiquette réductrice, explorant autant de facettes de l’être  qu'il existe d‘harmonies et de dissonances.
 
 Lateralus est l’expression ultime d’une philosophie qui ne  mentira jamais son propos, soutenue par une idée de l’esthétisme  complète et fascinante. L’intelligence artistique atteignant son  paroxysme mais toujours en constante évolution. Avec cet album, Tool  révolutionne la musique saturée en lui conférant un degré de  spiritualité jamais atteint ; une pièce maitresse de cette dernière  décennie.

Tool est de retour Après de trop longues années, les anges du darkmetal sont revenus au sein d'une spirale psychédélique : "Lateralus". Attendu au tournant d'un "Aenima" gargantuesque. Mais après ces années d'errance, les fruits de l'attente n'ont pu germer qu'en raisins de la colère dans la tête de l'étrange James Maynard Keenan (chant). Cependant, au cours du side-project A Perfect Circle (superbe d'ailleurs !), Tool s'est métamorphosé et cette évolution n'a pu mettre au monde qu'une uvre magique : "Lateralus" n'est qu'un miracle inconscient du métal. La finesse des arrangements alliée à la complexité et la retenue des compositions (8 minutes en moyenne sans vous parler des plages de transitions) rend magnificence à l'univers oscillant entre apaisements et auto-persécutions qui entoure le groupe. Extrêmement sombre (et même légérement groovy pour "Schism" !), ambiant, rageur et asujeti aux hallucinations ("The Grudge") mais aussi subtil grâce aux montées en puissance pressurisées de "Disposition". Sans oublier non plus que tout cela ne serait rien sans la magnifique voix naturelle de Keenan : intime, rauque et désespérée. Mais il est impossible de séparer ce disque piste par piste car elles font toutes partie d'une seule et même composition. Changer de chansons au cours de l'écoute de "Lateralus" reviendrait à faire couler un bain sans se plonger dans son eau brûlante, ou bien ne lire que la première et la dernière page d'une uvre de Dan Simmons. Chaotique et racé. Sombre et torturé. Calme et riffé. Cérébral mais physique. Personne ne sort indemne du voyage à bord de "Lateralus" et chacun en garde sa propre vision, son propre souvenir : sombre ou glauque, calme mais oppressant. Par moment avant-gardiste, la musique de Tool est profondément hors-jeu de tout ce qui se fait en ce moment. "Lateralus" : pièce maîtresse révolutionnaire d'un quator totalement hors-catégorie. Exceptionnel.


















